Note : cette lettre est précédée de la mention « lettre á Condorcet » (f. 77 v).
Transcription
[77 v] Ce 29 7bre 1792
Citoyen frere et ami
Desirant d’entretenir une correspondance suivie avec un membre de la Convention nationale, nous avons tous reconnu que c’etoit la Votre que nous devions Rechercher, parce que c’est celle dont nous retirerons plus de fruit. Votre devouement pour les concitoyens, qui sont aussi les votres nous est connu : Vous en avez donne une preuve eclatante en acceptant les operations qu’ils vous ont offertes, quoique plusieurs |autres| Departements Vous eussent temoignés la meme marque de confiance nous ne pouvons donc douter que vous ne [vous ?] fassiez un plaisir de Repondre a notre Vœu, ce sont surtout des lumieres que nous Reclamons de votre part ; et vous n’irez pas loin pour les puiser ; car la principale source en est en vous, d’ailleurs chargé de cooperer á la Redaction du grand Œuvre de notre constitution républicaine, Vous etes à portee de Receuillir sur l’etat politique de la France, des renseignements precieux qui nous Echaperoient sans votre complaisance à nous les faire parvenir. Cette curiosité na sans doute Rien qui vous Etonne, car vous savez encore mieux que nous Que des magistrats du peuple Ne doivent pas se borner à voir autant dieux [sic] ; ce seroit le Moyen de ne faire que des opérations Isolé[e]s, et dans une Republique indivisible tout doit agir á l’unisson ; dans une grande machine il faut tous les mouvements soignés simultanés et uniformes ; autrement il y á des tiraillements nuisibles á l’action commune. Nous ne voulons pas que la faible portion qui nous est confié dans l’administration du vaisseau politique soit en discordance avec les Autres et contribue á donner une division funeste [78 r] Au bien public, Nous vous avons envoyé Notre adresse de felicitation1Ces deux lettres sont en exposant du fait d’un manque de place pour les écrire. á la Convention Nationale ; nous vous prions de vouloir bien la faire lire, moins parce que nous la croyons un Morceau d’eloquence, que parce qu’elle contient la veritable expression de nos sentiments, quand á ceux qui nous animent á <cet> votre égard Vous les connoissez ils sont toujours ceux qu’inspire la plus tendre fraternité.
Les membres du Conseil général de la commune de Saint Quentin