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Notice
Identification et lieu de conservation
IDC3717
TitreLouis MAUPIN aux membres de l'Académie des sciences de Paris - 2 avril 1791 (Paris, Archives de l’Académie des sciences, Pochette de la séance du 2 avril 1791)
Document de référenceOui
Statut éditorialLettre retenue
Nature du documentOriginal
Lieu de conservationParis, Archives de l’Académie des sciences
CotePochette de la séance du 2 avril 1791
Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Dates
Date indiquée par le scripteurle 2 avril 1791
Datation2 avril 1791
Papier et cachet
Description sommaire du papier

Bifeuillet avec feuillet enchâssé, tous deux in-4°, vergé azuré, filigrané

Textes

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Transcription

[1 r] Messieurs

Il y a deja environ 28 ans, qu’a l’occasion de ma premiere methode de cultiver la vigne, l’Academie etoit partagée a mon sujet, les uns etant mal intentionnés pour moi, et les autres ne l’etant pas.

J’ignore, Messieurs, s’il se trouve encore parmi vous, quelques uns de ces derniers, mais pour les premiers, j’en suis bien sûr, et je l’ai toujours eté depuis l’epoque que je viens de citer jusqu’à present.

Ainsi, quand forcé de choisir entre trois <corps> Corps également mal disposés, je vous ai confié la Poule au pot, pour l’approuver, ou en dire publiquement les défauts, je n’ignorois point que je la mettois entre les mains de mes ennemis ; mais bien certain que vous ne pouviez, sans vous compromettre et agir ouvertement contre votre conscience, porter aucune atteinte à cette heureuse invention, je m’etois flatté que peut etre votre propre interêt me mettroit a couvert de votre mauvaise volonté, et il [1 v] me1Ce mot est aussi écrit à la fin de la page précédente, en guise de réclame. semble que je pouvois m’y attendre, mais je me suis trompé.

Vous savez mieux que moi, Messieurs, si vos Commissaires vous ont trompé, et jusqu’a quel point ils ont pu vous tromper. Pour moi, voici ce que je mets en fait, et ce que je me soumets a prouver publiquement si vous allez au contraire ; c’est qu’il est faux, quoique vous l’ayez jugé, que la premiere partie que je vous avois remise de la Poule au pot, ne soit qu’un extrait d’un de mes ouvrages, comme il est faux, et plus faux encore, s’il est possible, que l’art de faire les vins fins dans les années de maturité, que je vous avois pareillement déposé, et aux mêmes fins, ne soit qu’un extrait de ma Richesse des Vignobles. Tout cela, Messieurs, et vous le savez tres bien, est faux, et n’a eté imaginé par Vous ou Vos Commissaires, que pour vous en faire des pretextes, et vous dispenser, a la faveur de ces pretextes, de prononcer sur la Poule au pot, et de l’approuver, ainsi que [sur] l’art de faire les vins fins.

Il est faux encore, en supposant même que les memoires que je vous avois remis, ne fussent que des developemens d’autres parties que j’aurois publiées ; il est faux, dis je, que vos statuts vous défendent de prononcer sur ces memoires. Enfin il est faux, car ne fut ce que pour le public, je suis forcé, malgré [2 r] moi, de prononcer les termes propres, et de m’exprimer dans les termes les plus positifs ; enfin il est faux que les moyens de la Poule au pot fussent connus avant moi, et plus faux encore qu’on n’en eut jamais fait un systeme universel, qu’on les eut rassemblés en un corps d’ouvrage, et surtout qu’ils fussent pratiqués.

Tout cela, Messieurs, je le repete, est faux, mais en revanche, il est tres vrai que par un abus intolerable, quoiqu’il soit encore tolere, vous vous jouez de vos statuts, en les interprétant a votre guise, et suivant votre bon plaisir. Il est tres vrai que vous traitez en despotes et tyrans les hommes de genie, vous qui comme savans, n’existez que par eux, et que par les voyes qu’ils vous ont ouvertes, et les materiaux qu’ils vous ont fournis. Il est tres vrai que vous n’avez rien a opposer a la solidité de la Poule au pot, non plus qu’a l’art de faire les vins fins, et que vos Commissaires, que je n’ai pu voir que sur la Poule au pot, ont eté forcés, malgré eux d’en respecter tous les moyens, et par consequent d’admettre la réduction que je propose, ma culture, la triple amelioration, et tous les grands effets qui résultent de ces trois principaux moyens, tel que la conversion des terres a seigle en bonnes terres a froment, et en general tous les avantages que j’ai articulés dans la nouvelle annonce que j’ai l’honneur de vous adresser avec la presente.

Ce qui est encore tres vrai, Messieurs, c’est qu’en refusant sous les plus faux pretextes, de prononcer sur la Poule au pot, et [2 v] de l’approuver, ce n’est pas seulement de moi, dont vous vous jouez, mais encore le l’Assemblée Nationale et de toute la Nation, a laquelle, autant qu’il est en vous, vous faites perdre, pour votre bon plaisir, des sommes immenses, en même tems que vous privez le peuple du plus grand de ses biens, de la Poule au pot.

