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Notice
Identification et lieu de conservation
IDC2375
TitreJean Honoré Robert de PAUL DE LAMANON à CONDORCET - janvier 1787 (Paris, Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, RES M-G-18, p. 47-66 (seconde pagination))
Nature du documentCopie
Lieu de conservationParis, Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand
CoteRES M-G-18, p. 47-66 (seconde pagination)
Note(s) identification
et lieu de conservation

Cette lettre est plus précisément reliée (avec neuf autres pièces manuscrites) au terme d’un exemplaire de l’ouvrage imprimé de Claret de Fleurieu, Découvertes des Franc̜ois en 1768 & 1769, dans le sud-est de la Nouvelle Guinée (1790). Cet exemplaire a été acquis par la Bibliothèque nationale de France en janvier 2001 auprès du libraire Martayan Lan Rare Books (New York). La cote « RES M-G-18 » est celle de cet exemplaire, tandis que la pagination est indiquée comme étant la « seconde » puisqu’il s’agit de celle de la lettre, et non de l’imprimé qui la précède.

Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Dates
Datationjanvier 1787
Lieux
Lieu d'écriture indiqué par le scripteurA Macao
Lieu d'écriture rétabli ou normaliséMacao
Lieu d'écriture indexé
Papier et cachet
Description sommaire du papier

Cahier de 10 feuillets in-folio, vergé légèrement azuré, filigrané. 

Référence(s)
Edition(s)

B. Mairé (2003, p. 34-36).

Textes
Incipit

Nous arrivons en Chine, Monsieur et très illustre correspondant, après une bien longue, mais heureuse traversée

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Note sur l’établissement du texte : les fautes de français que l’on relève dans cette lettre – et qui sont peut-être le fait du copiste – sont assez nombreuses. Conformément à nos principes d’édition, nous ne corrigeons ou ne signalons que celles qui pourraient être imputées (à tort) à des erreurs de transcription de notre part.

Transcription

[47] Lettre de M.r Le Chevalier de Lamanon à Monsieur Le Marquis de Condorcet
Sur l’Intensité de la force de l’Aiman a differentes Latitudes et Sur le Zero d’Inclinaison observé
dans l’océan Pacifique et dans la Mer du Sud, pendant le Voyage autour du monde.1En marge de cet intitulé, Duperrey a noté : Cette lettre ne se trouve pas dans le Voyage de La Pérouse, nous en ignorons la cause. L. I. Duperrey [paraphe bouclé]. Voir les remarques que j’ai ajoutées à la fin de cette lettre. Les remarques en question se trouvent infra, n. 9-10.

A Macao En Janvier 1787

Nous arrivons en Chine, Monsieur et très illustre correspondant, après une bien longue, mais heureuse traversée ; des Vaisseaux français, qui vont partir pour l’Europe, se chargeront de nos paquets. Je profite de l’occasion pour vous adresser quelques Mémoires Extraits de mes Journaux de voyage ; en vous priant de les presenter de ma part à L’accademie et de solliciter pour eux son indulgence. Je vous prie encore de lui communiquer cette Lettre dans la quelle je vais avoir l’honneur [48] de vous exposer les principaux resultats de mes observations Magnetiques.

On a reconnû (dit-on dans l’instruction de l’Accademie) par des observations faites d’abord à Brest, à Cadix, à Teneriffe et à Gorée sur la Côte d’Affrique et ensuitte à Brest et à la Guadeloupe, que l’intencité de la force magnétique dont on Jugeoit par les oscillations de l’aiguille d’inclinaison, etoit la même dans ces differents endroits, L’accademie desireroit que ces Observations fussent repétées sur un plus grand nombre de paÿs… L’academie recommande aussi d’observer avec beaucoup de soin L’inclinaison de L’aiguille dans tous les lieux de relache et même à la Mer l’ors que Le tems le permettra.

[Article] 1.er

De L’Intensité de la force Magnetique.

Il seroit sans doute difficile de trouver une mesure Exacte de l’Intensité de l’aimant ; Les diverses proprietés qu’on lui reconnoit ne dépendent pas tellement [49] Les unes des autres quelles ne puissent presque toutes exister Separément et lors quelles sont réunies, dans des dégrés <d’intencité> d’intensité tres different[s]. Afin donc de connoître s’il y a ou non du changement dans la force Magnetique, selon les Latitudes, j’ai crû qu’il falloit autant qu’il etoit possible, examiner à part les principales vertus de l’aimant et avoir pour ainsi dire autant de Magnetômetres que l’Aimant a de proprietés bien distinctes. Comme il ne s’agit a présent que de découvrir si l’intensité de l’aimant varie selon les latitudes nous pouvons nous servir de Methodes imparfaites qui ne nous donnent pas le combien, en attendant qu’on ait inventé des Instruments qui la mesurent avec précision.

