Note sur l’établissement du texte : les mots commençant par des lettres s’apparentant à des majuscules sont nombreux, intempestifs et de taille variable : la plupart de ces « majuscules » n’ont pas été rétablies.
Transcription
[1 r] Messieurs,
Dépuis long temps occuppé du travail d’une machine aërostatique que j’ai fait à mes frais, mais peu satisfait du resultat, je n’avois encore osé vous inviter à la voir. Je ne la croyois pas digne de fixer l’attention d’un corps aussi célébre et aussi eclairé ; cependant, Messieurs, à cause de certains changements que je viens de faire à cette machine ; je me hazarde à la soumettre à vos lumieres, trop heureux si vous la croyez digne de votre attention et si d’après votre jugement je puis en espérer quelques succez. <Daignerez> Daigneriez, vous, Messieurs, vous transporter samedy douze du présent mois, après votre sçéance dans la Galerie de la Reine au Palais des Thuileries ? Je dis samedy par [sic] des raisons que vous voudrez bien me pardonner, la prémiere, c’est que la machine n’a pu etre avancée qu’a cette epoque ; la seconde, que [1 v] la Reine devant habiter ses appartemens aux Thuileries, la machine ne peut y rester davantage ; la troisieme, que les machines ayant eté etablies dans ce monument, elles ne peuvent en sortir qu’en les démontant. La quatrieme, enfin, est que la machine ne devant etre retablie qu’au moment de mon départ préliminaire qui ne se fera point à Paris, l’accademie ne pouroit en prendre connoyssance détaillée que par un memoire et des désseins qui la mettroient peu en etat d’en juger.
J’ai l’honneur d’etre avec un très profond respect, Messieurs Votre très humble et trés obeissant serviteur
Campmas Ing.r hydraulique
à Paris ce 9 juin 1784