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1922/3758 results        
Notice
Identification et lieu de conservation
IDC1926
TitreCONDORCET à Jean Claude de LA METHERIE - [juin 1790] (Localisation inconnue)
Document de référenceOui
Statut éditorialLettre retenue
Nature du documentOriginal
Lieu de conservationLocalisation inconnue
Note(s) identification
et lieu de conservation

"Ancienne collection Alfred Sensier (1878, 542), Alfred Bovet (1884, 288) , Léon Muller (1968, 61), puis Robert Gérard" (d'après le catalogue de vente de 2013)

Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Dates
Date indiquée par le scripteur[non]
Datation[juin 1790]
Pièce(s) jointe(s) ou liée(s)
Lettre(s) « de » ou « à » Condorcet
Référence(s)
Imprimé(s)
Catalogue(s) de vente
Edition(s)

Autres éditions : La révolution française, janv.-juin 1884, t. 6, p. 726-728 / Revue rétrospective ou Bibliothèque historique des mémoires et documents authentiques, inédits et originaux, 1836, Seconde série, t. V, p. 472-474.

Textes
Incipit

vous vous doutez bien que je ne me soucie d’aucun titre

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Transcription

[1 r] Monsieur,

vous vous doutez bien que je ne me soucie d’aucun titre, mais je n’approuve pas les motions que l’on fait pour les détruire, il doit être permis à tout le monde d’ajouter un sobriquet à son nom, et il n’importe qu’il soit placé avant ou après. Ne genons en rien les actions privées qui ne blessent point le droit d’autrui, les americains nous en ont donné l’exemple. On ne voit aucun titre dans les actes emanés de la puissance publique, mais dans les actes privés prend et donne qui veut le titre d’Esquire. <Le> Ce qu’on pourrait faire aujourd’hui (et cela ne serait pas sans utilité) ce serait d’etablir pour les noms un système regulier comme il y en avait un à Rome. Mais point de nom de Baptême, par ce que la Theologie ne <vaud [?]> vaut pas mieux que la feodalité.

Je ne sais ce qu’on a pu vous dire de moi, mais je sais qu’une cabale qui cherche a rendre odieux ou suspects ceux qui ont le mieux servi la cause de la liberté, me <fen [?]> fait l’honneur de me ranger dans cette classe. Si on vous a dit que je m’occupe des moyens d’etablir deux [1 v] |chambres,| c’est une grande bêtise, |car| je crois avoir arithmétiquement demontré que <[... ?]> cet établissement |est| absurde : et quand on m’objecte la maniere dont certains decrets passent à l’assemblée, je reponds qu’il y a vingt moyen[s] d’assujettir un corps unique à <ces> des formes qui preservent de ces inconvéniens. Je n aurais même voulu de veto royal que pour les objets sur lesquels le roi exerce un <veritable> pouvoir <administratif> |<[... ?] l’exercice> dont l’usage ne peut être soumis à des regles précises|, c’est a dire suivant <sur> moi, pour la defense et les relations exterieures seulement. La responsabilité peut bien empêcher que les ministres ne fassent la guerre en traitres, mais elle n’empêchera jamais qu’ils ne fassent nullement une guerre qui leur déplait.

Si on vous a dit que je regardais M. de La Fayette comme le plus sur appui de notre liberté, on vous a dit la verité. Mais comme long tems avant la révolution j’etais le confident de tous ses projets <d> pour la liberté, comme je connaissais de quel genre de gloire il etait jaloux, de quelle espece d’ambition il pouvait etre susceptible, il m’est impossible de sacrifier mon opinion <sur lui> à celle de gens qui pendant que nous [2 r] discutions <sur [?]> les meilleurs moyens d’arriver à la liberté passaient leur vie à solliciter des places. J’estime beaucoup tous ceux qui avant la revolution ont comme M. de La Métherie prouvé qu’ils aimaient la liberté, quant à ceux dont la passion date de l’année passée, qui soutenaient il y a un an les opinions qu’ils reprochent |aujourd’hui| comme des crimes, j’avoue qu’il m’est impossible de ne pas m’en défier, de ne pas voir en eux des gens <qui> destinés a être toujours du parti qui <les a [?]> leur offre le plus d’avantage. J’avoue encore que je ne puis estimer ceux des amis de la liberté, qui liés avec des planteurs, ou planteurs eux-mêmes votent pour la conservation de la traite et font refuser la parole <a ceux [?]> aux gens qui defendent la cause de l’humanité, non plus que ceux qui veulent que les assemblées primaires soient per¬manentes à Paris et ne le soient pas dans le reste de l’empire. Je me defie encore plus de ceux qui se plaisent dans le trouble, qui applaudissent aux violences, qui cherchent à multiplier le nombre de mécontens par des rigueurs plus nuisibles qu’utiles. Les hommes qui ont des lumieres et des talens n’ont pas besoin de tous ces moyens pour être quelque chose, ceux qui ont de l’humanité, de veritables vertus ne voudraient pas les employer.

[2 v] Voila ma profession de foi. Est-ce là ce que vous appellez être un vrai jacobin ?

Agreez, je vous supplie, Monsieur, les assurances de mon inviolable attachement

de Condorcet.1Paraphe soulignant.

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Correspondance de Condorcet pour Lettre(s) « de » ou « à » Condorcet (1 result)
CONDORCET à Jean Claude de LA METHERIE - [juin 1790] (Paris, Bibliothèque de l’Institut de France, Ms 854, f. 430 r-v)
[id:2763]
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