Crédit photographique : Bibliothèque de l’Institut de France 

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Notice
Identification et lieu de conservation
IDC1014
TitreJean François SEGUIER à CONDORCET - 3 août 1774 (Paris, Bibliothèque de l’Institut de France, Ms 876, f. 71-72)
Document de référenceOui
Statut éditorialLettre retenue
Nature du documentOriginal
Lieu de conservationParis, Bibliothèque de l’Institut de France
CoteMs 876, f. 71-72
Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Scripteur(s)
Surface écritef. 71 r-72 v
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Espace graphiquePleine page
Signature(s) (hormis Condorcet)Oui
Dates
Date indiquée par le scripteurle 3e Août 1774
Datation3 août 1774
Lieux
Lieu d'écriture indiqué par le scripteurNismes
Lieu d'écriture rétabli ou normaliséNîmes
Lieu d'écriture indexé
Lieu de destination rétabli ou normaliséParis
Lieu de destination indexé
Marque(s) postale(s)
Marque(s) postale(s)Non
Papier et cachet
Description sommaire du papier

Bifeuillet in-4°, vergé écru, filigrané. Déchirure à un angle restaurée par du papier vergé.

Référence(s)
Edition(s)

- Lalanne Ludovic (éd.), "Lettre de Séguier, de Nîmes, à Condorcet", Revue des sociétés savantes des départements, publiée sous les auspices du Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts, 7e série, t. II, Paris : Imprimerie nationale, 1880, p. 146-148.

- Publication partielle dans :

Boutier Jean, Dyonet Nicole et alii (1992), Documents d'histoire moderne : du milieu du XVIIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, Talence : Presses universitaires de Bordeaux, p. 317-318.
Cadilhon François (dir.) (2003), La France d’Ancien Régime. Textes et documents , 1484-1789, Pessac : Presses universitaires de Bordeaux, p. 336-338.  
Cadilhon François et Coste Laurent (dir.) (2008), L'Europe des XVIIe et XVIIIe siècles : textes et documents, Pessac : Presses universitaires de Bordeaux, p. 206-208.

Textes
Incipit

Le projet d’association que vous avés imaginé peut faciliter aux académies de province

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Transcription

[71 r] Monsieur

Le projet d’association que vous avés imaginé pour faciliter aux Académies de province un moyen aisé de faire imprimer les Ouvrages que leurs membres voudront donner au public, me paroit très bien conçu. Ce sera un grand avantage pour eux d’etre en relation avec la plus savante Académie du Royaume, et de pouvoir assister à ses Assemblées lorsqu’ils se trouveront à Paris. Je ne puis qu’applaudir à votre projet, et je ne saurois trop vous remercier de l’honneur que vous m’avés fait de me le communiquer et de m’en demander mon avis.

Si notre Académie n’avoit pas deja pris ses vacances jusqu’a la mi-Novembre, j’aurois pu lui faire la lecture de votre lettre, mais comme il ne m’a pas eté possible de rassembler tous nos Académiciens, je n’ai pu la lire qu’à un petit nombre. Je vais vous faire part des reflexions qu’ils ont faites, en me reservant de vous marquer a la rentrée ce que ceux en qui j’ai le plus de confiance m’auront fait observer.

Vous supposés, Monsieur, que toutes les Académies de Province ne forment que des societés dont les travaux litteraires se rapportent à ceux de l’Académie des sciences de Paris. Mais il y en a plusieurs dont l’institution est entierement differente. La notre, pour me rapprocher plus particulierement de ce qui nous regarde, n’est qu’une Académie de Belles-Lettres, qui fut associée à l’Académie françoise au commencement de ce siecle. Conformement à son institution, [71 v] elle ne s’est presque occupée jusqu’ici que de Discours Académiques, de l’éloquence, de la poésie et des faits historiques. Les monumens antiques qui se conservent chès nous, devinrent aussi l’objet de ses recherches, et l’on y joignit l’etude de l’antiquité. Lors de sa renaissance en 1752 on s’appercut que les objets dont elle s’etoit occupée ci devant, n’etoient pas assès variés, on etendit alors la sphere de ses connoissances, et on a resolu depuis peu de s’attacher à la physique, à l’histoire naturelle, aux sciences utiles et aux Arts. Nous voila bientôt devenus vos imitateurs. Nous pourrons donc à l’avenir vous fournir des Mémoires relatifs à ceux du Recueil que vous avés en veue.

