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Notice
Identification et lieu de conservation
IDC2815
TitreCONDORCET à LAFAYETTE - [24 février 1785 ou peu avant] (Paris, Bibliothèque de l’Institut de France, Ms 857, f. 291-292, 319-320)
Document de référenceOui
Statut éditorialLettre retenue, Lettre ostensible
Nature du documentBrouillon
Lieu de conservationParis, Bibliothèque de l’Institut de France
CoteMs 857, f. 291-292, 319-320
Note(s) identification
et lieu de conservation

Anciennes cotes : N.S. 19 D, n° 8 et N.S. 19 D, n° 15

Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Dates
Datation[24 février 1785 ou peu avant]
Papier et cachet
Description du papier issue de Muse

Description occurrence :
Ff. début/fin : 291-292. Type de papier : BIF060-0 (sous réserves). Bifeuillet in-2°. Dimensions feuillet : 324 x 208

Description référence :
Type de papier : BIF060-0. Vergé écru, assez lisse. Épaisseur : 0,118 mm. Dimensions feuille entière :320 x 420 (ron rogné). Filigrane : Marque : Bâton royal. Contremarque  : initiale “L”. Ecart lignes de chaînettes : 25-27mm. Tranchefile marque : 14 mm. Tranchefile contremarque : 13-14 mm.

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Textes

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Transcription

[291 r] Monsieur le Marquis,

Lors que je vois un homme de votre etat et de votre age s’occuper avec suite avec constance des moyens de retablir dans leurs droits des hommes d’une autre couleur et d’un autre monde je ne puis m’empecher d’avoir un peu de pitié pour ceux de mes confreres les auteurs qui disent tant de mal de notre siecle.

Je crois que la nation francaise est la seule sur la quelle nous puissions fonder quelques esperances. L’esprit mercantile, malgré les progrès effraians qu’il y a fait, <n’app> est encore bien eloigné de celui qui regne en Angleterre et en Hollande. Vous n’êtes pas <encore> au point de ne pouvoir comme les Anglais entendre prononcer sans rire les mots de justice ou d’humanité dans une discussion politique. Vos planteurs peuvent avoir du credit dans les bureaux, mais n’en ont aucun sur la nation. Votre gouvernement <a tort> n’est pas obligé |de| soumettre toutes ses operations, à l’opinion populaire du moment, et <votre nation est trop eclairée pour ne pas> vos compatriotes sont trop eclairés pour opposer au bien une resistance durable.

<Votre pa> Il n’y a que deux moiens de detruire l’esclavage des negres, <D> <ce [?] sont [?]>1Hésitation avec <faire>, mais il peut s’agir aussi d’une tout autre rature. des loix qui l’abolissent dans les colonies, <et des> soit en <detruisant> proscrivant directement un usage aussi infame que barbare, soit en le sappant indirectement, ou bien des operations qui <en introduise> introduisent la culture du sucre et du caffé dans de vastes continens. Je vais discuter avec vous ces deux moyens.

[291 v] J’ai toujours cru que l’esclavage des negres ne pouvait être detruit que lentement et avec des precautions ; <non> et cela pour le bien même des <Negres> esclaves, mais vous exigez que j’envisage la question relativement à l’interet de la mere patrie et à celui des colonies elle[s] même[s], vous croiez que le mot d’utilité frappe plus les oreilles Europeenes que celui de justice.

Vous desireriez un plan qui parut raisonable. Pardon, Monsieur le Marquis, mais il y a deja quelque tems que je suis a portée de connaitre l’opinion generale de la plupart des nations de l’Europe sur beaucoup d’objets, et je ne les ai gueres vues regarder comme raisonable que ce qui etait absurde.