D’après cela, Messieurs, je pourrois exiger de vous, que vous prononciez sur la Poule au pot, et que vous l’approuviez dans les termes les plus positifs, mais vous avez perdu le droit de la juger ; et c’est pourquoi je me borne a vous demander de souscrire en Corps pour l’ouvrage dans lequel je dois mettre cette Poule au jour.

Au-defaut de votre approbation, cette souscription, que j’aurai soin de rendre publique, est absolument nécessaire ; et d’ailleurs, qu’il me soit permis de vous dire, que c’est une marque de confiance et de reconnoissance que j’ai droit de vous demander a plus d’un titre. Songez, Messieurs, que n’ayant jamais rien pris ou emprunté de votre science, je ne vous dois rien comme savans, et que vous, ainsi que la Nation, me devez et ne devez qu’a moi, l’Art de bien cultiver vos vignes ; l’Art si necessaire et absolument inconnu avant moi, de prendre la vendange a propos ; l’Art de bien faire vos vins ; l’Art de fertiliser vos mauvaises terres, et d’en [3 r] tirer le produit net le plus grand possible. En un mot, c’est a moi, Messieurs, que vous devez les parties les plus vastes et les plus essentielles de la physique, et la partie la plus importante de toute la chymie, du moins en France.

Avant moi, vos ouvrages, ainsi que vos pratiques de tous les tems en font foi, vous ne saviez rien de tout cela, comme vous ne savez encore rien de beaucoup d’excellentes choses qui me restent a donner et que vous et d’autres, par les mauvais offices que vous n’avez cesse de me rendre auprès des hommes puissans, m’avez toujours empêché et m’empêchez encore de donner.

Ce n’est pas, Messieurs, qu’a vous entendre, vous ne sachiez tout, et que tout ce que j’invente ne vous fut deja connu, mais qu’on lise vos ouvrages, qu’on visite vos vignes et vos terres ; qu’on vous voye vendanger et faire vos vins, on sera bientôt convaincu du contraire, et que ceux d’entre vous dont j’ai particulierement a me plaindre, n’ont en vue que de deprimer mes decouvertes, que d’en écarter le public, et de prevenir defavorablement les hommes en place, quelqu’immenses que soient les pertes qui peuvent en resulter au préjudice de la Nation.

Au surplus, Messieurs, si vous pensez pouvoir vous justifier de toutes les imputations que je vous fais, et que vous croyiez pouvoir prouver sur tous les points, le contraire de tout ce que j’ai avancé dans cette lettre, les voyes vous sont ouvertes, et je vous invite a vous servir, mais comme sans craindre la guerre, j’aime beaucoup mieux la paix, je vous invite [3 v] encore plus a souscrire, pourvû que vous vouliez bien vous decider sous huit jours, sinon je suis forcé de vous prévenir que je ferai imprimer cette lettre avec toutes les gloses que je jugerai necessaires, et je la donnerai au public qui jugera qui de mes oppresseurs, ou de moi, lui fait le plus de bien ou de mal.

J’ai lhonneur d’etre avec respect Messieurs Votre tres humble et tres obeissant serviteur

Maupin2Paraphe bouclé.
Doyen, comme Auteur, de toute l’Agriculture
Rue du Pont aux Choux, n.° 43

Paris le 2 avril 1791.

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Contenu

Rappelle le jugement nuancé que l’Ads a formulé à propos de « [s]a premiere methode de cultiver la vigne » [les rapports des 9 août (par B. de Jussieu et Tillet) et 14 décembre 1768 (par B. de Jussieu et Guettard) sont en tout cas assez positifs]. Estime que depuis cette époque, il existe des membres de l’Ads « mal intentionnés » (f. 1 r) à son endroit. Conteste le rapport [non retrouvé, du 19 février 1791, par Lavoisier, Baumé et Tessier] sur son mémoire [non retrouvé] relatif à « la Poule au pot », ainsi que l’avis de non-jugement [du 26 février 1791, également par Lavoisier, Baumé et Tessier] sur celui, [non retrouvé], relatif à « l’art de faire les vins fins » (f. 1 v). Déclare que les membres de l’Ads lui doivent « les parties les plus vastes et les plus essentielles de la physique, et la partie la plus importante de toute la chymie, du moins en France » (f. 3 r). Sous peine de publier sa lettre, leur demande de souscrire à son futur ouvrage sur « la poule au pot » (f. 2 v) [i. e. vraisemblablement Souscription en faveur du peuple et de l’agriculture. La poule au pot, ou, L’accomplissement du vœu de Henry IV […] (1791)].

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Responsable del proyecto : Nicolas Rieucau. Université Paris VIII.
Proyecto financiado por l'Agence Nationale de la Recherche (ANR)
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