Crédit photographique : Bibliothèque de l’Institut de France 

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Notice
Identification et lieu de conservation
IDC1136
TitreCONDORCET à TURGOT - [fin août-début septembre 1774] (Paris, Bibliothèque de l’Institut de France, Ms 855, f. 181-186)
Nature du documentNon déterminée
Lieu de conservationParis, Bibliothèque de l’Institut de France
CoteMs 855, f. 181-186
Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Dates
Date indiquée par le scripteur[non]
Datation[fin août-début septembre 1774]
Lieux
Lieu d'écriture indiqué par le scripteur[non]
Lieu de destination indiqué par le scripteur[non]
Lieu de destination rétabli ou normalisé[Paris]
Lieu de destination indexé
Marque(s) postale(s)
Marque(s) postale(s)Non
Papier et cachet
Description du papier issue de Muse

Description occurrence :
Ff. début/fin : 181-186. Type de papier : BIF040-3 . Bifeuillet in-4°. Dimensions feuillet : 198 x 156

Description référence :
Type de papier : BIF040-3. Vergé écru, lisse. Épaisseur : 0,111 mm. Dimensions feuille entière :312 x 396 (rogné). Filigrane : Marque : Cornet courroie simple sur écu fleurdelisé / pendentif fleur de lis renversée / “D & C BLAUW”. Contremarque  : “D & C BLAUW” . Signe supplémentaire : Signe supplémentaire initiale “B”?. Ecart lignes de chaînettes : 24-26mm.

Textes
Incipit

[...] qui a assez de connaissances de phisique et d'agriculture pour n'être la dupe

Transcription

[181 r] qui [a] assez de connaissances <Physiques> de Phisique et d’agriculture pour n’être la dupe ni des ingénieurs <, ni> conducteurs de travaux ni des compagnies ; qui d’ailleurs fut incapable de se laisser acheter de prendre des interets dans les entreprises, et d’avoir peur des proprietaires puissans. Il faudrait qu’il put emploier tels ingénieurs qu’il voudrait sans être astreint à se servir de ceux des ponts et chaussées. Si on me trouve capable de ce travail et que ce plan convienne, come il n’en peut résulter que |plus de <la [?]>| salubrite dans l’air et plus de production sur la terre je serai fort aise de contribuer à ce bien. Je m’engagerai a me transporter sur les lieux toutes les fois qu’il y aura plus de deux ou trois mille arpens a dessécher et je ne demanderai pour cela que de me paier un sécretaire, ou deux si come il y a lieu de l’esperer on entreprenait à la fois beaucoup de desséchemens.

[181 v] Come dans les provinces <méri> septentrionales il y a beaucoup de rivieres dont les bords sont marécageux il arrivera souvent que la même compagnie qui ferait le desséchement pourrait en conservant plus longtems la jouissance des terreins se charger de la construction de quelques parties de canaux. Dans ce cas on pourrait lui abandonner aussi pour un tems la jouissance de <ses> ces canaux en reservant <aux> au gouvernement et aux provinces le droit de les racheter a des prix fixés pour chaque époque.

Les travaux de navigation et de dessechement ne peuvent guere sortir de la langueur où ils sont que par ce moyen mais <ils ont> il y a une autre cause de cette langueur qu’il est plus aisé |encore| de détruire, c’est l’ignorance où la plupart des ingenieurs sont de la science hidraulique [182 r] <La Theorie en est> <pour> dans presque toutes les questions la Theorie est au-dessus des <connaissances a> méthodes connues par les analistes les plus profonds, et la pratique est encore moins avancée que la Theorie. On est etonné de voir a quel point dans les cas les plus simples <on est depourvu de ressources dans les> on trouve dans les livres peu de ressources applicables à l’usage. On est obligé <de marcher entre des> d’écarter les Theories tres ingenieuses et très profondes <qu> qu’on doit à M. d’Alembert, et que des difficultés d’analyse jusqu’ici insurmontable empechent d’appliquer. II faut |donc| marcher entre des théories hipotetiques dont il faut se defier et une pratique qu’on trouve défectueuse à chaque pas, et a moins d’être un véritable géometre, il est impossible de <s> pouvoir acquerir en ce genre des connaissances utiles.