(I) J’ai d’abord observé, Monsieur, La durée et Le nombre des oscillations de l’Aiguille d’inclinaison et c’est à Ténériffe par 1.° 29.’ de longitude de l’Isle de Fer et 28.° 21.’ de latitude que j’ai commencé les observations de ce genre. J’y ai remarqué sept oscillations dans l’Espace de 18 secondes, je n’ai pas trouvé de difference sous l’Equateur, mais à 5.d 57.’ Lat. australle et par 21.° 32.’ [50] de long. du meridien de Paris, 358.° 38.’ de longitude de Lisle de Fer, 5.° 57.’ de Latitude, j’ai apperçu un changement dans le nombre des oscillations. Il n’y en a eu que cinq avant que l’aiguille se fixat ; C’etoit alors le 4. 8.bre 1785. Le Lendemain etant par 8.° 5’ de Latitude et 22.° 39.’ de long. et 357.° 21.’ de longitude de l’Isle de Fer. J’ai observé qu’il n’y avoit que quatre oscillations et quelles avoient lieu dans onze secondes, l’inclinaison de L’aiguille etoit alors de 16.d nord. J’ai répété tous les Jours la même observation jusqu’à la rencontre de l’Equateur magnetique et il n’y a jamais eu de difference dans les résultats. Le 14. 8.bre par 18.d 39.’ Latitude aust. et 26.° 52.’ Long. et 353.° 8.’ de longitude de l’Isle de Fer. J’ai encore observé quatre oscillations dans 11.’’ etant le 11 Janvier par 48.° 12.’ Latitude aust. et 60.° 16.’ de longi. et 319.° 44.’ de long. de l’Isle de Fer. Le nombre des oscillations etoit Le même qu’à Ténériffe et il n’y a pas eu ensuitte de différence <combien> bien que nous ayons eté plus au sud et par 58.° 32.’ Lat. aust. et 72.° 36.’ Longitude, Les oscillations ont eté les mêmes, [51] en nombre et en durée. Mais dans la mer du Sud par 3.° 21.’ Latit. aust. et 114.° 33.’ long. j’ai observé quatre oscillations 12 dans 12.’’, même observation Le 27 avril par 2.d 15.’ Latitude et 115.d 26.’ Long. Le lendemain par <54> 4.° Sud et 116.d 2.’ Long. il n’y a eu que quatre oscillations dans 11.’’ de même sous la ligne et l’ors que nous avons passé l’Equateur magnetique. Dans le Nord de la mer Pacifique par 58.° 38.’ Latit. et 139.° 52.’ Long. j’ai observé 7 oscillations dans 18.’’ comme a Teneriffe, et joignant à ces observations celles que j’ai faites en traversant La mer du Sud par les latitud. de 18 à 20.° Lat. bor. pendant le quel je n’ai eu que 4. oscillations dans l’espace de 11.’’ il suit qu’à juger de l’intensité du Magnetisme par le nombre et la durée des oscill. de l’aiguille d’Inclinaison elle seroit la même depuis les hautes latitudes nord et sud jusqu’assés avant entre les tropiques, où elle subiroit un changem.t Considerable2En marge, Duperrey a écrit, au crayon : (Erreur) L. I. D. [i. e. Louis Isidore Duperrey]..

Les Limites des Changements dans les oscillations ne peuvent être tracées sur le globe d’une maniere [52] certaine que par des observations répetées. Elles ne sont pas a des latitud. correspondantes, dans les Mers Boréales, australes, ny à un Eloignement Egal de L’Equateur magnétique. Elles ne sont pas les mêmes dans l’océan Pacifique et dans l’océan Atlantique il y a néantmoins une espèce de Simetrie car les limites des moindres oscillations m’ont <parûe> parûe être entre 8.° latit. nord et 19.° de l’attit. [sic] sud dans l’océan Atlantique et entre 5 a 6.° sud et 20.° nord dans la mer du Sud. Les variations dans les oscillations ne sont point annoncées par un Etat constant de l’Inclinaison de la Boussole. Les differences observées ont bien Lieu dans les Jours pluvieux et serain, Comme pendant les jours les plus chauds, j’espere que dans la suite de notre voyage nous trouverons des mers assez tranquilles pour me permetre de continuer ces recherches.

