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Notice
Identification et lieu de conservation
IDC3728
TitreJohann Tobias SCHMIDT aux membres de l'Académie des sciences de Paris - 19 mars 1791 (Paris, Archives de l’Académie des sciences, pochette de la séance du 16 mars 1791)
Document de référenceOui
Statut éditorialLettre retenue
Nature du documentAutre
Lieu de conservationParis, Archives de l’Académie des sciences
Cotepochette de la séance du 16 mars 1791
Note(s) identification
et lieu de conservation

Adresse

Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Dates
Datation19 mars 1791
Date de trisamedi 19 mars 1791
Travail de datation achevéOui
Lieux
Lieu d'écriture indiqué par le scripteurParis
Lieu d'écriture rétabli ou normaliséParis
Lieu de destination rétabli ou normaliséParis
Papier et cachet
Description sommaire du papier

Bifeuillet in-folio, vergé légèrement azuré, jauni, filigrané

Textes
Transcripteur(s)JH revu NR.

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Note : les occurrences de Messieurs, lorsqu’elles désignent les membres de l’Académie des sciences, sont écrites avec des lettres de grande taille.

Transcription

[1 r] Adresse à L’Académie des sciences à Paris

Messieurs

L’Assemblée Nationale, sur un rapport qui lui a été fait en faveur d’un S.r S.t Oger, comme ayant inventé une Machine hydraulique, propre a descendre une personne au fonds de l’eau et à la mettre a portée d’y travailler et d’en tirer avec la plus grande facilité tout ce qu’elle y découvre, a décrèté qu’il lui seroit accordé une indemnité dès que l’académie des sciences auroit attesté la bonté de son invention.

Ce Décret, Messieurs, m’engage a vous prier de vouloir bien avoir égard aux justes reclamations que j’ai l’honneur de vous adresser.

Il est notoire que je suis le premier qui ait réussi dans une Invention aussi importante. Tout Paris a été juge de la premiere expérience publique que j’ai faite dans la Seine le 10. Juillet de l’année derniere. J’en avois déja faites à la Rappée en présence de différentes personnes de considération : toutes m’ont mérité des applaudissemens universels.

Ce fut d’abord après ces expériences que M. de S.t Oger envoya chez moi son associé, M. de Lyonce, qui se présenta à moi comme voulant acheter ma machine. Mais avant de conclure le marché, il souhaita que je la fisse transporter, un jour, à Passy pour l’essaïer dans la Seine. Je me rendis à son invitation. Vers la fin juillet 1790. je fis porter ma machine hydraulique à Passy où j’y trouvai M.rs de S.t Oger, Lyonce et un autre [1 v] inconnu. Après avoir examiné mon ouvrage, ces M. M. prétexterent qu’ils n’avoient pas le temps ce jour lá de sarrêter à une expérience, et me prierent de leur confier ma machine. Je m’y refusai d’abord, mais enfin ils réussirent à m’y déterminer en me donnant un reçu par le quel ils reconnoissoient être dépositaires de ma machine hydraulique. Je les quittai vers deux heures, et je me disposois a rentrer dans Paris, lorsque poussé par je ne sais quel pressentiment sur l’usage que ces M. M. alloient faire de ma machine, je retournai à Passy par un chemin détourné, et j’y rencontrai un battelier qui m’apprit que les S.rs de S.t Oger et Lyonce étoient rentrés dans le Batteau qui contenoit ma machine. Je les rejoignis alors, leur témoignai m’a [sic] surprise de la dissimulation qu’ils avoient employée vis à-vis de moi, et fis incontinent emporter ma machine hydraulique. Mais étant resté encore quelque temps dans le Batteau avec ces Messieurs, je fus bien plus étonné quand je vis arriver vers cinq heures du soir des Commissaires d’entre vous, Messieurs, du nombre des quels étoit M. le Roi.