[182 v] Ainsi come on ne peut esperer que l’on trouve un nombre de geometres suffisan[s]1Cette lettre est masquée par l’onglet. pour les travaux dont la France a besoin |il faut que du moins ils soient instruits par un grand geometre qui aurait appronfondi ces matieres| ; il n’y a d’autre ressource que d’établir à Paris une chaire d’hidraulique Théorique et pratique. Ce professeur pourrait donner cent leçons par an. Il se chargerait d’examiner ses eleves et de rendre compte au gouvernement de leurs connaissances. On regagnerait bientot les appointemens du professeur qu’il faudrait lui donner sur les fonds des canaux, et si le gouvernement voulait y joindre un prix sur <la science hidraulique> une question de science hidraulique, elle ferait bientot des progrès et la France <d [?]> aurait au bout de quelques années des homes de pratique instruits, et qui surtout ne seraient conduits come aujourd’huy par de pretendus principes que les geometres ont rejettes depuis cinquante ans.

[183 r] Si j’ose ensuite hazarder mon avis sur le choix des sujets ; je crois que ce qu’il faut éviter le plus soigneusement, c’est de jamais emploier à aucun travail rélatif aux canaux l’ingenieur en chef de la province. Ces ingénieurs sont accoutumés a régarder leurs provinces come un patrimoine, et les travaux publics qu’ils y font come une affaire de finances ils feraient des écluses ce qu’ils ont fait presque partout des hotels d’intendance ou des cazernes. Ils pourraient peut-être pour leur réputation veiller à ce que l’ouvrage fut bien fait mais ils prodigueraient l’argent du peuple. D’ailleurs il n’y [a] aucun rapport entre un chemin et un canal, et il faut éviter que le corps des ponts et chaussées se croit exclusivement et a jamais chargè des canaux.

Si l’on joint l’Escaut à la Sambre en traversant la foret de Mormal et la Meuse à l’Oise par les Helpes ou par la Thierache, ces trois canaux doivent être faits <so [?]> par le même directeur.

On pourrait en charger M. de Brie sous-ingenieur à Marle. Voici mes raisons.

[183 v] Je suis sur de son honêtété et de sa haine pour les fripons, c’est un grand point. II connait bien les ruses de[s] entrepreneurs &c et saura y remedier. II a été professeur |de mathematiques| des ponts et chaussées, et il a autant de Théorie qu’aucun de <ces> ses confreres ; et il entend bien la construction.

Quant à la direction la meilleure à donner aux canaux la détermination des points de partage des lieux où il faut placer les écluses, des redressemens et des changemens de lits de rivieres.

Il y a deux points à observer. 1°. l’honêtété. Je reponds de lui sur cet objet et il ne <fau [?]> changera point pour plaire à persone la direction d’un canal ou la place d’une écluse, il ne traversera point par intéret ou par vengeance un pré plutot qu’un autre. Seulement come jen ai dans la prairie de l’Oise je le prierais en cas de concurrence de leur donner la préférence.

2° <Quant aux> Les connaissances. Il est fort éxact et bon observateur d’ailleurs il faut [184 r] que vous vouliez |bien| sur les objets les plus importans les decider vous même avec M. Trudaine d’après le rapport qui vous en sera fait, et alors vous serez les maitres de consulter des gens plus eclairés que <les ing> ne pourraient l’être les directeurs chargés du travail. Come d’ailleurs je connais le pays et que pour mes affaires, je serai obligé d’y faire quelques voiages, je me chargerais très volontiers de lui donner toutes les instructions dont je serais capable en m’aidant des lumieres de |M.| l’abbé Bossut, et ensuite de donner un coup d’euil aux travaux toutes les fois qu’il pourra s’y trouver des difficultés.

<Celles qui peuvent>

Les questions principales á resoudre sont <de determiner>

1°. de bien determiner la quantité d’eau dont on peut disposer, de calculer la depense des ecluses afin d’en proportionner le nombre, les chutes, <la for> et la grandeur avec la quantite d’eau que l’on a et les besoins du commerce.

