Transcription
[1 r] Monsieur le Marquis de Condorcet. Je vous suis fort obligé des ouvrages de feu d’Alembert, que Vous m’envoyez1OC : m’avez envoyés
. avec votre lettre du 23. d’Octobre2OC : du 23 octobre
. de l’année derniere. J’en ai eu quelques essais qui ont paru dés le commencement. C’est dommage qu’il n’ait pas traduit Tacite en entier. Mais un homme qui étoit original lui même, & et qui a fourni une infinité d’ouvrages sur des matieres scientifiques, ne devoit pas passer sa vie à traduire ce que d’autres avoient fait. Tacite est peut être de tous les auteurs de l’antiquité celui qui étoit le plus propre pour être traduit par un geomêtre, parce qu’il est serré, energique et plein de force. Je ne sache d’ailleurs pas, qu’aucun de nos grands geomêtres ait traduit des ouvrages de l’antiquité. Newton fit un commentaire sur l’Apocalypse, mais feu d’Alembert lui est bien superieur par le choix qu’il a fait, car il n’y a pas de comparaison à faire des sages reflexions de Tacite, aux balivernes de S.t Jean. Sur ce Je prie Dieu qu’il vous ait, Monsieur le Marquis de Condorcet, en sa sainte & digne garde.
Frederic
A Berlin
le 7. de Janvier 1785.
[1 v vraisemblablement vierge]