Crédit photographique : Bibliothèque de l’Institut de France 

ET
3756 réponses

Sélectionner par

• Année
Sans date
1760
1770
1780
1790
→ Aucune sélection

• Marques postales
Non
Oui
→ Aucune sélection

• Type de contenu
Description du papier
Image du filigrane
Transcription
Transcription & papier
→ Aucune sélection

402/3756 results        
Notice
Identification et lieu de conservation
IDC402
TitreMarc Antoine JULLIEN à CONDORCET - 4 [mai 1792] (Paris, Bibliothèque de l’Institut de France, Ms 868, f. 111-112)
Document de référenceOui
Statut éditorialLettre retenue
Nature du documentOriginal
Lieu de conservationParis, Bibliothèque de l’Institut de France
CoteMs 868, f. 111-112
Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Note(s) intervention(s)

Identification des correspondants d'après Robinet p. 346

Dates
Date indiquée par le scripteurce vendredi 4e.
Datation4 [mai 1792]
Note(s) dates

Datation d'après Robinet p. 346

Papier et cachet
Description sommaire du papier

Bifeuillet in-4°, vergé écru, filigrané.

Référence(s)
Imprimé(s)
Textes
Incipit

je suis attaché, Monsieur, à un membre du corps diplomatique et à portée d'être quelquefois instruit

Ouvrir dans une nouvelle page

Note sur l’établissement du texte : au dernier paragraphe du f. 2 v, les lettres de certains mots sont couvertes par l’onglet. Nous les avons rétablies entre crochets.

Transcription

[110 r] Ce vendredi 4e.

Je suis attaché, Monsieur, à un membre du Corps diplomatique et à portée d’être quelquefois instruit de ce qui se medite contre La France dans Les Cours etrangeres. Mon amour pour la Liberté et le vif intérêt que je prends au succès de la revolution m’engagent souvent à envoyer des avis utiles à quelques membres du Comitè diplomatique, lorsqu’ils <n’[... ?]> ne sont pas de nature a être inserès dans Les Gazettes. Permettez moi de vous en addresser aussi. Quoique je ne me nomme pas, vous pouvez Les recevoir sans defiance. Ils vous viennent d’un ami de deux hommes que vous estimez Mrs. Mazzei et Piattoli.

Il est plus que probable qu’on n’a pas renoncé au projet d’un congrès armé, c’est à dire, que lorsque la France sera cernée de troupes autrichiennes et prussiennes, &c on fera des propositions a La France en lui annoncant que si elle ne Les accepte pas on La reduira par la force.

Aux armemens qu’on fait dans Les etats du roi de Sardaigne, il paroit qu’il est entrè dans la Coalition. Le refus de recevoir M. de Semonville et la maniere injurieuse dont il l’a motivé, annonce aussi des intentions hostiles. M. de Semonville a sans doute jugè que La Cour de Turin ne changeroit pas de disposition, puisqu’il n’est restè que deux jours à Alexandrie et que Le 22. il etoit [1 v] rentre à Gennes. On avoit parlé d’un Camp à former dans Le Lyonnois afin d’avoir une armée pretre1Lire prête. à entrer dans la Savoye, si Le roi de Sardaigne entre dans la Ligue des puissances.

L’Espagne n’arme point. Il est même probable que dans ce moment-ci <M> M. de Bourgoin aura èté reconnu comme Ministre plenipotentiaire, ce qui equivaudroit a une reponse aux lettres de notification &[ca]. Je suis cependant porté à croire que si La Ligue forme un congrès pour pacifier La France et annonce des vûes bien desinteressées, L’Espagne approuvera ses demarches. Il importe donc de la prevenir que La France ne veut ni ne peut recevoir La loi des puissances etrangeres, et qu’elle s’exposera plutot à sa ruine totale, ce qu’il est de L’interet de L’Espagne d’eviter. Ne pourroit-on pas dejouer en quelque sorte La ligue et son congrès en faisant intervenir L’Angleterre et L’Espagne de concert. N’est-il pas prudent de ceder volontairement quelque chose plutot que de s’exposer à tout perdre ?