<On peut considerer l’utilité que la France retire de ses colonies sous deux points de vue : comme propre à lui fournir des denrées dont elle a besoin, et à procurer par leur consommation des encouragemens pour l’agriculture et l’industrie. Sous ce point de vue l’interet de la France est que la production2Etat antérieur : la production des. de ses colonies soit3Etat antérieur : soit plus. augmentée qu’> <L’utilité que la France retirerait de la destruction de l’esclavage4Etat antérieur : de l’esclavage de [?]. consisterait5Etat antérieur : consisterait 1.°. 1.° d’abord dans la force qu’acquereraient alors ses colonies, dans la facilité d’en tirer des impots, capables de paier ce qu’il en coute pour les gouverner et les tenir en etat de defense. 2° dans l’augmentation de son commerce avec les colonies,>

[292 r] Pour juger de l’utilité de l’abolition de l’esclavage, il faut en examiner les effets, ces effets seront 1.° l’augmentation de population, 2° <l’établiss> la formation d’un peuple interessé à la defense commune et propre a donner des soldats. 3° l’augmentation de culture qui resultera de la division des proprietés, de la separation des travaux (car les colons ne resteraient plus comme a present à la fois cultivateurs, <et> manufacturiers, et marchands) 4° un changement dans la masse des produits qui merite plus de discussion. Il faut en distinguer trois sortes d’abord le produit brut, <ou produit [... ?]> c’est a dire la somme des denrées produites chaque année, ensuite le produit net c’est a dire ce qui reste au proprietaire après avoir paiè tous les frais des culture, et les interets des avances qu’il a été obligé de faire, enfin un troisième produit formé de ce qui reste au propriétaire après avoir paié seulement les frais annuels de culture. Le 2d produit constitue seul la richesse du proprietaire consideré comme tel le troisième constitue la richesse commune de la colonie <: elle constitue aussi la richesse que la colonie>.

Relativement á la métropole il faut considerer les colonies sous deux points de vues comme formant partie de l’empire et alors leur valeur pour la métropole est <egale> proportionnelle à ce 3e produit, et ensuite comme contribuant par le commerce dont elles sont l’occasion à augmenter l’industrie et la culture. Sous ce dernier rapport c’est encore le 3e produit qu’il fau[t] considerer parce que la fourniture des denrées necessaires, <pour paier> [292 v] sera faite <par> necessairement par les Etats |Unis|, et qu’ainsi la partie du produit brut qui sert a <remplac> representer les frais de culture leur sera porté. Le colon <est> doit être aussi consideré comme proprietaire et alors sa richesse ne consiste que dans la 2e espece de produit, comme proprietaire et entrepreneur de culture <et alors elle est exprimée par la> |a la fois| et alors c’est par la 3e espece de produit qu’elle est exprimée. Cela posé qu’arriverait-il en substituant une culture libre á la culture actuelle <1.° que le produit serait augmenté. 2. que la 2e espece de produit6Etat antérieur : 2. que la 2e espece de produit le serait aussi. serait diminuée>. Je crois qu’il serait facile de prouver que |la somme de| tous ces produits serait augmentée. Cela n’est pas douteux quant au produit brut. Quant <au produit7Etat antérieur : au produit net. de la 3e espece il est clair que le> aux deux autres genres de produits, |il est très vrai que| les frais de culture devenant plus chers proportionnellement au produit brut, et l’interet des avances foncieres devant diminuer, il est possible que malgré l’augmentation du produit brut chaque colon <se trouve avoir perd> actuel essuie une diminution de profit. <Quant á la colonie en general les frais de culture augmenteront la masse des capitaux emploiés> D’autant |plus| que ses negres forment une partie du capital de ses avances, ce capital quelque moyen qu’on prenne pour la destruction de l’esclavage <8Etat antérieur : pour la destruction de l’esclavage se changera en. se detruira par des> se sera converti en remboursemens successifs qui resteront necessairement au dessous de l’ancienne valeur.

Mais il n’en est pas moins vrai |aussi| qu’en trés peu de tems la division des proprietes, la perfection de l’industrie née de <celle des travaux> la division des travaux, et de l’accroissement de la masse des capitaux emploies augmenteront reellement la somme totale de ces deux produits et qu’a cet egard la revolution9Lire l’abolition ? fut [?] encore utile, et à la metropole et à la colonie même.

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