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Notice
Identification et lieu de conservation
IDC2486
TitreMarc Antoine Louis CLARET DE LA TOURRETTE à CONDORCET - 16 novembre 1774 (Berlin, Staatsbibliothek, Darmstaedter, Lb 1770 (2), [pièce n° 2])
Statut éditorialLettre retenue
Nature du documentOriginal
Lieu de conservationBerlin, Staatsbibliothek
CoteDarmstaedter, Lb 1770 (2), [pièce n° 2]
Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Dates
Datation16 novembre 1774
Papier et cachet
Description sommaire du papier

bifeuillet in-4°, vergé écru, filigrané.

Textes

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Note sur l’établissement du texte : nous donnons en bas de page de la transcription les variantes jugées significatives que présente le brouillon de cette lettre.

Transcription

[1 r] Lyon 16 9.bre 1774

J’ai reçu, dans son tems, monsieur, la seconde lettre que vous m’avés fait L’honneur de m’écrire, sur le projet d’association qui interesse les académies des provinces. La notre entroit, en ce moment, en féries, et vous aviés prévu que je ne pourrois répondre qu’après la St Martin. En effet il ne s’agissoit pas de vous envoyer uniquement mes observations, mais les réflexions de ceux de mes confreres que vous m’aviés engagé de consulter sur le projet dont il s’agit. Ils ont été dispersés pendant l’automne ; hier, |jour| de notre rentrée, j’ai eu l’honneur de leur communiquer votre seconde lettre, contenant des réponses aux objections que nous avions proposées.

Le résultat de notre conférence a été, de vous réitérer nos remercimens et l’assurance du plus grand empressement de concourir à vos vues dans l’exécution d’un plan, qui peut devenir d’une grande utilité1Brouillon (f. 1r) : qui peut devenir très utile. à l’avancement des sçiences. Lorsque nous avons hazardé quelques objections, contre votre projet, c’a été dans la crainte qu’il ne rencontrat des obstacles à son exécution, lorsque vous en feriés part à votre académie, et qu’il seroit proposé à celles des provinces.

Nous n’avons pu dissimuler les difficultés que paroit présenter2Brouillon (f. 1r) : que presentent. l’association générale de nos académies mixtes, qui ont en même tems pour objet les sçiences et les belles-lettres, avec votre illustre compagnie qui embrasse uniquement les sçiences. Pour ne pas diviser ce qui a été uni, par les réglemens homologués [1 v] des académies des provinces, vous proposés, Monsieur, de donner à tous <les> leurs membres indistinctement, l’entrée à vos assemblées, que vous convenés être déja trop nombreuses3Brouillon (f. 1v) : que vous convenés être déja peut-etre trop nombreuses.. Ne serois-ce [sic] point aussi oter une partie |du mérite| qui doit être attaché à cet honneur ? Nous avons pensé qu’il seroit plus avantageux de le proposer, comme récompense, en formant l’association, non avec les corps qui resteroient indépendans, mais avec ceux de leurs membres qui, par l’objet de leurs études, pourroient concourir à l’exécution du plan, et qui y concourroient en effet.

C’est en cela seul que nos avis différent essentielement. Au fonds, le but est toujours le même, c’est de rassembler les découvertes éparses, et de <les> consigner annuelement dans le receuil de l’académie qui a pour titre, Scavans étrangers, les mémoires relatifs aux sçiences, que produisent touttes les académies du royaume.

Il est vrai que, sous notre point de vue, il sera peut-être plus difficile de donner une forme réguliere à l’exécution du projet ; cependant je crois qu’on peut lui donner une forme autentique et stable, par un accord entre l’académie des sçiences et celles des provinces, revétu même de l’autorité du prince, qui engagera l’académie des sçiences à rassembler, dans son receuil, tout ce qui, dans son royaume, intéresse les sçiences &c : qui invitera les académies des provinces à y coopérer, &c : qui enjoindra à ces compagnies d’avoir des correspondans respectifs |lesquels auront tous les priviléges des correspondans ordinaires,| &c. qui chargera spécialement le secretaire perpétuel de l’académie des sçiences, d’entretenir une correspondance générale avec ceux des académies des provinces, &c : qui invitera tous ces corps à se conformer à des plans généraux d’observations mètéorologiques donnés par l’acad. des sc. &ca &ca.

