Note : cette lettre est présentée de la façon suivante : « Lettre du milord Stanhope à M. Condorcet. »
Transcription
[419] Londres, le 3 avril 1792.
C’est avec un plaisir extrême que j’ai l’honneur de vous informer que la chambre des communes (où j’ai passé toute la nuit) vient de décréter que la traite des negres sera abolie.
Les amis des noirs, avec MM. Fox, Pitt, et Wilberforce à leur tête, ont pressé pour l’abolition immédiate ; mais ils ont perdu cette motion par une majorité de 193 contre 125, et la chambre a renvoyé à un autre jour à fixer le tems de l’abolition. – Mais la grande question, que la traite sera abolie, a été remportée à une très-grande majorité, 230 contre 85. Vous ne manquerez pas, en France, je l’espere, de suivre l’exemple du Dannemark et de l’Angleterre ; et vous montrerez par-là que vous méritez d’être libres vous-mêmes. Nous touchons au moment glorieux où la philosophie et la raison vont faire triompher, par-tout, la justice, et où les amis des droits des hommes vont terrasser tous les abus et toutes les tyrannies. Permettez que je vous félicite de la nouvelle que je vous envoie.
P. S. Ayez la bonté d’envoyer cette lettre, lorsque vous l’aurez lue, à mon respectable ami, M. la Rochefoucauld, en le priant de l’envoyer au digne M. Pétion.
Il y a en1Lire : eu
. environ cinq cents pétitions contre la traite des negres.