Note sur l’établissement du texte : Les fautes de français commises par Winterfeld sont nombreuses : nous n’en mentionnons ou n’en corrigeons presqu’aucune.
Transcription
[1 r] à Londres ce 30.e Novembre 1784.
Messieurs !
Il y a deja un mois de passé, depuis que j’ai eu l’honneur de Vous faire parvenir une lettre avec la description d’un bateau volant ; j’usqu’içi j’en ai patiemment attendû la reponse que je Vous avois demandé, mais comme maintenant j’ai lieu de craindre que Votre Societé aussi honorable que respectable, ne le juge à propos de m’en donner de1Lire du
? tout, je trouve quantité de motifs qui me le rendent necéssaire de Vous envoyer encore celle ci.
Puisque la haute reputation d’une Societé aussi celébre que la Votre la met hors de Soubçons [sic] d’un manque de zéle pour encourager un art aussi précieux ; il faut nécessairement que je cherche ce manque de confiance, dans les defauts de mon exposé ainsi que dans les doutes que je peut y avoir laissé.
Messieurs ; si je ne Vous ai pas tout |dis|, cela n’est pas la cause que mon proposé [sic] ne soit fondé sur des principes aussi sûres que solides : mais comme ma situation sur ce qui regarde la fortune est une des plus genée ; [1 v] et que l’esperance de la réussite de cette invention est pour le present le seul espoir que j’ai de me faire une petite fortune j’ai crû le devoir à moi même, de ne la publier gratuitement.
Cependant Messieurs ! pour Vous prouver le haut degré de confiance que j’ai dans Votre discrétion je Vous demande uniquement par celle çi la permission de Vous envoÿer ou le dessin complet ou le model parfait de ce bateau avec toutes les méchaniques. Alors Vous serez en êtat d’en juger plus sûrement et je m’en rapporterai à Vôtre génerosité ce que Vous voudrez faire tant pour ma reputation que pour mon interet.
Les grands preparatifs que l’on fait de toute part pour faire le premier trajet sur le continent ne manquent pas de me desespérer [sic] et c’est <d [?]> une raison d’autant plus importante pour Vous prier de hater cette reponse autant que vous Vous le pourrez.
Au reste je Vous prie de vouloir bien me croire avec le plus profond respect Messieurs Votre Serviteur le plus soumis et obéissant.
J. de Winterfeld.
Au Caffé House de Toms Cornhill.