Transcription
[24 r] le 3 sept 1788
Monsieur
Ayant eu occasion de Parler du Resultat qui se trouve dans les memoires de l’academie des sciences pour 1785, page 685,
sur la Population de Besançon, Ornans et Pontarlier ; <Je> J’ai vu que l’opinion des habitans de ce pays la <portaient> portait beaucoup plus haut. J’ai cru ne Pas faire une chose qui <[…]> vous sera [?] desagreable en cherchant a me procurer des renseignemens exacts sur cette population, car Je soupçonne que le nombre 26 par le quel vous multiplies les naissances pour avoir le nombre des habitans effectif est trop faible pour Besançon, et vous verrez bientot sur quoi sont fondes ces soupçons .
J’ai obtenu communication dans les bureaux de l’intendance du nombre des naissances de la ville de Besançon,
et J’ai deja trouvé une difference entre ces elemens et celui qui se trouve dans le memoire cite ; Je rapporte ici mes données.
[24 v] Tableau des naissances copié exactement sur les originaux deposes au bureau des impositions a lintendance.
en 1781 |
938 naissances |
82 |
955 |
83 |
8431Lire 945 , ce qui permettrait d’obtenir le milieu 952
indiqué plus bas.
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84 |
936 |
85 |
981 |
86 |
977 |
87
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937
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Milieu 952 ou 953
Remarqués que ce Resultat ne Renferme que les paroisses comprises dans l’enceinte de la ville comme cela doit etre.
Le mémoire dont J’ai l’honneur de vous entretenir etablit seulement pour l’année commune des naissances <[... ?]> 822 et il sensuit pour la population de Besancon seul 21372. Personnes .
En employant le nombre annuel des naissances 953 comme Je l’ai trouvé on obtient 24 778. c’est a dire 3406 habitans de plus. Mais J’ai lieu de croire ce nombre encore trop petit, en voici la raison.
Après avoir fait beaucoup de recherches pour savoir s’il existait un denombrement des habitans fait a une epoque peu reculée : J’ai appris qu’on n’en avait point depuis le 16e siecle mais <que> qu’on pouvait cependant tirer quelque lumiere des etats [25 r] de la Capitation et de la repartition du sel.
On est dans l’usage de fournir a toutes les personnes au-dessus de dix ans et payant la Capitation, <le [ ?] se [?]> une Certaine quantite de sel a un prix assez modique ;
et <le nombre des Person> leur nombre surpasse un peu 15 000 ; mais outre cette Classe d’habitans il y a tous les priviligies ayant leur franc sale2Lire salé
. et dont le nombre est assez grand, puisqu’il renferme le parlement <tous>
les Conseillers de ville, leur famille, leur suite &c. et d’autres charges,
les gens insolvables <ou qui sont trop pauvres pour payer meme la Capitation>, les enfans au-dessous de dix ans, les etudians de luniversité
les domestiques dont on Cache le nombre le plus qu’on peut pour diminuer ses charges .
Toutes ces classes reunies font bien au moins autant que la premiere d’ou il suit que la population de Besançon excederait
30 000 habitans. Lopinion commune la fait aller au dela, mais en nous tenant a ce nombre qui est très probable vous voyez Monsieur, que le rapport du nombre de naissances 953 a celui des habitans 30 000 est entre 31 et 32.
Tout ce que J’avance ici est établi sur les resultats que <Je> J’ai pris et verifiés sur les registres de l’intendance, et sur des renseignemens que m’ont donné les offers municipaux de la ville. La garnison ne saurait etre comprise dans ces nombres et J’ai eu soin de l’en exclure. Mais elle entraine necessairement des emplois stables qui sont remplis par des gens Jouissant de [25 v] Privileges et par consequent hors des 15 000 <que forme [?]> Compris dans les etats de distribution du sel.
Une Circonstance qui devrait cependant <[... ?]> augmenter le nombre des naissances, celui des habitans etant le meme, C’est l’influence necessaire qu’une garnison a sur les moeurs et les suites du Commerce des soldats avec les filles du peuple. Le rapport suivant cette Consideration devrait etre plutot au dessous de 26 qu’au dessus.
Une Remarque dont Je dois vous faire part et qui ne vous est peut etre pas inconnue c’est que depuis 17
ans non seulement la population de la Franche Comte est augmentée de 70 000 habitans mais le nombre des enfans trouves augmente sensiblement chaque année dans cette province.
Je souhaite, monsieur, que &[c].