Note : cette lettre est précédée (au f. 1) de deux autres copies de la correspondance de Voltaire et (au f. 2 r) de la mention : Lettre de M. le M. de C. à M. de Voltaire
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Transcription
[2 r] Vous recevrez cette Lettre, mon cher et Illustre Maître des mains d’une jeune et jolie femme qui abandonne pour vous son mari qu’Elle aime passionnement et ses amis dont Elle est tendrement aimée ; vous êtes plus sage que Salomon et Elle est plus blanche que la reine de Saba. Si vous n’êtiés pas rassasié d’admiration je vous parlerois de son entousiasme pour vous. Si Elle avoit besoin de recommandation, je compterois assés sur votre bonté pour vous dire que je n’ai point d’amie qui me soit plus chere. Mais ou l’auteur de Zaïre a bien changé, ou Elle n’a besoin auprès de vous que de son visage, si vous avez le tems de la connoitre, vous sauriés cependant que son Esprit vaut mieux que son Visage et que son âme est encore mille fois au dessus. Je ne lui connois qu’un défaut c’est de croire au génie du genevois qui a voulu donner des leçons à M.r Turgot chez Pissot quai de Conti mais Neuton croïoit à L’apocalypse.
[2 v vierge]