Je dois cependant vous faire reflechir que dans les Académies de Province et surtout des Provinces méridionales, on y montre d’abord beaucoup d’activité et d’ardeur, on fait beaucoup de promesses de travailler ; mais cette ardeur se rallentit, peu de personnes veulent s’assujettir à composer des ouvrages suivis et reflechis ; ensorte qu’il ne sera pas peut-être possible de fournir les Dissertations promises pour chaque volume. C’est en vain que les plus zelés des Académiciens reclameront les engagemens que l’on aura pris, et les promesses n’auront point leur effet. D’ailleurs il n’y en a qu’un petit nombre qui pourront vacquer aux obligations qu’ils s’imposeront, les devoirs de leur etat, les occupations, les soins d’une famille, le leur permettront à peine. Tout se reduira à trois ou quatre personnes dont on peut esperer des Mémoires relatifs à leur gout particulier.

A l’egard des autres Académies qui font imprimer leurs Mémoires, il me semble que vous ne devés pas vous flater d’obtenir des Dissertations pour votre Recueil ; elles les garderont pour les publier elles mêmes, et si on vous en envoye quelques-unes, ce ne seront peut-etre que celles qui n’auront point merité l’approbation, et qu’on n’aura pas jugé a propos d’inserer dans les Mémoires de ces Académies.

[72 r] Les correspondants de celle des Sciences de Paris jouissent des mêmes avantages que vous proposés en général aux autres Societés litteraires. Les mémoires qu’ils ont ci devant envoyés ont eté imprimés dans le Recueil de ceux des etrangers. Je suis persuadé que ceux-ci se feront un devoir de répondre à vos invitations, et qu’ils continueront à en fournir même en plus grand nombre.

L’avantage que vous faites entrevoir aux Académies de Province, de meriter une protection plus constante de la part du Gouvernement, ne m’a pas paru faire assès de sensation sur ceux à qui j’ai fait part de votre lettre. Vous ajoutés qu’elles deviendroient une partie de l’administration générale, et ne dependroient pas du plus ou du moins de goût que peuvent avoir pour les Sciences l’In…. et le Gou……1C’est-à-dire l’Intendant et le Gouverneur. d’une Province. Je ne crois pas que cette derniere réflexion puisse etre leue en pleine Académie, il faudra la modifier, d’autant plus que les personnes qui dependent d’eux sont de notre corps et qu’elles pourroient la leur presenter d’une façon qui pourroit interrompre la bonne harmonie : il faut garder plus de ménagemens.

Vous presumés beaucoup, Monsieur, des Sécretaires des Académies de province, en supposant qu’ils ont assès de loisir pour entretenir une correspondance suivie, qu’ils puissent envoyer exactement à celle de Paris toutes les observations qu’ils croiront dignes de lui etre communiquées. Il seroit à souhaiter qu’ils fussent tels que vous les supposés et qu’ils voulussent se charger de repondre à vos invitations. Mais souvent le secretaire a des devoirs à remplir aussi penibles que ceux de ses confreres. S’il n’etoit que simple citoyen, sans charges, sans emploi, libre des soins domestiques, il pourroit ne s’occuper que des Sciences et de la Littérature. Je suis à peu près dans cette position, je prevois que je pourrai répondre de mon exactitude toutes les fois que ma santé me le permettra ; mais à l’age que j’ai, je passe des hivers languissans, qui m’obligent malgré moi à me menager et à interrompre les occupations qui m’affectent le plus.

[72 v] Voila, Monsieur, quelques reflexions que j’ai l’honneur de vous communiquer. Vous avés paru les desirer et je vous ai obei. Si votre projet s’execute j’en aurai beaucoup de satisfaction : vous m’obligerès de m’en apprendre la suite, et ses progrès.

Je me rappelle avec plaisir le jour heureux qui me procura l’honneur de votre connoissance et celle de M.r d’Alembert à qui j’offre mes respects. Logé à présent dans une maison plus commode que j’ai fait batir, j’y ai etalé mon cabinet d’Histoire naturelle dans un plus grand jour, et dans un appartement convenable : quel plaisir pour moi ne seroit ce pas de vous y revoir, et de vous renouveller de vive voix les marques de mon sincere attachement.

Je suis avec respect Monsieur Vôtre très humble et très obeissant serviteur

Seguier2Paraphe bouclé.

a Nismes le 3e Août 1774.

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