Note : cette lettre est présentée de la façon suivante par Bardou : Copie de la Réponse de l’Académie à la Lettre précédente, du Premier fevrier 1792.

Transcription

[17] Messieurs

L’académie pour se conformer aux intentions du Comité de l’instruction publique et aux demandes du Ministre de l’intérieur me charge de vous adresser

1°. Un état des revenus de l’Académie des sciences, tels qu’ils ont été décrétés par l’assemblée Nationale le 20 aoust 1790 et le 18 fevrier 1791 pour les années 1790 et 1791.

2°. Un état des rentes dont elle jouit à titre de legs, fondations ou donations et dont le produit est affecté à differens prix conformément à l’intention des fondateurs.

3°. Une notice des différens prix qui se distribuent chaque année ou tous les deux ans.

4°. Un état des membres qui composent l’Académie des sciences avec distinction de classes et dattes de réception.

5°. Un état particulier des membres qui jouissent de Pensions, ainsi que le montant des dites Pensions.

6°. Une notice des principaux objets qui composent le Cabinet de l’Académie. Ce Cabinet comprend une suite de modeles de Machines successivement présentés à l’Académie, depuis l’époque de sa fondation, une grande quantité d’instrumens d’Optique et d’Astonomie, dont la plupart sont prêtés aux Astronômes de l’académie et même à quelques étrangrers sur leur reconnaissance et pour les employer à faire des observations ; une suite presque Complette de tous les échappemens et inventions relatives au perfectionnement de l’horlogerie depuis son origine jusqu’en 1754 ; une suite de coquilles et de numeros^{1Lire : minéraux.} ; une collection de plantes conservées dans une liqueur appropriée.

[18] A l’égard de la Bibliotheque, elle ne contient à proprement parler que les ouvrages dont les auteurs ont fait successivement don à l’Académie, elle renferme de plus quelques manuscrits précieux qui n’ont point été imprimés et des notes et papiers recueillis a la mort de quelques académiciens.

Les détails que j’ai l’honneur de vous adresser auraient été plus étendus et plus complets, si les scellés qui sont apposés sur les papiers de M. Tillet, précédent Trésorier de l’académie, ne l’avaient privée^{2Lire privé.} d’une partie des matériaux qui lui auraient été nécessaires.

Le Comité de l’instruction publique, Messieurs, trouvera dans le Testament de M. Donsembray dont la copie est ci-jointe, le détail des conditions sous lesquelles son Cabinet a été légué à l’Académie ; il y verra que l’intention du Testateur, était 1.° que ce Cabinet fut placé dans le Louvre même et dans le voisinage des salles où l’académie s’assemble. 2.° qu’il fut ouvert au public certains jours de la semaine pour l’instruction des savans et des artistes. Il n’y a qu’un petit nombre d’années que la premiere de ces conditions a été remplie, la seconde n’a pu l’être jusqu’a present, parce que l’arrangement du Cabinet n’est pas même encore complettement terminé.

L’académie espere que ces détails rempliront les vues du Comité ; elle y joindra tous les autres renseignemens qu’elle pourra se procurer lors de la Levée des scellés de M. Tillet.