Transcription
[1 r] Messieurs
En réfléchissant sur le moyen de faire écouler l’eau d’une Ecluse á l’aide d’un seul homme, moyen que j’ai eu l’honneur de vous communiquer par la voie de m. le marquis de Condorcet, j’ai pensé que l’on pouvoit parvenir au même but si, á la place du cilindre sans fond, on se servoit d’une cuve que l’on feroit flotter et plonger á volonté, en y introduisant la quantité d’eau quelle exigeroit pour s appuier sur le pertuis fait au radier de l’Ecluse, afin de le fermer, et en laissant sortir l’eau que cette cuve contiendroit, lorsqu’on voudroit la faire élever pour ouvrir le pertuis de l’Ecluse.
Mais comment faire écouler l’eau de cette cuve ? Et par où s’échaperait-elle.1Le point d’interrogation est peut-être absent du fait de l’absence de place pour l’écrire. Rien de plus aisé, messieurs. On fixera dans chacune des ouvertures qu’on aura faites au fond de la cuve, un tuyeau de fonte de quatre pieds ½ [1 v] et d’un diamettre proportionné à la vitesse avec la quelle on voudra que se fasse le service de l’Ecluse. Ces tuyeaux seront reçus dans d’autres tuyeaux, tels sont les alonges des lunettes d’approche. Ces seconds tuyeaux seront encastrés dans la maçonerie du Radier qu’ils perceront pour conduire l’eau de la cuve á sa destination. On assujetira cette cuve entre des conducteurs qui l’empecheroient de quitter la direction de la ligne quelle doit parcourir.
Si la grandeur de cette cuve effroyoit ; on pourroit laisser subsister le cilindre, et fixer une cuve à chacun de ses côtés, portant à leur fond un tuyeau qui agiroit dans le tuyeau encastré dans le pertuis.
Il est certain qu’on ne peut employer ce moyen dans une Ecluse qui se vuideroit entierement : puisqu’il faut qu’elle conserve une quantité d’eau suffisante pour soutenir la cuve à quatre pieds au dessus du pertuis.
Je ne parle point des moyens qu’on emploiera pour donner entrée à l’eau dans la cuve, ou pour fermer les ouvertures par oú elle s’écoule, ou les déboucher ; par ce que ces moyens sont si simples, et si aisés, quils se présentent à l’esprit de quiconque veut y penser. On conçoit quil faut que la maneuvre qui fait ouvrir les ouvertures par les quelles l’eau sort, ferme, en même tems, celles qui |lui| donnent entrée.
Desarps2Paraphe bouclé.
ancien valet de chambre ordinaire du Roy :
rue de la Paroisse, maison de m. Verdier, prés l’abreuvoir.
a Versailles