(2) L’attraction du fer par l’aimant n’est pas La même dans tous Les Lieux. Un Bareau aimanté qui soulevoit à Paris un poids de huit onces en a soulevé un de huit onces quatre gros 21 grains, [53] en dela du Cap Horn, Le même Barreau par 40. minutes Latit. nord dans la mer du Sud ne supportoit qu’un poids de 6 onces 6 gros 12 grains. Dans le nord de la mer du Sud près de la Côte d’Amérique par 58.° Latit. il soulevoit 8 onces 6 gros 7 grains. Vous sentez, Monsieur que ces Experiences ne sont que des à peu près où qu’on est obligé d’aller en tatonnant pour trouver le point de contact entre l’Aimant et le fer qui suit les plus favorables. On ne peut regarder le nombre des grains supportés comme mesure de l’intensité de l’Aimant. Il resulte cependant de ces observations que la force attractive de l’aimant est moindre à l’Equateur qu’en avanceant des Pôles3Lire qu’en avanceant vers les Pôles (voir infra, n. 9 l’énoncé de ce résultat par Duperrey). Duperrey met en évidence l’importance de cette phrase – qui présente le résultat essentiel de Lamanon – en inscrivant en marge en face de celle-ci, au crayon, le signe #. . Je n’ai pas trouvé qu’un Pôle du Bareau portat plus ou moins que l’autre.

(3) J’ai observé encore quel etoit le poids supporté par un Bareau de fer dont on met La pointe dans l’athmosphere d’un Barreau aimanté renfermé dans un Etuit, ce moyen a eté immaginé par >M. Le Dru qui a bien voulu nous fournir [54] un Barreau de fer et un Etui préparé à sa maniere. Un Barreau de fer aimanté Cilindrique etant enfermé dans un Etui, on le tient perpendiculairement, on pose dessus un Clou à tête platte et on présente ensuite l’extrémite d’une barre de fer à la pointe de ce clou, s’il est attiré avec force on met un clou plus pesant ; à Paris chés M.r Le Dru Le Barreau de fer soulevoit un Clou de quarante un grains Lors qu’il etoit posé sur le Pole Nord et un Clou de Cinq gros huit grains Lors qu’il etoit posé sur le Pole sud.

A l’Equateur Magnétique dans l’Océan Atlantique le même barreau supportoit un clou de soixante trois grains posé sur le Pole nord et précisement le même Poids posé sur le Pole sud je n’ai jamais pu trouver un grain de difference.

En dela du Cap Horn par 301.° 19.’ de long. de Lisle de Fer 59.° de Latit. le Barreau de fer plongé dans L’athmosphere du Pole nord soulevoit un Clou de Deux gros vingt huit grains [55] posé dans l’athmosphere du Pole sud un gros huit grins.

A l’Equateur magnetique dans la mer du Sud par 261.° 30.’ de longitude de L’Isle de Fer Il ne supportoit que vingt trois grains tant d’un coté que de l’autre, dans le Nord de L’océan Pacifique par 240.° de longitude de l’Isle de Fer et par 58.° de latitude nord Il soulevoit 57 grains par le Pole nord de l’Etui et un gros quatorze grains et demi placé sur le Pole sud. Quelle que fut l’inclinaison que je donnois au Barreau de fer Il supportoit toujours le même poids.

Ces observations ont eté repétées plusieurs fois dans chacun des Lieux indiqués, et ceux qui font des Théories sur l’aimant peuvent les prendre pour Bases de leurs nouvelles Combinaisons.

En prenant comme vous Scavez, Monsieur, dans l’hemisphere Nord une Barre de fer qui n’etoit point aimantée et en la tenant quelques Instans perpendiculaire a l’horison, la Partie inférieure repousse Le Pole nord de la Boussole et attire Le Pole sud tandis que la Partie supérieure attire le nord et [56] repou[s]se Le sud. Si on reto[u]rne la barre ce sera toujours La partie inférieure qui sera au Pole Boréal et La supèrieure un Pole australe [sic]. La Position perpendiculaire donne tout de suite a une barre de fer des Poles Magnetiques ; mais ces Poles ne sont point fixes et dependent absolument de la Position de la Barre relativement à l’horizon. Si on laisse Longtems cette Barre dans une position verticale peu a peu les Poles deviennent fixes et demeurent tels, quel que soit la position qu’on donne ensuite à la Barre. Si au Lieu de tenir une Barre de fer non aimantée dans une situation verticale, on lui fait faire un angle droit avec l’aiguille de La Boussole l’ors qu’elle est inclinée, alors les bouts de la Barre n’ont seulement aucune vertu magnétique, mais on diroit qu’ils Sont dépourvûs de la proprieté qui la constituë fer, (operation faite depuis longtems avec le magnetomet[r]e) puis qu’ils n’attirent plus l’aiguille Aimantée.

