Crédit photographique : Bibliothèque de l’Institut de France 

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Notice
Identification et lieu de conservation
IDC2272
TitreJoseph Louis de LAGRANGE à CONDORCET - 19 octobre [1773] (Paris, Bibliothèque de l’Institut de France, Ms 876, f. 46-47)
Document de référenceOui
Statut éditorialLettre retenue
Nature du documentOriginal
Lieu de conservationParis, Bibliothèque de l’Institut de France
CoteMs 876, f. 46-47
Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Signature de Condorcet[néant]
Signature(s) (hormis Condorcet)Non
Dates
Date indiquée par le scripteurce 19 octobre.
Datation19 octobre [1773]
Lieux
Lieu d'écriture indiqué par le scripteurBerlin
Lieu d'écriture rétabli ou normaliséBerlin
Lieu d'écriture indexé
Lieu de destination indiqué par le scripteurRibemont
Lieu de destination rétabli ou normaliséRibemont
Lieu de destination indexé
Marque(s) postale(s)
Marque(s) postale(s)Non
Pliage d’expéditionPli non cacheté
Papier et cachet
Description sommaire du papier

Bifeuillet in-4°, vergé écru, filigrané.

Référence(s)
Edition(s)

G. Darboux, Lettres de Lagrange à Condorcet. In : J.-A. Serret (éd.) et al., Œuvres de Lagrange, Paris, Gauthier-Villars. Vol. 14, 1892, p. 12-14.

Textes
Incipit

Etant incertain de votre demeure j'ai differé jusqu'a present a vous repondre

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Transcription

[46 r] Berlin ce 19 octobre

Mon cher et illustre Ami, étant incertain de votre demeure j'ai differé jusqu'a présent a vous répondre et à vous remercier du beau présent dont vous m'avez honoré. j'ai lu vos Eloges avec la plus vive satisfaction ; ils m'ont egalement plu pour le fond et pour la maniere. le style simple noble et vrai dont ils sont ecrits me parait le seul propre a ces sortes de matieres et les rend infiniment superieurs à beaucoup d'autres qui |ne| brillent |que| par un stile précieux, ou guindé. J'ai d'avance une grande idée de l'histoire des sciences à laquelle vous vous proposez de travailler ; je vous exhorte de tout mon cœur a ne pas perdre cet objet de vue ; vous etes plus en etat que personne de le bien remplir, parceque vous joignez l'ardeur de la jeunesse a un grand fond d'esprit et de savoir. J'attends avec beaucoup d'empressement les Memoires que vous m'annoncez parceque je ne doute pas qu'ils ne soient aussi interessants que les précédens, et que je ne les lise avec autant de plaisir et de fruit. La matiere du calcul integral que vous avez particulierement entrepris d'approfondir est maintenant une des plus importantes et des plus difficiles ; j'ai deja eu plus d'une fois la tentation de m'y appliquer aussi, mais j'en ai toujours été distrait par d'autres objets ; d'ailleurs je ne pourrais guerez qu'ajouter des bagatelles a vos [46 v] recherches et glaner après vous. Le memoire que j'avais prié le M. Caraccioli de vous annoncer est pret depuis longtems ; mais j'ai fait scrupule de l'envoyer à l'Academie a cause de sa longueur, qui pourrait bien aller à 100 pages d'impression ; cela vient de ce que j'ai voulu eclaircir la matiere par différens exemples pour rendre mes methodes familieres aux Astronomes, et comme cette partie de mon travail n'est pas celle qui m'a couté le moins j'aurais quelque regret de la supprimer. Si vous croyez que malgré cela je doive vous l'envoier, je vous obeirai de grand cœur, et je me servirai pour cela de la voie que vous m'indiquez, sinon, je le reserverai pour un de nos volumes, et je tacherai de vous envoyer quelque autre chose, qui soit moins long. je suis après à une solution d'un probleme deja resolu par Euler et par M. d'Alembert ; c'est celui du mouvement d'un corps de figure quelconque qui n'est animé par aucune force acceleratrice ; ma methode est tout a fait differente des leurs, et est independante de toute consideration de rotation, et d'axes principaux, elle est d'ailleurs fondée sur des formules qui peuvent etre utiles dans d'autres occasions, et qui ont quelque [47 r] chose de remarquable par elles memes. Si ce Memoire vous convient mieux que l'autre, je vous l'enverrai au premier mot que vous m'en direz. Je suis bien flatté de votre suffrage par rapport a ma théorie des équations, et je suis tres aise de m'etre debarassé de cette matiere qui m'a occupé plus longtems qu'elle ne devait. On va imprimer dans le Volume qui est sous presse trois de mes Memoires dont un sur la forme de racines imaginaires.

