Transcription
[1 r] Monsieur,
J’ai eû l’honneur de vous ecrire une lettre en datte du 1. fevrier 1788, qui accompagnoit un livre de ma composition pour rendre tous les poids et mesures uniformes dans le Roiaume, lequel a deû [sic] vous parvenir franc de port sous le couvert du Ministre ; vous n’aurés sans doute pas manqué de le recevoir, puisque j’ai reçu reponse d’une autre Academie de Paris sur un paquet joint au vôtre envoyé par le même ordinaire. Comme je n’en ai encore reçu aucune nouvelle, qu’il me soit permis d’avoir L’honneur de vous en faire mention. Je pense que L’Academie, a qui je vous ai prié de le presenter, n’aura pas manqué de nommer des commissaires pour l’examiner avec attention, et qu’ils lui en auront rendu un compte [1 v] <[... ?]> avantageux. J’espere que vous voudrés bien avoir la bonté de me donner de sa part des nouvelles satisfaisantes.
Voilà, Monsieur, que, conformement a mon plan, il est décidé que tous les poids et mesures seront rendus uniformes dans l’Etendue du Roiaume, et j’ai appris que L’Academie avoit été nommée, tant pour décider du merite des ouvrages presentés a ce sujet a L’Assemblée Nationale, que pour l’exécution directe de ce plan important et considerable. Ainsi, il y va de son honneur de donner a cet egard un travail, et de porter des jugemens qui ayent le suffrage des gens qui sont justes et eclairés. Sûrement, en adoptant mes vues, particulierement les 3. Etalons de mesures que j’ai indiqué[s], qui ne sont pas variables et versatiles, j’ose le dire, <comme> ceux déduits du pendule a secondes exposé tous le[s] 45-eme[s] degré[s] de latitude, qu’on a paru vouloir <[... ?]> conseiller, il n’est pas douteux qu’il lui en reviendroit autant d’honneur, que d’avantage [2 r] pour les sciences, et qu’Elle s’eviteroit bien des difficulttés, des critiques et des inconveniens, ainsi que je l’avois Etabli d’avance aux pages 25, 26 et 27 de mon livre auxquelles je me raporte. Au reste, si l’academie veut m’employer pour l’exécution du plan dont je suis l’inventeur, j’ai L’honneur de lui offrir mes services, et Elle est a même de me faire ses propositions a ce sujet. Je vous prie de vouloir bien mettre, au plutot la presente, et le livre que j’ai deja eû L’honneur de vous envoyer, sous les yeux de L’Academie.
J’ai L’honneur d’être avec Toute la consideration et le respect possibles, Monsieur, Vôtre trés humble et trés obeissant Serviteur.
Collignon
Avocat, place d’Armes n.o 23
a Strasbourg.
Strasbourg ce 2. 9bre 1790.
[2 v vierge]