[2 r] Je crois très fort, comme vous, monsieur, qu’il y a peu de chose à espérer de suivi dans la correspondance privée d’un sçavant avec un autre : chacun pense à soi, et cela est naturel ; aussi, suivant nos idées, la correspondance, dont il s’agit, seroit réelement de corps à corps, mais au moyen de leurs membres associés ; ce qui produiroit une véritable émulation de la part de chaque académicien des provinces pour fournir des ouvrages qui fussent jugés dignes, par leurs compagnies, d’entrer dans le receuil de l’académie, et qui leur y méritassent une association honnorable.

Il est vrai que nous pensons que les ouvrages qui auroient l’attache de leurs corps, ne devroient plus être dans le cas d’être soumis à un nouvel examen, le corps en demeurant responsable par <[... ?]> l’approbation qu’il y auroit donnée. Mais chaque académicien auroit aussi, si l’on veut, la liberté d’addresser ses ouvrages au dépot général, sans en faire part à l’académie à laquelle il tient ; ces derniers écrits seroient, sans contredit, sujets à l’examen du comité, &c.

Voila, monsieur, où se réduisent les réflexions que votre derniere lettre a fait naitre. Nous devons observer, au reste, que ce ne sont que des avis isolés4Brouillon (f. 6r) : aureste qu’elles pourroient fort bien n’etre pas généralement adoptées, même parmi nous. La fin de cet état du texte présente ensuite les variantes successives suivantes : même dans nos compagnies, même par tous nos confreres, même par notre compagnie.. Vous avés désiré5Brouillon (f. 6r) : Vous avés exigé. que je ne communiquasse pas encore votre projet à notre académie, et ce n’est qu’en lui en faisant part expressément qu’on pourra s’assurer du voeu général, sur lequel néanmoins nous ne formons aucun doute.

Vous nous proposés, en ce moment, de charger un de nos confreres, à Paris, de conférer avec votre comité ; cette commission ne peut être également donnée que par la compagnie ; il est indispensable pour cela que vous nous autorisiés à lui faire part, au moins, du projet en général. Nous ajouterons que nous ne pourrions sans doute [2 v] avoir nos interets en meilleures mains que dans celles de M.r l’abbé Lebossut, dont le mérite honnore tous les corps auxquels il appartient ; mais nous n’avons le bonheur de le posséder que comme associé ; et dans les affaires de cette nature, vous sçavés, monsieur, que les corps ne sont en usage de nommer commissaires que leurs titulaires, comme plus au fait de leurs réglemens généraux et particuliers. Nous avons quelques uns de nos confreres à Paris, entre autres M. l’abbé Millot6Brouillon (f. 6v) : Nous avons quelques uns de nos confreres titulaires à Paris, notamment dans la partie des sciences, M. Poivre votre correspondant, dans les belles-lettres M. l’abbé Millot., mais ces messieurs se chargeroient-ils de discuter la chose, sans avoir l’attache de leur compagnie, et sans quelle [sic] en fut informée.

Il nous semble, monsieur, que vous pourriés d’abord vous assurer de votre comité, lui présenter votre projet, Nos reflexions, Vos réponses, les réglemens respectifs des académies, &c. et sur votre rapport, le comité arrêteroit un plan pour être proposé, en premier lieu à votre académie. Dans le cas où elle l’adopteroit, il seroit envoyé à celles des provinces : et pour donner à cela plus de poids, cet envoi pourroit être fait par le ministre, qui a les académies dans son département, avec liberté de leur part de communiquer leurs réflexions &c.

Il ne nous reste, monsieur, qu’à vous exhorter à ne pas abandonner le beau projet que vous avés concu ; il est digne de vous ; il interesse votre gloire et celle de touttes les académies du royaume, puisqu’il est utile aux sçiences, et honnorable aux sçavants.

J’ai l’honneur d’etre avec une respectueuse considération et un sincere attachement, Monsieur, Votre très humble et trés obéissant serviteur.

Latourrette7Paraphe bouclé.

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