M. Formey m'a dit dernierement à l'Academie qu'il avait reçu de chez le M.quis de Pons un Memoire pour notre prix des Cometes ; comme le concours est ouvert jusqu'à la fin de l'année cette piece restera entre ses mains jusqu'à ce temps la.

Je connais quelqu'un que différens obstacles ont empeché de concourrir cette année pour votre prix parceque son memoire ne s'est pas trouvé pret à tems ; il s'engagerait de l'envoyer d'ici à la fin de l'année s'il pouvait esperer qu'il fût encore reçu ; je vous prie de me repondre sur ce point le plutot que vous pourrez.

Avez-vous reçu la traduction de l'Algebre d'Euler, et le IV volume de Turin ? ce volume ne m'est pas encore par|venu| [47 v] et j'|en| ignore totalement le contenu. je ne sais pas meme si l'on y a inseré tous les Memoires que j'avais envoyés dans cette vue ; comme il y a apparence que vous le verrez plutot que moi je vous prie de me dire votre avis tant sur ce qui me regarde que sur le reste de l'ouvrage. On ne m'a jusqu'a present fait aucune proposition pour m'engager a retourner à Turin, ainsi je vis tranquille à mon ordinaire. dès qu'il y aura quelque chose de nouveau a ce sujet je vous en instruirai pour vous demander vos conseils et vos lumieres ; que je recevrai comme une nouvelle marque de votre amitié.

Je vous adresse cette lettre en Piccardie, parceque je m'imagine qu'elle vous y trouvera encore, mais je |vous| prie de me marquer dans votre réponse, votre adresse à Paris.

Adieu mon cher et illustre Confrere, il y a bientot dix ans que j'ai eu le bonheur de faire votre connaissance à Paris, et que j'ai conçu pour vous le plus tendre attachement ; je regarde toujours cette epoque comme une des plus heureuses de ma vie. Adieu iterum vale et me ama.

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Contenu

Lagrange répond tardivement à Condorcet. Le remercie de l’envoi de ses Eloges qu’il a lus avec « la plus vive satisfaction ». L’encourage à écrire l’histoire des sciences à laquelle C. se propose de travailler. Attend avec impatience les mémoires annoncés par C. ; celui-ci est le plus à même de développer le domaine du calcul intégral. Son mémoire sur les tables des planètes est prêt mais très long ; l’enverra à l’Académie si cela n’est pas un obstacle. Sinon, il  en proposera un autre utilisant une méthode nouvelle pour un problème de mécanique déjà résolu par Euler et d’Alembert. « Flatté » du suffrage de C. sur sa théorie des équations. Plusieurs de ses mémoires à paraître à Berlin. Formey a reçu un mémoire pour le prix des comètes. Demande à C. si « quelqu’un » [Lagrange] en retard pourrait encore concourir au prix de l’Académie. N’a toujours pas reçu le 4e volume des mémoires de Turin. N’a reçu aucune proposition pour retourner à Turin. Lui écrit en Picardie et lui demande son adresse parisienne. A connu Condorcet à Paris « il y a bientôt dix ans ».

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