On ne pourroit commencer la guerre d’une maniere plus malheureuse. Il faut L’avouer, c’est presque uniquement par la faute du ministere et du comité qui delibere avec lui. Est-il possible de prendre pour [2 r] base d’un plan de Campagne d’ou devoit dependre le salut de La France, des exagerations et des probabilitès ? Comment a-t-on cru que tous les Pays-Bas se souleveroient des qu’une poignée de francois se montreroient sur les frontieres ? Il etoit naturel de prevoir que Les Belges ne se declareroient que lorsque nous aurions fait de grands progrès dans Le pays et que nous aurions èté a portèe de soutenir Leur insurrection. Le plan que L’on prête à M. de Rochambeau etoit seul executable. Il est certain qu’avec une armée de 60. mille hommes qui auroit èté prete vers Le 10 de ce mois on auroit <poussé> été bientot à Bruxelles, on auroit poussé jusqu’à Liege ; et si L’armèe de M. de Lafayette avoit fait des progrès du coté de Namur on auroit pu se rendre maître du Cours de la Meuse. Ne seroit-il pas tems d’executer encore ce plan. Il est certain que Les autrichiens ne pourront avoir une armèe considerable avant Le 25. de ce mois. Les Prussiens n’avoient que 6. mille 5. cens hommes a Wesel. Il faut que leurs troupes arrivent de Magdebourg et d’autres garnisons encore plus eloignèes. Je crois ces details très-sûrs par ce que je les tiens, d’un emigré tres-ardent contre revolut[ionnaire] qui arrive <du> de Prusse.

Vous nignorez pas sans doute que L’armèe française n’est pas aussi nombreuse qu’on Le dit. Il semble que Le premier objet de L’ass: nat: devroit être de [2 v] former des Corps de reserve. Les 6. divisions de 10. mille hommes dont M. de Pardaillan à donnè Le plan pourroi[en]t remplir cet objet. Mais il faut outre |cela| une armèe entre Les frontieres et Paris. Il faut faire de tels preparatifs que nos ennemis voient clairement que Les francais sont reellement decidés de vivre libres ou de mourir. Ces preparatifs auront aussi L’avantage d’empecher Le decouragement et la terreur panique qui paroissent aussi naturels aux français que L’exageration.

Vous avez une si grande influence dans L’assemblè[e], Monsieur, que je ne dois pas vous cacher que la revolution a beaucoup perdu dans L’opinion des etrangers. C’est la faute de L’assemblée qui n’a pas assez respectè la moralité et qui a souffert ces affreu[x] Libelles <qui la peignent> ou on la peint elle même avec des couleurs horribles. Je crois que Les membres qui ont voulu ou justifié ces abus, se sont trompés. Les sans-culottes, les brigands peuvent faire La force d’un parti, mai[s] ne sont pas certainement un moyen propre pour etablir une constitution et Le regne des loix. On a enfin hier decreté Royou et Marat. Mais pour quoi L’assemblèe n’a-t-elle pas enjoint à L’accusateur public et aux tribunaux de faire Leur devoir. Veut-elle exercer le pouvoir judiciaire ? Veut elle epargner les autres <ecrits> ecrivains incendiaires et permettre à Carra &c de Calonm[ier]2Lire Calomnier. Lafayette et justifier L’assassinat ? Pardonnez-moi mon mauvais stile &[c].

1
2
3
4
Contenu

Rapporte les projets que les politiques étrangères envisagent face à la France. Fait référence à [Filippo Mazzei] et [Scipione Piattoli].

402/3756 results        

                                       

               

Responsable du projet : Nicolas Rieucau, Laboratoire d'économie dionysien (EA 3391) / Université Paris VIII.
Projet financé par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR)
Hébergement du site : TGIR Huma-Num

© 2016 - 2021 Laboratoire d’économie dionysien

Dernière mise à jour: jeudi 28 mars 2024 (17:11) +
Rendu de la page en 0.118s