Transcription
[1 r] Messieurs,
Vôtre illustre Compagnie est par son essence dépositaire des nouveaux moyens d’ajoûter à l’industrie humaine dans tous les genres. Déterminé par cette considération, j’ai l’honneur de vous adresser copie d’une Lettre, que les circonstances me donnent lieu d’écrire à MM. les Rédacteurs du Mercure. Elle concerne l’art de voguer sous l’eau, suivant le procédé qui fut éxécuté en petit avec succès par feu mon Pere, (M. Huger, Maître des Comptes à Rouën.)
Ce qui me fait desirer, Messieurs, que vôtre Compagnie daigne jetter un coup-d’oeil sur la théorie <des> du moyen mis en usage par l’inventeur, c’est surtout parce que j’entrevois la possibilité de porter du secours, même dans les saisons froides et pendant la nuit, aux personnes submergées dans des eaux médiocrement [1 v] profondes.1Ce mot et le point qui lui succède se trouvent aussi au bas de la page précédente, en guise de réclame. Parmi les divers avantages qu’on en pourroit tirer, celui-ci me paroit le plus desirable et le moins incertain. Puisse l’humanité, si cette spéculation se trouve suffisamment fondée en principes, vous être redevable, Messieurs, de ce nouveau bienfait !
Je suis avec un profond respect, Messieurs, Vôtre très-humble et très-obéissant Serviteur
Huger.
Maître des Comptes, Aides et Finances de Normandie.
À Rouën.
Rouën. 8 Fêvrier 1784