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Notice
Identification et lieu de conservation
IDC1666
TitrePhilippe Henri de SEGUR aux membres de l'Académie des sciences de Paris - 24 octobre 1785 (Paris, Archives de l’Académie des sciences, pochette de la séance du 19 novembre 1785)
Document de référenceOui
Statut éditorialLettre retenue
Nature du documentOriginal
Lieu de conservationParis, Archives de l’Académie des sciences
Cotepochette de la séance du 19 novembre 1785
Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Dates
Datation24 octobre 1785
Papier et cachet
Description sommaire du papier

Cahier de 2 bifeuillets cousus par deux rubans bleus, in-folio, vergé légèrement azuré, filigrané

Textes

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Transcription

[1 r] A Fontainebleau Le 24. 8.bre 1785.

Messieurs,

Il arrive à Landau depuis environ 30. ans un accident naturel, dont il est très important au service du Roy tant civil que militaire d’arrêter les progrès ou de suprimer la cause. La petite riviere nommée La Queisch, qui traverse la ville par son diamétre ne roulait autrefois que des eaux presque toujours limpides. On a, depuis à peu prês 40. ans, défriché au dessus de Landau sur terres étrangeres les coteaux rapides entre lesquels coule la Queisch : on en a deraciné les bois : on y a ouvert nombres de carrieres : on y a labouré quantité de terreins. Les pluies ont aussitôt commencé à sillonner ces coteaux ; les orages y ont ouvert des racines, entrainent dans la Queisch des terres, des sables, des debris de tout cet espace dépouillé de ses végétaux, et les charient à Landau avec les crües de la riviere, qui avant les défrichemens n’arrivaient pas non plus sur la ville si subitement qu’aujourd’huy.

La riviere entre dans la ville par des routes [1 v] d’environ 24. pieds de largeur de passage sous son rempart, et 7. pieds de hauteur : Mais elle est ensuite resserrée dans la ville à 18. et 16. pieds par des bâtimens, et entr’autres par deux corps de moulins, dont les cinq coursiers de l’un près l’entrée des eaux, et les quatre coursiers de l’autre près leur sortie occupent à chaque moulin toute la largeur du canal, et en retiennent les eaux, qui sortent de la ville par d’autres routes de 7. pieds de hauteur et 30. de largeur de passage.

Lorsque les eaux sont à leur etiage ordinaire, le canal de la ville suffit de reste à leur débit, en faisant tourner les sept roues d’eau des deux moulins. Quand les eaux deviennent fort hautes, les cinq coursiers du moulin supérieur ne sufisant plus à leur volume, on a de tout tems soulagé le canal de la ville, en procurant à ces eaux une autre fuite par les fossés de la fortification, au moyen de plusieurs écluses qui ferment ces fossés et contiennent les deux bords de la riviere à son entrée dans la ville et à sa sortie.

Tant que la riviere n’a roulé que des eaux claires, avant le défrichement des coteaux, cette décharge de ses eaux par les fossés s’est faite sans inconvéniens. [2 r] Mais depuis que les eaux sont mêlées de toutes les matieres hétérogenes cy dessus, les crües de la Queisch, en passant par les fossés de la place, les ont tellement ensablés et recomblés, qu’il devient indispensable aujourd’hui d’en enlever plus de 42. mille toises cubes de ces nuisibles dépôts ; quoique l’on en ait déjà déblaié peut être encore autant à diverses reprises. On a même observé depuis sept ans que ces attérissemens sont augmentés de plus de 15. mille toises, ensorte que quand ces fossés auront été remis en état, il est prouvé qu’il ne faudrait pas 20. années pour les recombler de nouveau au même point qu’ils le sont maintenant.