L’observation qu’une barre de fer perpendiculaire [57] à la direction d’une aiguille inclinée ne fait pas mouvoir une Aiguille Aimantée donne un nouveau moyen de connoitre l’Inclinaison même. C’est de M. Wansueinden4Lire : Van Swinden. de qui je tiens cette maniere de l’observer, et j’en ferais plus souvent usage, s’il n’etoit pas si difficile de S’assurer en Mer du Dégré précis d’Inclinaison d’une Barre de fer qu’on tient à la main.

Vous Voyez au reste qu’une Barre de fer placée Verticalement d’une maniere fixe et une autre barre de fer placée Momentanement dans toutes sortes de positions, doivent offrir des phénomaines Curieux en Examinant ce qui se passe en Elles en differentes Latitudes dans les Deux Océans et en s’approchant ou s’eloignant de l’Equateur Magnetique. Mes observations a ce sujet sont nombreuses mais les détails en sont si longs que je crois ici devoir vous en épargner La Lecture. Je vous dirai seulement que les barres que j’ai placées verticalement à notre départ à [58] Brest et celles qui etoient desja sur le vaisseau ont pris des poles qui n’etoient pas tres fixes car ils ont disparu et sont devenus inverses en passant d’un hémisphere à l’autre. Le Changement ne s’est pas fait sous L’equateur Magnétique, mais aprés l’avoir passé, et cela parce qu’il a fallu qu’elles perdissent l’aimantation desja acquise avant de prendre Celle du Lieu ou elles se trouvoient. A l’egard du tems nécessaire a une barre placée verticalement pour acquerir des Poles qui ayent quel que fixité ; Il seroit difficile de le determiner au juste. Une barre que j’avois placée en partant de Brest n’eut un magnetisme un peu fixe qu’au bout de huit jours, une autre barre que je dressai en passant Le tropique du Capricorne avoit acquis autant de fixité que la premiere avant trois jours Ecoulés. Cela peut dépendre de tant de Causes qu’il est difficile de demêler qu’elle est celle qui a le plus influé. Ces Barres ont attiré de la Limaille loin de l’Equateur magnétique et n’en attiroient plus en s’en approchant je dois encore remarquer Co.e5Mot abrégé compte tenu d’un manque d’espace pour l’écrire. [59] un Phenomene très particulier que la Bare fixe verticale donne des signes de Magnétisme beaucoup plus forts dans sa partie inférieure que dans la supérieure. Le Pole de la Barre qui est le plus près de la Terre est toujours le plus fort et si on se sert pour le connoitre d’une aiguille Aimantée qui tourne avec peu de mobilité sur son Pivot on aura des signes de magnetisme dans cette partie inferieure de la Barre verticale sans en avoir encore dans la partie supérieure.

Quand aux Barres de fer mobiles, elles indiquent Le changement d’hémisphère ; mais ordinairement à quelques dégrés prés, parce qu’elles ont une certaine aimantation peu fixe à la verité mais qu’elles ne perdent pas tout a coup en traversant l’Equateur Magnétique. Il seroit sans doute curieux de placer plusieurs Barres de fer verticales le long de l’Equateur Magnétique et de les observer quelques années après, afin de s’assurer si elles auroient pris quelqu’aimantation. Il faudroit pour cela rencontrer [60] une terre ou Passat l’Equateur. J’ai des Ciseaux et autres instrumens de fer du Brezil et du Chili qui etoient naturellement aimantés, Ils ont conservé longtems leur Magnétisme. Ceux dont je me suis servi ont repris beaucoup plus vite une Aimantation relative aux Lieux ou je me trouvois.

Article Second.

Du Zero d’Inclinaison observé dans L’océan Atlantique et dans la mer du Sud.

