Transcription
[1 r] C’est un grand soulagement pour moi, Monsieur d’aprendre que vous ne vous êtes point chargé de cette infâme édition annoncée sous le nom de Bardin et désavouée également par Bardin et par Cramer. Elle est trop indigne d’être débitée par vous, tant à cause de l’éxécution Typographique qui est détestable, que pour les pieces odieuses qui la dèshonorent. Je fais tout ce qui dépend de moi pour découvrir ceux qui ont fait cette mauvaise manœuvre. Les maladies qui me mênent au tombeau, ont rendu jusqu’icy mes soins infructueux. Il ne me reste que le chagrin de me voir si indignement imprimé, et la consolation de voir que vous pensez comme moi sur cette édition si coupable.
Je vous prie, Monsieur, de ne point perdre la lettre que je vous écris. M.r Le Marquis de Condorcet, et M.r D’Hornoy mon neveu seront peut être bien aises de la voir. Aureste, si je puis vous servir [1 v] dans vos affaires disposez entierement de moi.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur, Vôtre très humble et très obéissant Serviteur
Voltaire1Paraphe bouclé.
à Ferney
23e fevrier 1776.