Transcription
[1 r] Ce <18 [?]> 19 Mars
Je viens de voir, Monsieur, le travail de M. de Brie qui m’a paru très bien fait. Voici ce qui me semble en résulter.
1°. Que la jonction de l’Oise a l’Escaut par la Sambre est préferable de beaucoup à celle que M. Laurent a proposée par [la] Somme.
2°. Que l’on aura un point de partage au-dessus de Landreci sans être |<ni>| obligé <ni> à faire de grands déblais ni |exposé| à manquer d’eau.
3°. Que de ce point de partage l’on descendra vers La Fere d’un coté et vers Valenciennes de l’autre et que si l’on a besoin pour ces deux navigations d’environ cinquante écluses cette depense sera encore moindre que celle de vouter les 7000t du canal souterrain.
4°. Que la communication de La Fere au [?] Flandre sera presque aussi courte que par le canal souterrain et sera également sure en temps de guerre.
Je ne crois donc pas qu’il puisse y avoir maintenant d’autre parti à prendre que de rejetter le projet du [1 v] canal Laurent pour suivre celui-ci.
M. de Brie n’a pu <prendre> faire encore que le nivellement géneral et la mesure des eaux mais ces deux objets suffisent pour s’assurer de la possibilité et des avantages du projet, d’autant plus qu’il a eu la précaution de négliger dans <la [?]> sa mesure des eaux beaucoup de ressources qu’on pourra se procurer et qu’ainsi son estime quoique suffisante pour l’objet proposé est fort au dessous de la réalité.
Je vous prierai de vouloir bien me donner un jour et a M. l’abbé Bossut pour traiter avec vous de cet objet : afin de voir les moyens de determiner M. Taboureau à une décision conforme à ce que demande ici le bien public.
Je me chargerai volontiers de faire sur l’ensemble géneral de tous ces projets un mémoire qui mettent dans tout son jour la supériorité des projets de M. Chabaud et de M. de Brie sur ceux de M. Laurent : et Je le ferai de maniere qu’il puisse être imprimé [2 r] pour mettre le public en etat de juger ou du moins l’empêcher de juger de ce qu’il ne sait pas.
Vous connaissez, Monsieur, mon inviolable et respectueux attachement
le Mis de Condorcet1Paraphe soulignant.
[2 v] [Adresse]