Les Points d’intersection de l’Equateur Magnétique et de l’Equateur Terrestre et la Position même de cet Equateur Magnetique sont Connus par des observations qui n’ont pas toujours eté immédiates et d’après une Marche d’Inclinaison qu’on a cru être en droit de supposer réguliere, mais les bons Esprits n’ont pas eté Contents de leur propre ouvrage. C’est ainsi que Monsieur Le Monnier en traçant l’Equateur Magnetique recommande fort aux Navigateurs instruits [61] de faire de nouvelles observations.

Pour connoitre, Monsieur, avec plus de précision le moment ou L’aiguille d’Inclinaison seroit a Zéro je l’ai observé constamment a toutes les heures du jour et de la nuit depuis qu’elle marquoit un dégré d’Inclinaison nord jusqu’à ce qu’elle ait indiqué un dégré d’Inclinaison sud. En faisant ces observations je me suis apperçu que l’aiguille paroissoit parfaitement horizontale bien que réellement elle eut plus de tendence a l’inclinaison nord qu’à l’inclinaison sud. Je me suis assuré de cette tendance en retournant la Boussole. J’ai vu la pointe nord de l’aiguille passer constamment par le nadir pour revenir a son point de départ. J’ai donc attendu pour indiquer, le point de Zero que l’aiguille de la Boussole fut indifferente en la retournant à Passer par le Zenith ou par le Nadir. Dans ce cas elle demeuroit quelques fois 7 a 8. secondes avec le Pole nord dirigé vers Le sud comme elle y avoit eté placée ; j’appercevois a la Loupe de très legeres oscillations et Le [62] mouvement du vaisseau ou une inégalité naturelle dans les oscillations la déterminoient enfin à reprendre sa direction en passant tantot par le Zenith, tantôt par le nadir. Le 8. 8.bre 1785. a 9 heures du matin, j’ai observé l’aiguille à Zero mais repassant toujours par le Nadir de la Boussole en la retournant. Nous etions à cette heure-là par 10.° 40’ Latitude 24.° 5.’ Long. et 354.° 35.’ de long. de l’isle de Fer. Ce n’a eté que le Lendemain a 8 heures du matin que l’aiguille etant toujours à Zero est devenue indifferente en la retournant à passer par le Zenith ou par le Nadir de la Boussole. Elle n’a pas gardé plus d’une demie heure Cette indifference et avant neuf heures elle affectoit après avoir eté retournée de passer par le Zenith et jamais par le nadir, ce qui ma prouvé qu’alors l’inclinaison etoit sud à 8 heures du matin. L’ors que j’ai observé le vrai Zero d’Inclinaison nous etions par 12.° 10’ Latit. 24.° 46.’ Long. Si je n’avois pas trouvé le moyen de distinguer le mouvem.t6Ce mot a peut-être été abrégé du fait d’un manque de place sur la page. de la Parfaite horizontalité de l’aiguille j’aurais [63] Placé l’Equateur Magnétique 26 Lieues trop au nord.

Je me suis servi de la même methode pour connoitre le Zero d’Inclinaison dans la mer du Sud et il y7Cette lettre aurait dû être barrée. a eu lieu tout près du point d’intersection de l’Equateur Magnétique et de l’Equateur terrestre. Je ne connois aucune observation precedente faite si près de ce point d’intersection. Dans la nuit du 29 au 30. Avril 1786 à minuit l’aiguille aimantée a eté indifferente en la retournant de prendre son Chemin par le Nadir ou par le Zenith de la Boussole. Nous etions alors par 0.d 43.’ nord de l’atitude [sic] et 118.° 47.[’] Long. et par 262.° de long. de l’Isle de Fer.

L’aiguille ayant marquée Zero d’Inclinaison pendant une demie heure dans l’Océan Atlantique et un peu moins dans L’océan Pacifique il semble d’abord qu’on pourroit en connoissant le chemin que faisoit Le Vaisseau, trouver une bande d’une certaine largeur qui indiqueroit l’Etendue de l’Equateur magnetique vû la route de la frégate, la Boussole sur la qu’elle J’ai fait mes observations, Cette bande seroit d’environ [64] 1900 Toises ; mais je n’oserais tirer cette Conclusion. Je présume même qu’avec des Instrumens plus parfaits que les Boussoles d’inclinaison ordinaires, on trouverait l’Equateur Magnetique beaucoup <M> plus Large et peut-être n’est-il qu’une simple Ligne, il nous est impossible de mesurer l’Etendue. Je vous avourai cependant Monsieur, que je ne suis pas porté à le croire.