[184 v] 2°. De savoir jusqu’a quel point il est utile ou nuisible de redresser une riviere, coment il convient d’adoucir les tournans, coment il faut disposer le courant d’eau pour empêcher les atterissemens de se former dans la ligne destinée à la navigation combien la vitesse de la chute d’une écluse ou d’un pertuis etant donnés, ainsi que [la] longueur des bateaux il convient de conserver le canal en ligne droite au dessus et au dessous des pertuis ou des écluses.

3°. La forme et le degré de solidité a donner aux ouvrages pour <qu’> que les bords puissent résister à l’effort des eaux et que le canal ne soit ni emporté ni rempli par les inondations.

Pour toutes ces questions un home qui aura de bones instructions avec des intentions droites, qui sera observateur et accoutumé a faire des constructions et des travaux, <fera> sera plus en etat de [185 r] les bien <discutee> discuter qu’un ingénieur en chef croiant savoir tout parce qu’il a lu l’architecture hydraulique de Belidor <,>.

On s’occuperait cet hyver de dresser ces instructions dans le plus grand détail, et de les bien faire entendre au directeur de ces canaux. Il pourrait avec l’aide d’Eléves des ponts et chaussées qu’on lui donnerait faire le printems, le nivellement et les observations nécessaires sur la quantité de l’eau et sa pente la nature et la pente des terrains. Il ferait ensuite son devis et son plan. On comencerait à l’examiner l’été, on pourrait vérifier pendant l’automne les points qui paraitraient meriter de l’être en particulier et <l’été> l’hyver de 1777 on prendrait <des pré> son dernier parti, on ferait des préparatifs pour commencer les travaux au printemps.

Dans cet intervalle on pourrait s’arranger aussi pour s’assurer par des emprunts en annuités les fonds necessaires pour donner aux travaux beaucoup d’activité. Ces sortes de travaux demande[nt]2Mot tronqué du fait d’un manque de place sur le papier. à être faits avec <radipité> rapidité, en effet [185 v] la lenteur ne peut manquer d’amener des dégradations d’ouvrages, des accidens qui peuvent <obligé> obliger à des indemnités, et une plus longue perte des terreins <qu’> sur lesquels on est obligé de s’établir.

On pourrait confier á M. Chabaud et à M. Laurent le soin de la navigation de la Somme, le déssechement des marais jusqu’à la source, la communication de <l’om> l’Escaut avec elle par l’Omignon si on ne la trouve pas trop couteuse, et le desséchement des marais de l’Omignon.

Vous aurez cet hyver le nivellement de tout ce qui regarde cette comunication par l’Omignon. Celui de la Somme est fait depuis longtems.

Je serais d’avis qu’on donnât de très petits appointemens aux directeurs de ces ouvrages et aux gens emploiés sous eux, on les récompenserait ensuite lors que le travail serait fini. Il en résulterait qu’au lieu de faire durer les ouvrages ils auraient interet à les presser, qu’ils auraient [186 r] d’ailleurs interet à être honetes. Si en effet on les surprenait en faute que <se> ce fut ignorance ou friponerie on pourrait réduire la récompense à rien au lieu que pour chasser un home où le faire restituer il faut que l’infidélité soit prouvée et par des preuves presque juridiques. II faudrait aussi tacher de se passer de trésoriers controleurs &c. Les receveurs des tailles <vo> en pourraient faire les fonctions à trés bon compte, mais il faut surtout éviter la maniere usitée pour les ponts et chaussées. On a racheté beaucoup de corvées dans <ces> ce pays-ci et jamais on n’a su ce que l’argent etait devenu. Un fermier paioit une pistole par cheval destiné à la corvée, mais cette corvée n’etait pas faite, et le voisin qui n’avait pu la racheter la faisait l’année d’après. De sorte qu’on paiait et que les chemins ne se faisaient point.

|Je finis par vous prier que quelque parti que vous preniez ni l’ingenieur en chef du Soissonais ni le sous ingenieur de Guise ne soient emploiés pour aucune opération rélative aux canaux de Picardie.|

[186 v] |J’ai oublié de vous mander de prendre des arrangemens pour ne faire au moulin a poudre de la Fere que les réparations nécessaires <,>. Parce que il y aurait soit pour le desséchemen[t]3Lettre masquée par l’onglet. des marais de la Serre, soit <parce que> pour la construction du canal de grands inconvéniens à le refaire <où il est> come il est actuellement.|

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