Crédit photographique : Bibliothèque de l’Institut de France 

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Notice
Identification et lieu de conservation
IDC2735
TitrePaul Pierre HUE DU TAILLIS à CONDORCET - 15 décembre 1776 (Paris, Bibliothèque de l’Institut de France, Ms 2466, f. 102-103)
Document de référenceOui
Statut éditorialLettre retenue
Nature du documentOriginal
Lieu de conservationParis, Bibliothèque de l’Institut de France
CoteMs 2466, f. 102-103
Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Dates
Date indiquée par le scripteurle 15. X.bre 1776
Datation15 décembre 1776
Lieux
Lieu d'écriture indiqué par le scripteurChartres
Lieu d'écriture rétabli ou normaliséChartres
Lieu d'écriture indexé
Papier et cachet
Description sommaire du papier

Bifeuillet in-4°, vergé écru, filigrané. Bifeuillet doublé en plein par une trame de tissu. Déchirures au niveau des coins supérieurs droits restaurées par du papier vergé.

Textes
Incipit

 J'ai lû, dans le journal, auquel M. de la Harpe preside aujourd'hui avec tant de succés

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Transcription

[102 r] Monsieur,

J’ai lû, dans le Journal, auquel M. de La Harpe préside aujourd’hui avec tant de succès, que Vous vous proposez d’enrichir bientôt la République des Lettres, d’un Ouvrage qui manquoit à notre histoire Académique. Celle des Correspondances du Corps illustre dont vous êtes Membre, ne peut qu’exciter le plus vif intérêt, étant traitée par un des successeurs de Fontenelle, qui semble avoir hérité de sa plume.

Parmi les hommes célèbres, qui, par le secours de la Vôtre, vont acquérir une seconde immortalité, il en est un qui est au dessus de tous les Eloges, si l’on en excepte celui que Vous lui destinez. Les services qu’il a rendus à l’humanité dans l’exercice de l’Art le plus utile, suffiroient pour perpétuer [102 v] sa mémoire dans tous les âges, si les productions Savantes dont le Public lui est redevable, ne lui assûroient pas les suffrages de la postérité, comme il a eu ceux de tous ses Contemporains. Cet Auteur Citoyen, est feu M. Le Cat.

Comme vous ne négligez Sans-doute rien, Monsieur, pour vous procurer tous les faits, toutes les anecdotes qui peuvent servir à caractériser les Ecrivains, dont Vous comptez faire l’Eloge, j’ai crû que Vous ne me sauriez pas mauvais gré de vous faire part d’une Lettre, qui m’a été communiquées il y a quelque tems, et que j’ai encore entre les mains. Elle a été adressée par M. Le Cat à M.lle Plisson, qui étoit en correspondance avec notre célèbre Esculape. Cette Virtuose Chartraine, connue par plusieurs Ouvrages de différens genres, soit en vers, soit en prose, et qui lui ont fait [... ?]1Une pliure dans le papier gêne la lecture de ce mot., sentir tout le prix de ces relations Littéraires, avec un homme dont le Commerce étoit pour elle une source d’instruction et d’agrément. De son côté, M. Le Cat, juste appréciateur du mérite, n’avoit pas accordé à M.lle Plisson son estime et son amitié en aveugle, comme vous le verrez, Monsieur, par les expressions de la Lettre que j’ai eu l’honneur de vous annoncer, et dont je prends la liberté de Vous envoyer une Copie.

L’enjouement singulier qui y règne, l’aimable gaîté qu’on y remarque, et que cet homme illustre, quoiqu’épuisé par ses Veilles littéraires et par les travaux de la plus pénible des Professions, avoit conservée jusques dans Sa Vieillesse, peuvent servir à donner une idée de son caractère et de la sérénité de son ame. Mais on y trouve sur-tout quelques traits bien précieux, dont l’ensemble peut jetter un grand jour Sur l’histoire de ses opinions et de ses Ouvrages. A l’occasion de celui que M.lle Plisson lui avoit envoyé, et qui a pour titre : Réflexions Critiques sur les Ecrits qu’a produits la question de la [103 r] légitimité des Naissances tardives, &.c, il y annonce Sa manière de penser sur ce sujet important, qu’il avoit, disoit-il, été tenté de traiter, et qu’il est fâcheux pour les intérêts de la société, qu’il n’ait pas discuté. Il auroit peut-être dissipé les nuages qui <la2Ou le ?> couvrent encore la Vérité sur ce point, malgré tous les efforts de tant de doctes personnages, pour la tirer à cet égard du fond du puits.

Oserois-je, Monsieur, vous observer que ma Patrie S’applaudira toujours d’avoir possédé un Savant, qui lui a consacré ses travaux pendant une longue suite d’années, et que l’Académie a compté aussi au nombre de ses Correspondans ? M. l’Abbé Morin, Chanoine de la Cathédrale de Chartres, et auparavant Professeur de Philosophie au Collège Royal de cette Ville, n’est pas indigne peut-être d’occuper une place dans la Collection intéressante, que vous préparez.

Ce Physicien estimable, n’a pas donné, il est vrai, des Ouvrages de génie. Son Mécanisme Universel, sa Dissertation sur l’Electricité, Sa Réponse à M. l’Abbé Nollet, dont les attaques démentirent un peu par leur Vivacité le caractère de modération qu’on lui connoissoit, ne sont pas exempts de défauts. Mais en général on peut dire, avec <l’Auteur du> le Nouveau Dictionnaire historique, qu’ils renferment de Vastes connoissances, et qu’ils en supposent de bien plus grandes encore.

Leur Auteur étoit aussi recommandable par les qualités du coeur, que par l’étendue du savoir. Passionné pour la Science qu’il avoit cultivée toute sa Vie, il a été la victime de l’ardeur qu’il avoit pour elle ; puisque, par une singularité remarquable, il est mort la veille de l’Eclypse qui a paru en 1764, à la fin de l’hyver, après avoir disposé lui-même, avec un tel empressement et une activité telle, qu’il lui en coûta la vie, tout ce qui lui étoit nécessaire [103 v] pour la bien observer… quel regret, après tous ces préparatifs infructue[ux]3La fin de ce mot est masquée par l’onglet. ne doit pas éprouver un Observateur avide, qui, impatient de Voir un Phénomène, meurt sans satisfaire Sa curiosité ?

Je suis, avec respect, Monsieur, Votre très-humble et très-obéissant Serviteur :

Hue Du Taillis, Av.t au Parl[.t]4La fin de cette abréviation est masquée par l’onglet. de Paris ; de-présent à Chartres

A Chartres, le 15. X.bre 1776.

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