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Notice
Identification et lieu de conservation
IDC1067
TitreCONDORCET à Louis Bernard GUYTON DE MORVEAU - 9 juillet [1774] (Paris, Bibliothèque de l’Institut de France, Ms 7701 (A), f. 3-4)
Nature du documentOriginal
Lieu de conservationParis, Bibliothèque de l’Institut de France
CoteMs 7701 (A), f. 3-4
Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Scripteur(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Dates
Date indiquée par le scripteurCe 9 juillet
Datation9 juillet [1774]
Date de trisamedi 9 juillet 1774
Travail de datation achevéOui
Lieux
Lieu d'écriture rétabli ou normaliséParis
Lieu d'écriture indexé
Lieu de destination rétabli ou normaliséParis, rue de Louis le Grand
Lieu de destination indexé
Papier et cachet
Description du papier issue de Muse

Description occurrence :
Ff. début/fin : 3-4. Type de papier : BIF119 . Bifeuillet in-4°. Dimensions feuillet : 234 x 181

Description référence :
Type de papier : BIF119. Vergé écru jauni, lisse. Épaisseur : 0,135 mm. Dimensions feuille entière :362 x 468 (rogné). Filigrane : [Marque manquante]. Contremarque  : “VAN DER LEY”. Ecart lignes de chaînettes : 25-26mm. Tranchefile marque : 13 mm.

Référence(s)
Catalogue(s) de vente
Textes
Incipit

L’académie des sciences qui jusqu’ici n’avait publié que

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Note sur l’établissement du texte : les additions et corrections de Condorcet sont mentionnées en bas de page de la transcription.

Transcription

[3 r] Ce 9 Juillet, rue de Louis le Grand1L’écriture de cette date et de ce lieu est de la main de Condorcet..

L’académie des Sciences qui Jusqu’ici n’avait publié que de loin en loin quelques recueils des memoires qui lui sont présentés par les savans qui ne sont pas de Son corps, vient d’Etablir que désormais il paraîtra chaque année un volume de ces mémoires. Elle a cru que la Certitude de Jouir promptement du fruit de leurs travaux exciterait une plus grande Emulation parmi les savans.

La pluspart des Académies de province manquent de cet avantage, les travaux de leurs membres restent ensevelis dans les registres, ou ne sont publiés que très tard.

Dailleurs la communication entre les provinces et les pais Étrangers, est Souvent fort lente, très incomplete, et il serait difficile d’y Établir une correspondance promte et suivie.

Je crois, Monsieur, qu’il y aurait un moyen de remedier à ces inconveniens, de donner aux Academies de province la même activité et les mêmes ressources qu’à L’académie de la Capitale et c’est Sur ce moyen qui me [3 v] parait2Ce mot est de la main de Condorcet. fort simple, que J’ai crû devoir vous demander Votre avis. Je proposerais de former entre Votre Académie, par Exemple, et celle de Paris une association dont la condition serait que L’Académie de Dijon enverrait à celle de Paris les memoires qu’elle aurait approuvés et Jugés les plus dignes de l’impression et que L’Academie de Paris insérerait ces mémoires dans Son volume des savans Étrangers, ou tous ou en partie Seulement. Par ce moyen, chacun de vos Académiciens Serait sur de voir son travail publié promtement et inséré dans une Collection trés repandue même dans les pays Etrangers.

Une autre condition serait que le secretaire de Votre Académie Envoiat à celle de Paris toutes les observations quelqu’elles fussent qui seraient faites dans la province et presentées à l’Académie. On prendrait à Paris des moyens pour que la publication de ces observations se fit très Vite pour le plus grand intérêt des sciences et de la réputation des observateurs. De son côté le secraitaire de L’Académie de Paris rendrait compte régulierement à Celui de l’Académie de Dijon de ce que la Correspondance avec les Étrangers aurait pu lui apprendre.

Voila donc, Monsieur, ce que Chaque Académie gagnerait à cela, Celle de Paris L’avantage d’Enrichir Sa [4 r] collection par d’Excellens mémoires et celle de Dijon la facilité de publier promtement Ses travaux dans une Collection très répanduë.

Un autre avantage pour les Academies de province, si elles adoptaient ce projet, serait une protection plus constante de la part du Gouvernement, Elles formeraient toutes ensemble une masse commune, deviendraient une partie de L’Administration générale, et ne dépendraient pas du plus ou moins de gout que peuvent avoir pour les sciences L’Intendant et le Gouverneur d’une province. Mais Les sciences et la nation y gagneraient encore d’avantage. Il me semble que si ce plan s’exécutait pour toutes les provinces, la France deviendrait semblable en quelque sorte à L’Atlantide de Bacon. La Géographie phisique, l’histoire naturelle de chaque province, Les observations meteorologiques faites par tout sur un même plan, les observations celestes3Ce mot est de la main de Condorcet. multipliées, deviendraient le fruit d’un projet auquel Le Gouvernement et les provinces ne pourraient manquer de convenir.

Je n’ai pas voulu rien proposer à ce sujet, sans avoir sçu auparavant, Monsieur, si mes vuës vous paraissent utiles aux sciences ; si dans cette association, il n’y a rien qui puisse vous déplaire et à vos confreres. Dans un projet dont [4 v] il ne me peut revenir qu’une augmentation de travail, Je n’ai d’autre vuë que le plus grand bien des Sciences. Ce sont aussi les votres. Ainsi J’espere que vous voudrez bien m’éclairer et me redresser si Je me suis trompé.

Il est je crois inutile de vous dire qu’une des conditions de l’association serait le droit accordé aux membres Ordinaires de votre Academie qui seraient à Paris, mais Sans y avoir de domicile, d’assister aux séances particulières de notre academie.

Daignez, Je vous prie, consulter sur ma proposition ceux de Messieurs vos confreres en qui vous avés le plus de Confiance, mais comme sur une idée qui m’est particuliere et qui ne deviendrait publique qu’autant que Je saurais qu’elle vous serait agréable.

4Tout ce qui suit est de la main de Condorcet.Vous connaissez, Monsieur, l’inviolable et respectueux attachement que je vous ai voué pour la vie.

Le Mis de Condorcet.5Paraphe soulignant.

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