Je supprime ici les substerfuges aux quels M. de S.t Oger eut recours pour s’excuser auprès de M.rs Vos Collégues, sur ce qu’il les avoit fait venir inutilement, sa machine étant encore imparfaite. J’en appelle à cet égard a Mrs Les Commissaires, et nommément à M Le Roi, le seul que je connusse de nom, et auquel j’eus l’honneur d’exposer dès lors mon affaire. Ils voudront bien se rappeller cette circonstance importante qui prouve évidemment que le S.r de S.t Oger n’a réussi qu’après avoir vû, considéré, éxaminé et scruté [2 r] ma machine sous prétexte de l’acheter. M. le Roi eut même la bonté de me dire que je devois annoncer mon invention à l’académie des sciences, et j’eus l’honneur, Messieurs, de vous prier le samedi 31. Juillet 1790. de vouloir bien déterminer un jour où il vous seroit loisible de députer des Commissaires pour honorer de leur présence, une de mes expériences. Le Travail de la Constitution de votre société que l’assemblée Nationale vous avoit demandé, vous occupoit alors et fut cause des délais que j’eus à essuyer avant d’obtenir de vos bontés ce que je vous demandois. Ce ne fut que trois semaines après, environ, que je fis une expérience en présence de M.rs le Ch.er de Porta [sic] et la Place, et quatre autres de vos collégues. Ils m’en témoignérent une entiere satisfaction, et j’ai lieu d’espérer que le Rapport qu’ils vous feront Messieurs, de mon essay, me sera favorable.

Ce que j’attends aujourd’hui, Messieurs, de vos bontés, c’est de vouloir bien me délivrer le Procès verbal de mon expérience, et informer l’assemblée Nationale, dans le rapport qu’Elle vous a demandé, que je suis le premier Inventeur de la machine hydraulique. En effet le S.r de S.t Oger n’avoit jamais réussi dans ses expériences avant d’avoir examiné ma machine, et celle même où il n’a eu qu’un succès imparfait est fort postérieure aux miennes, puisqu’elle n’a eu lieu que le 18. septembre 1790. à S.t Cloud devant Leurs Majestés. S’il a fait une expérience, avant moi, en présence de l’Assemblée Nationale, ce n’est que par ce que je n’ai pas voulu me présenter à cet auguste sénat avant d’être muni d’une attestation [2 v] de l’académie qui certifiat l’utilité de mon invention.

Votre équité, Messieurs, m’est un garant sûr que vous voudrez bien déférer à ma très humble requête et m’accorder au moins un délai suffisant pour vous prouver que mon invention est antérieure à celle du S.r de S.t Oger, dans le cas où vous ne réputeriez pas suffisans les faits que je viens d’avoir l’honneur de vous exposer et qui sont en partie de notoriété publique, et en partie attesté par deux de Vos Collégues, et par le rapport qu’ils ont du vous faire de mon expérience.

Je suis avec un profond respect Messieurs Votre très humble et très obéïssant serviteur

Schmidt1Paraphe bouclé.
Facteur de Clavecin
rue S.t André des Arts
Cour du Commerce.

Paris ce 19 mars 1791.

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Contenu

Leur rappelle que l’Assemblée nationale, suite au rapport [d’Herwin le 23 décembre 1790] sur la machine hydraulique d’Augier, a décrété [le même jour] que ce dernier serait indemnisé [d’une nouvelle expérience sur sa machine] à condition que l’Ads la trouve concluante. Revendique l’antériorité de ses travaux, expérimentés publiquement le 10 juillet 1790, sur ceux d’Augier. Affirme qu’Augier, quelques semaines plus tard, sous prétexte de vouloir examiner sa machine afin de l’acheter, l’a en réalité imitée. Précise qu’il a fait part de la ruse d’Augier à Le Roy, et que ce dernier lui a conseillé de faire examiner sa machine par des membres de l’Académie des sciences. A écrit en ce sens à l’Ads le 31 juillet 1790 [lettre non retrouvée], laquelle a nommé des commissaires [Borda, Laplace, Bory, Bougainville (ainsi que Coulomb et Le Roy ?)] qui ont examiné sa machine fin août 1790 [rapport non retrouvé]. Voudrait que l’Ads lui transmette « le Procès verbal de [s]on expérience, et [qu’elle] inform[e] l’assemblée Nationale […] [qu’il est] le premier Inventeur de la machine hydraulique » (f. 2 r).

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