Condorcet évoque un compte rendu par Brissot, dans le Patriote français, d’une séance de l’Assemblée nationale qui s’est tenue un « Mardi soir » (f. 1 r). Il lui signale qu’il a omis d’indiquer, dans ce compte rendu, la contestation par les députés de la commune de Paris du décret exigeant le paiement d’une « imposition directe » (ibid.) pour être éligible. Il s’agit là de leur opposition au décret sur le marc d’argent, exprimée dans leur discours du mardi 20 avril 1790, au soir (AP, t. XIII, p. 153-154). Le compte rendu par Brissot de cette séance est publié dans le Patriote français du 22 avril, tandis qu’il évoque, dans le numéro du 27 avril 1790 (p. 2), l’omission relevée ici par Condorcet. Une première fourchette de datation peut donc être établie au 22-27 avril 1790. Il est cependant difficile de considérer que Condorcet puisse écrire sa lettre le 27 avril, qui est un mardi, en évoquant une séance d’un « Mardi soir » : il aurait plus volontiers écrit « Mardi dernier au soir ». La fourchette raisonnable de datation a donc pour bornes les 22 et 26 avril. Mais on peut supposer que la partie basse de cet intervalle est plus vraisemblable pour deux raisons. Premièrement, parce que Condorcet écrit précisément « Mardi soir » et non « Mardi dernier au soir ». Deuxièmement, parce qu’il est plausible qu’il lise le quotidien de Brissot dès sa parution (ou le lendemain de celle-ci).
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