Crédit photographique : Bibliothèque de l’Institut de France 

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Notice
Identification et lieu de conservation
IDC2257
TitreJoseph Louis de LAGRANGE à CONDORCET - 30 septembre 1771 (Paris, Bibliothèque de l’Institut de France, Ms 876, f. 15-16)
Document de référenceOui
Statut éditorialLettre retenue
Nature du documentOriginal
Lieu de conservationParis, Bibliothèque de l’Institut de France
CoteMs 876, f. 15-16
Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Signature de Condorcet[néant]
Signature(s) (hormis Condorcet)Non
Dates
Date indiquée par le scripteurce 30 Sept. 1771
Datation30 septembre 1771
Lieux
Lieu d'écriture indiqué par le scripteurà Berlin
Lieu d'écriture rétabli ou normaliséBerlin
Lieu d'écriture indexé
Lieu de destination indiqué par le scripteurParis
Lieu de destination rétabli ou normalisé[Paris]
Lieu de destination indexé
Adresse

A Monsieur Monsieur le Marquis de Condorcet de l'Académie Royale des Sciences. à Paris

Note(s) lieu(x)

Lagrange adresse cette lettre à Paris, d'où elle est redirigée vers Ribemont, "par Saint-Quentin".

Marque(s) postale(s)
Marque(s) postale(s)Oui
Pliage d’expéditionPli cacheté
Tarif postal6
Sousoui
Marque du bureau d’expéditionP [couronné]
Bureau d'expédition indexé
Levée[néant]
Note(s) marque(s) postale(s)

Les marques postales sont celles du transfert du courrier de Paris à Saint-Quentin. Aucune marque postale visible pour le trajet de Berlin à Paris.

Papier et cachet
Description sommaire du papier

Bifeuillet in-4°, vergé écru, filigrané.

Cachet de cireoui
Couleur de la cirerouge
Référence(s)
Imprimé(s)
Textes
Incipit

Mon cher et illustre ami, je ne pourais vous exprimer combien j'ai été enchanté

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Transcription

[15 r] à Berlin ce 30 Sept. 1771

Mon cher et illustre Ami, je ne saurais vous exprimer combien j'ai ete enchanté de recevoir une marque de votre souvenir. quoique notre correspondance souffre souvent d'assés longues interruptions, je me flatte que votre amitié n'en est pas moins inalterable, et je n'ai jamais cessé d'y repondre par toute la mienne. je sens tout le prix du sufrage dont vous voulez bien honorer mes faibles travaux, et je vous en remercie de tout mon cœur. je suis surtout tres sensible à l'honneur que vous me faites en donnant un precis de ma methode pour la resolution des equations numeriques, dans les supplemens de l'Enciclopedie ; cette matiere, l'une des plus importantes de l'analise, et asses negligée jusqu'ici, ne peut que gagner beaucoup en passant par vos mains. il est bon qu'elle se trouve developpée dans un ouvrage tel que l'Enciclopedie, et qu'elle puisse devenir par la aussi familiere aux Geometres que son importance l'exige. Quant à mes recherches sur les problemes indeterminés, je vous suis d'autant plus obligé d'avoir pris la peine de les lire que je vous croye le seul qui m'ait fait cet honneur ; car M. Euler qui s'est beaucoup occupé autrefois de ce sujet et qui en a fait longtems ses delices m'a mandé que la perte de sa vue ne lui ayant pas permis de lire mes memoires, il n'avait cependant pas manqué de [15 v] se les faire lire, mais qu'il lui avait ete impossible de suivre mes raisonnemens et mes calculs. J'ai taché de les <rendres> rendre un peu plus clairs et plus concis dans des Additions que j'ai faites a la Traduction francaise de l’Algebre Allemande d'Euler. je ne sai si j'y ai reussi, vous en jugerez dès que cet ouvrage paraitra. j'ai chargé l'imprimeur, M.r Bruiset, de Lion, de vous en faire remettre un exemplaire de ma part, et je |vous| prie d'avance de l'accepter comme une marque de ma haute estime et du desir que j'ai de meriter la votre.

La demonstration que vous donnez de mon theoreme sur la resolution de l'equation y-x=φx=0 est tres bonne, mais elle n'est, ce me semble qu'a posteriori. je me suis servi de cette meme methode pour le verifier en general des que je <l’eût> l'eûs trouvé. ce qui reste a trouver c'est une methode directe et a priori et independante de la theorie des equations pour prouver en general que si l'on a l'equation

x = y + φ y + d . φ 2 y 2 d y + d 2 . φ 3 y 2 . 3 . d y 2 + & c .

on aura aussi

ψx=ψy+φyψ'y+ d . φ 2 y ψ ' y 2 d y + d 2 . φ 3 y ψ ' 2 . 3 . d y 2 +&c.,

quelles que soient les fonctions φy et ψy. De la il s'ensuivrait d'abord <que> l'equation y-x=φx=0; car faisant ψx=φy [16 r] dans la seconde série, elle deviendrait

φx=φy+ d . φ 2 y 2 d + d 2 . φ 3 y 2 . 3 . d y 2 +&c.,

laquelle etant retranchée de la premiere, on aurait x-φx=y.

J'ai lu avec la plus grande satisfaction votre Memoire sur les suites infinies, et j'y ai trouvé des vues tres profondes et tres ingenieuses, sur cette matiere. je souhaiterais seulement que vous eussiez pris la peine de descendre dans de plus longs details pour en faire voir l'utilité et l'application ; peut être les trouverai-je dans les Memoires que vous destinez au volume de 1771, et dont j'ai d'avance une grande idée. La methode d'approximation que vous donnez à la page 218 m'a paru tres belle, et j'ai d'abord voulu en faire l'application a l'equation

d 2 y d t 2 + K 2 y+iM y 2 + i 2 N y 3 +&c.=0,

que j'ai traitée ailleurs (K, M, N etant des coefic. const. et i une quantité très petite) ; voulant pousser l'exactitude jusqu'aux termes de l'ordre de i 2 inclusivement j'ai employé le multiplicateur

(X+iy+ i 2 Q y 2 )dt+i(p+iqy)dy+ i 2 r d y 2 d t 2 dt,

X, P, Q, etc. étant les fonctions det et ayant négligé les quantités au dessus de i 2 , et achevé le calcul j'ai trouvé que la valeur de y en t contiendrait des arcs de cercle quoique elle ne doive point en contenir, et n'en contienne point en effet suivant ma methode. Il ne me reste de papier que pour vous embrasser, et vous renouveller les assurances de ma tendre et inviolable amitié. M. Bernoulli m'a chargé de vous faire ses tres humbles complimens.

[16 v] [Adresse et marques postales]
1
2
3
4
Contenu

Lagrange répond à Condorcet. Souligne leur profonde amitié. Remercie Condorcet de son utilisation de ses travaux sur les équations numériques pour le Supplément à l’Encyclopédie. Estime que C. est le seul à avoir lu ses recherches sur l’analyse indéterminée ; lui fera envoyer un exemplaire à paraître de la traduction de l’Algèbre d’Euler qui comprend des additions de Lagrange sur ce sujet. Sur le théorème de Lagrange concernant la résolution des équations littérales par les séries. A lu avec satisfaction son mémoire sur les « suites infinies », mais signale  une difficulté de la méthode d’approximation que C. y donne.

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