Il est donc démontré par le fait qu’il faut ou renoncer à entretenir à Landau des fossés dont une place de guerre ne peut se passer, ou refuser absolument à la Queisch le passage par ces fossés. On prit en 1782. cette derniere résolution ; mais la même année et la suivante trois crües subites de la riviere surmonterent de deux pieds les voutes de son entrée dans la ville, les eaux passerent au dessus des digues et des écluses de l’entrée des fossés, qu’elles mirent en grand danger d’être détruites, et de plus inonderent une moitié de la ville en y causant [2 v] beaucoup de dommage. L’intérêt des habitans exige donc autant que celui du Roy un prompt remede ou préservatif de tous les accidens dont Landau se trouve menacée par les crües de la Queisch

Le rétrécissement du canal dans la ville, et surtout la retenüe des deux moulins causent évidemment les désordres de la riviere, puisque sans ces obstacles, une pente de 11. pieds dans la traversée de la ville d’environ 300. toises ne permettrait assurément jamais à la riviere de surpasser ses bords. On avait donc observé déjà plusieurs fois la nécessité de transporter sur la Queisch au dessus de la ville, tant les deux moulins de l’intérieur qu’un troisieme qui est au dessous, et dont la retenüe contribue de même à l’ensablement des fossés. On avait en même tems proposé de rélargir le canal dans la ville et d’y faire des quais. Ces moyens, quoique dispendieux, paraissent infaillibles. Mais lorsque l’on en vint au détail de toutes les précautions à prendre pour débarasser la ville de ses moulins sans lui enlever l’assurance de ses moutures en tout tems, on vit qu’il se rencontre à la transposition de ces usines indispensables une multitude d’inconvéniens très graves, et capables [3 r] de balancer l’utilité de ce changement.

Ce fût alors qu’il fût proposé par le S.r Charpentier, Ingénieur principal des Ponts et chaussées d’Alsace, de ne suprimer qu’une roue d’eau de chacun des moulins, aulieu de les suprimer toutes ; de creuser sur un tiers et plus de la largeur de la riviere, telle qu’elle est dans la ville, une cunette aussi profonde que serait le lit de cette riviere, si les moulins étaient suprimés ; de tenir cette cunette fermée par une écluse lorsque les eaux seraient à leur hauteur ordinaire, et d’ouvrir cette écluse lors des crües. Le S.r Charpentier pense que la grande pente de cette cunette produirait assés de vitesse aux eaux de la Queisch pour que leur totalité, avec toutes les matieres qu’elles entrainent, traversât dorénavant la ville et toutes ses fortifications du haut et du bas sans qu’il y arrivât plus aucun débordement.

Doit-on se flatter que cet expédient si simple réussira ? C’est, Messieurs, une question d’hydraulique sur laquelle je désire fort avoir l’avis de l’Académie avant de proposer au Roy de rien ordonner sur cet objet. M. de Fourcroy M.al de camp vous procurera tous les détails nécessaires pour vous faire connaitre [3 v] le local, et vous mettre en état d’asseoir votre opinion. Je me propose de la mettre sous les yeux de Sa Majesté, comme devant servir de base au parti qu’il conviendra de prendre.

J’ai l’honneur d’être avec un parfait attachement, Messieurs, Votre très humble et très obeissant serviteur.

Le M.al de Segur1Paraphe bouclé.

[4 r vierge] [4 v vierge]
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Contenu

Explique que du fait des défrichements réalisés depuis une quarantaine d’années au-dessus de Landau, les crues de la Queich qui passe par cette ville ont détérioré les fossés qui permettent de la fortifier, en dépit d’une tentative, en 1782, de détournement des eaux. Pour remédier à ce problème, l’ingénieur des Ponts et Chaussées Charpentier a proposé de creuser une cunette et de supprimer une des roues d’eau des moulins – qui fournissent des moutures aux habitants mais dont les coursiers présentent plusieurs inconvénients. Demande l’avis de l’Ads sur ce projet et précise que le maréchal de camp Fourcroy pourra leur fournir les informations nécessaires sur les lieux. 

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