L’ors qu’on retourne la Boussole on n’a presque jamais le même dégré d’Inclinaison que celui observé avant de la retourner il y a longtems qu’on s’en est apperçu, La difference est quelquefois de cinq dégrés et même a 7 comme cela m’est arrivé quelquefois. On prend Le milieu entre les deux observations souvent répetées pour avoir l’inclinaison moyenne. M. L’abbé De la Caille pensoit que cette difference ne tenoit pas comme le croyoit M. Bernoulli à l’imperfection de la Boussole ; mais à quelques phénomenes magnétique[s] qu’il n’assigne pas. M. Le Gentil est de l’avis de M. De la Caille et a souvent observé cette difference d’inclinaison. La [65] Cause de cette difference est entierement Cachée et la [sic] sera peut-être longtems. J’ai observé que cette difference a eté sensiblement plus grande dans la mer du Sud que dans l’Océan Atlantique et principalement de 40.° Latitude Boréal jusqu’à 60.d de même latitude soit en allant soit en revenant. Plus nous approchions d’une haute Latitude dans cette Mer plus La difference augmentoit, elle a eté à plus de sept degrés. Et on ne peut dire que la chaleur ou le froid influant sur la Boussole en soit la cause car au Cap Horn il n’y a jamais eu que 2 a 3 degrés de difference entre les deux observations.

L’ors qu’on tourne la Boussole de maniere que La fleur de lys Soit au sud, L’aiguille qui inclinoit au nord passe par le nadir et revient incliner au nord ; mais la surface de l’aiguille qui dans Le premier cas regardoit la terre, se trouve regarder Le Ciel dans le second. S’il y a donc une differe[n]ce dans l’inclinaison, elle paroit venir de ce qu’une surface de L’aiguille a plus de Magnetisme que [66] La surface opposée. Il est hors de doutes par toutes Les observations que je vous ai rapporté[es] dans cette Lettre que l’intensité de l’aimant change avec la Latitude8En marge, en face de cette phrase, Duperrey a inscrit au crayon le signe « # » là encore pour mettre en évidence le résultat essentiel de Lamanon. . Il est donc probable que Les surfaces d’une aiguille d’inclinaison subissent des changements inégaux des qu’il résulte des differences dans l’observation. C’est ainsi qu’une Barre de fer placée verticalement acquiert d’abord un Pole beaucoup plus vif dans sa partie inférieure, que dans sa supérieure ; comme je l’ai desja dit. Etant à terre dans le même lieu l’Etat du Ciel etant Le même j’ai vû que les differences entres les deux observations varioient d’un jour à L’autre de près d’un demi Dégré mais pas constamment9Duperrey a noté en marge de ce paragraphe : Dans une lettre à Buffon, datée des Iles Canaries, 1785, Paul de Lamanon écrit que l’inclion de l’aiguille aimantée étoit exactement la même au pied et au sommet du Pic. [alinéa] Borda a trouvé, en 1776, l’inclion à Ste Croix de 63° 30’ et au sommet du Pic 64 45. C’est ainsi également que MM.rs de Humboldt, Boussingault et plusieurs autres observateurs ont constamment trouvé une Augmentation d’inclion avec la hauteur. L. I. Duperrey [paraphe bouclé]..

Je finis en vous priant Monsieur, et très cher correspondant de regarder ces observations d’un voyageur, comme un foible témoignage de ma reconnoissance pour l’amitie et L’estime dont vous m’honorez

Je suis &.c

SignéLe Chev.er Delamanon10Paraphe bouclé. Sous cette signature et sous l’inscription déjà mentionnée Copié en Juillet 1787., figure la note suivante, de la main de Duperrey : Cette lettre n’est point à l’académie des sciences, bien qu’elle ait été adressée à M.r de Condorcet, son secretaire perpétuel. Il est d’autant plus à regretter qu’elle n’ait point été inserrée dans le voyage de La Pérouse qu’elle <contient [?]> constate d’une manière positive plusieurs faits importants déduits de l’expérience et parmi lesquels je remarque les suivants : 1.° que la force attractive de l’aimant est moindre dans les tropiques qu’en avancant vers les pôles. 2.° que l’intensité magnétique, déduite du nombre des oscillations de l’aiguille de la boussole d’inclinaison, change et augmente avec la latitude dans les tropiques. L. I. Duperrey [paraphe bouclé]. 1836. (voir les remarques ci-après) ». Il s’agit des Remarques sur les observations d’intensité magnétique de Paul de Lamanon et de Borda. Par. L. I. Duperrey, membre de l’Institut.

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