Crédit photographique : Bibliothèque de l’Institut de France 

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Notice
Identification et lieu de conservation
IDC399
TitreMarc Antoine JULLIEN à CONDORCET - 1er juin [1792] (Paris, Bibliothèque de l’Institut de France, Ms 868, f. 107-108)
Document de référenceOui
Statut éditorialLettre retenue
Nature du documentOriginal
Lieu de conservationParis, Bibliothèque de l’Institut de France
CoteMs 868, f. 107-108
Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Dates
Date indiquée par le scripteur1er juin-
Datation1er juin [1792]
Lieux
Lieu d'écriture indiqué par le scripteurLondres
Lieu d'écriture rétabli ou normaliséLondres
Lieu d'écriture indexé
Papier et cachet
Description sommaire du papier

Bifeuillet in-4°, vergé écru, filigrané.

Référence(s)
Imprimé(s)
Textes
Incipit

Ni m Chandeler, ni mTaleyrand n'ont eu aucune connoissance particulière du projet d'une mediation armée

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Transcription

[107 r] Londres. 1er juin.

Ni M Chandeler, ni M Taleyrand n’ont eu aucune connoissance particuliere du projet d’une mediation armée mais d’un coté on a imprimé dans quelques papiers que l’Angleterre vouloit intervenir comme médiatrice et d’un autre coté on fait les préparatifs d’un camp et on va faire croiser sur la Manche six vaisseaux de guerre armés. Voila je crois de quoi est composée la nouvelle de cette médiation armée avec l’objet de faire changer la Constitution. On a rapporté des faits qui ont eté racontés séparément mais qui en éffet se rapprochent assez naturellement d’eux memes. Un membre de la chambre des communes M. Waner qui me paroit suivre avec beaucoup d’attention les vues et les opérations du ministère Anglois et qui sintéresse beaucoup à nous me parloit il y a quelques jours de l’armement des six vaisseaux et m’assuroit que nous ne devions en prendre aucune allarme. C’ést une précaution d’usage chez les Anglois d’armer quelques vaisseaux toutes les fois qu’il peut se tirer un coup de canon sur mer et pres de leurs cotes. Quant au camp jai vu dans les papiers de France que vous saviez quel en est l’objet, c’ést d’en imposer aux mouvemens de ceux qui demandent aujourd’hui la réforme de la representation et qui pourront bientot porter plus loin leurs demandes. [107 v] Le Roi, la Reine toute leur famille et tous les misérables qui vont se mettre à genoux devantl’imbecille professent hautement <c [?]> la plus violente haine contre notre révolution et contre nos principes. Si les moiens de faire la guerre étoient attachés au droit de la déclarer nous compterions bientot l’Angleterre parmi les puissances ennemies : les ministres ne nous traitent guere mieux dans leurs conversations et dans leurs discours aux deux chambres. Mais les Anglois ne veulent de guerre avec personne parce que cela dérrangeroit leur commerce et sans nous aimer beaucoup, sans connoitre et sans juger beaucoup nos principes ils estiment notre cause ils font des veux pour que nous la gagnions. Voila ce qui nous garantit réelement la neutralité à la quelle le Roi s’ést engagé dans sa derniere proclamation. Jusqu’à present il paroit impossible d’en obtenir davantage et je vais vous dire ce qui surtout me le fait croire. Quelques jours avant le renvoi du chancelier tous les ministres etant en querelle on crut que tous alloient etre renvoiés : c’étoit un moment d’ésperance pour les ambitieux. M Taleyrand et moi allames voir dans ce moment le lord Landson1Ici et dans la suite, lire Lansdowne. : le Lord étoit animé, il parla beaucoup et de tout avec le mouvement qui etoit dans son ame. M Taleyrand lui dit qu’un changement dans le ministere seroit une chose bien intéressante pour <lu [?]> nous surtout si lui et Fox y etoient appellés. La reponse du lord Lansdon fut que si le Roi offroit le ministère à Fox avec la [108 r] condition de <[... ?]> ne rien accorder à la France au dela de la neutralité Fox ne balanceroit pas à accépter la condition. Il ne parloit que de Fox mais il me fut evident qu’il répondoit pour Fox et pour lui. Or si ceux qui sont nos amis sont dans de pareilles dispositions que peut on éspérer des autres ?

J’ai communiqué ce matin |meme| votre lettre à M Taleyrand ; nous en avons beaucoup causé ensemble ; les vues que vous nous présentez nous ont paru éxcellentes et voici comment M Taleyrand veut les <presenter> faire parvenir au Lord Greenville, si elles lui ètoient présentées officiellement par M Chandeler, il ne pourroit y avoir aucune discussion étendue et continuée, aucun rapprochement entreux dans le cas ou la réponse ne seroit pas favorable. M Taleyrand qui n’a aucun caractere public veut donc ecrire en son nom au lord Greenville et comme un particulier à un particulier. Par là l’éxamen de vos vues sera engagé de confiance et ne pourra pas etre sitot rompu. Si, par l’éffet de la discussion le Lord Greenville y accédoit alors on leur donneroit d’autres formes, je crois cette marche tres bonne, c’ést aussi le sentiment de Gallois quoiqu’il n’en èspère rien par ce qu’il n’espére rien de rien dans nos tentatives actuelles aupres du gouvernement Anglois.

Ce qui me donneroit quelqu’éspérance à moi ce n’ést pas ce que gagneroit réelement la nation Angloise par l’éxécution de vos vues car dans ce gouvernement [108 v] comme dans les autres lintérêt de la nation n’ést pas le premier consulté ; mais c’ést que votre plan me paroit convenir au gouvernement comme gouvernement à ce qui le touche et |qui le| flatte |dans| sa passion ordinaire. Par ce plan il est tout de suite mis en action sans déplaire au peuple, sans faire courir le moindre risque au commerce, il se mêle énérgiquement aux affaires de l’Europe et il joue un rolle qui n’ést pas beau seulement pour les hommes qui aiment la raison et la justice mais qui est beau encore pour les hommes qui naiment que le pouvoir et qui n’ont que de l’ambition. Les ministres qui auroient desarmé une grande partie de l’Europe et concouru à consolider la liberté et la constitution de la France seroient certainement plus surs de rester très longtems au Ministere. Enfin il faut en faire la tentative et elle va etre faite. Je chercherai de toutes parts quelque renseignement plus positif sur ce projet d’une mediation armée qui seroit une veritable guerre avec lidée de changer notre constitution. Le Lord Lansdon ma bien dit est ce que vous ne consentereit2Lire consentiriez. pas à quelques changemens de forme ? Je lui repondis comme vous il néxiste aucun pouvoir qui puisse en faire : et j’ajoutai en France une seconde chambre deviendroit pour la cy devant noblesse une citadelle d’ou elle feroit une eternelle guerre à <la [... ?]> l’égalité à la Constitution à tout ce que nous avons fait. Adieu : je vous embrasse. Je suis veritablement faché de n’etre pas sur votre bréche. Mes respects à vos dames : mille bontés à nos braves amis de Bordeaux.

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Contenu

Donne des nouvelles politiques d'Angleterre et de la mission de Talleyrand.

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