Transcription
[1 r] Monsieur,
Permettez.moi de vous rappeller que j’ai eu l’honneur de vous être présenté par M.r Baumé, de l’Académie des Sciences, et que, sur mon nom, vous eûtes l’honnêteté de m’accueillir trés favorablement. Je me fais aujourd’hui un titre de cet accueil flatteur, pour vous engager á demander une grace á l’Académie des Sciences. Il s’agit de faire tourner au profit des travaux de ce Corps illustre, la circonstance de mon prochain [1 v] départ pour l’Amérique. Le Roi vient de me nommer son Procureur général au Conseil Supérieur de S.t Domingue, séant au Cap français. L’influence que me donnera cette Place importante me paraîtrait bien précieuse, si elle me fournissait quelques occasions de concourir aux vues et au zèle de Messieurs de l’Académie des Sciences. Oserais.je espérer, Monsieur, que vous mettrez ma demande sous les yeux de l’Académie, et <qu’elle> qu’Elle voudra bien me faire parvenir des Notes, ou des Mémoires, sur les questions relatives à ses travaux, dont les réponses devront être puisées dans la connaissance du local des Antilles ? Je suis bien [2 r] éloigné de me croire en état de satisfaire par moi.même aux intentions de l’Académie ; Mais je peux lui répondre de mon exactitude à consulter les personnes instruites, de mon zèle à rassembler les renseignemens les plus sûrs, et de mon empressement à vous les transmettre.
Mon départ est fixé au mois de septembre. J’ai cru devoir vous écrire, ne sachant point si j’aurais l’avantage de vous rencontrer chez vous, et n’étant pas trop maître de disposer du peu de momens qui me restent à passer en France.
J’ai l’honneur d’être avec un respectueux attachement, Monsieur, Votre trés humble et trés obéissant Serviteur
françois de Neufchâteau
Chez Madame la Duchesse de Brancas, rue des S.ts Peres, 42.
À Paris ce 1.er aoust. 1783.
[2 v vierge]