Transcription

[1 r] Monsieur Le Marquis

J’ai l’honneur de m’adresser à vous pour reiterer à votre illustre Compagnie les offres que je lui ai adressées le 12. du mois dernier, avec priere de m’honorer d’une reponse par la voie du journal dans le courant du même mois. Son institut & l’objet que je lui proposois me le promettoient j’ai été trompé dans mon attente. Je crois cependant lui être agréable en lui offrant une parcelle de cette lumiere quelle alimente de ses travaux, de ceux des autres savans et de ceux de personnes qui n’ayant pû suivre les voies ordinaires n’ont eu pour guide que l’impulsion de leur Génie.

L’Academie est trop au dessus de cette recherche dans les formes pour que je croies que mes fautes de diction & peut être de Bienséance (plût à Dieu que ce ne fût par la seule ressemblance que j’eusse avec quelques Bienfaiteurs de l’humanite !) lui aient fait rejetter un objet dont elle peut appercevoir toute l’importance.

[1 v] Si^{1Ce mot apparaît en réclame au bas de la page précédente.} l’Académie ne daigne pas y repondre dans le courant de ce mois, je me feliciterai de n’être point connu pour avoir porté la temerité jusqu’a croire éclairer plus clairvoyant que moi ; comme aussi de m’être mis à l’abri de tout reproche.

Je suis avec respect Monsieur Le Marquis Votre très humble & Très obeïssant serviteur

L’E. e. L. N.

Paris ce 10. mars 1785

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