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Notice
Identification et lieu de conservation
IDC699
TitreFaure de Beaufort, Pascal à CONDORCET - 18 mars 1784 (Paris, Archives de l’Académie des sciences, pochette de la séance du 20 mars 1784)
Statut éditorialLettre retenue
Nature du documentOriginal
Lieu de conservationParis, Archives de l’Académie des sciences
Cotepochette de la séance du 20 mars 1784
Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Scripteur(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Signature(s) (hormis Condorcet)Oui
Dates
Date indiquée par le scripteurce 18 mars 1784
Datation18 mars 1784
Lieux
Lieu d'écriture indiqué par le scripteura Paris
[in fine] rue de la Chaise
Lieu d'écriture rétabli ou normaliséParis, rue de la Chaise
Lieu d'écriture indexé
Lieu de destination rétabli ou normaliséParis
Lieu de destination indexé
Papier et cachet
Description sommaire du papier

2 bifeuillets in-4°, vergé écru, filigrané

Textes

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Transcription

[1 r] a Paris ce 18 mars 1784

monsieur le marquis

Le s.r Provençal d’Ancelle en Dauphine diocese de Gap, a fait un essai pour l’amelioration des laines en France, qui peut produire dans quelques annèes 25 a 30 millions de benefice dans le royaume, et occuper 2 a 300 mille personnes des’ouvrèes et dans le besoin qui pourront les unes s’enrichir et les autres gagner au moins leur vie par les differentes operations que la laine depuis la tonte jusques a la perfection des draps et d autres objets qui se font avec la laine <font faire> peut occasioner.

Cet essai prouve visiblement, que l’on peut eviter de tirer <les> des laines de certaines qualitès de letranger et dy porter un argent qui sort tous les ans du royaume ; [1 v] son essay a parfaitement reussi par les belliers flandrains avec des brebis de la meme espece ; ceux cy donnent 15lb1Abréviation du latin libra pour livre. pesant de laine lorsque ceux que nous elevons en France n’en donnent que <six lb et souvant 7> 42Lire 5 ? lb et souvant 6. Cette differance est tres importante, et il y a d’autres benefices sur la viande et sur le fumier qui |sont| tres importants, puisquils pezent le double et que les terres en seront plus fertilisées par le meilleur de tous les engrais.

Toutes les nations voisines se sont occupèes, au detriment de la France qui avoit des laines les plus propres a fabriquer des beaux draps, a multiplier et ameliorer leurs laines, et <ils [?]> elles y ont reussi ; la Suede qui est bien plus froide que les provinces du nord de la France, a parfaitement reussi dans cette voie ; or il ny a pas de doute que le succés en France ne soit certain, puisque le village d’Ancelle pres de Gap et d Embrun, est situé dans les montagnes ou les [2 r] fruits d’aucune saison, ne peuvent pas y croitre, il est donc constant que l amelioration en France, sera plus facile a se faire que dans d autres etats voisins, plus froids et que de toutes les speculations pour le commerce en France, il ny en a pas une, qui puisse y être plus multipliée et de plus grande utilité.

Le s.r Provençal qui a fait des essays a trouvé que dans trois ans, on n’aura plus besoin d’aller chercher en Flandres des Beliers de la grosse espece, et que des a present, il peut se passer d y aller chercher des brebis, parce que celles qu’on peut prendre dans la Crau et la Camargue d’Arles d’aprés ses experiances, reussissent parfaitement a la multiplication de la grosse espece des betes a laine.

Cet objet est digne de vos occupations ; le s.r Provançal qui aura l honneur de vous remetre la presente, n’est point philosophe, il ne connoit que la pratique ; il est fort a son aise, ayant plus de 100 milles livres de bien au soleil dans le pays ; il n’est qua quatre lieux de la terre de Sigoyer [2 v] apartenant a m. le c.te de Gruel qui vous le recommandera, vous trouverés cy joint le memoire qu’il avoit presenté au gouvernement, pour luy demander des encouragements c’est a dire des avances pour faire une operation de plus d importance que celle quil a faite pour etre a meme de fournir les provinces voisines : son dessein étoit d’achepter en Flandres 150 Beliers et 3000 Brebis a la Crau d’Arles et de demender pour cella, une somme convenable pour la garder sans interets pendant six ans, en la rambourssant en trois payements egaux de deux en deux ans. Cette proposition na pas eté acuillie quoique m. lintendant <de Grenoble> eût fait anoncer dans les Affiches de Grenoble, les avantages de cet etablissement, et quil <ne [?]> l’encourage a le faire des a present a ses frais, puisquil est parvenu a doubler son essai ayant plus de 250 |brebis| de cette double espece.

Le s.r Provancal qui est venu de Gap a Paris pour cet objet, voit une année de perdue pour aller en Flandres il a eté conseillé de s’adresser a vous pour faire part de son plan a lacademie des sciences et du meilheur moyen pour faire reussir tout a coup l’amelioration des laines en [3 r] France3Ce mot figure aussi à la fin de la page précédente. qui ne peut reussir completement et promptement qui par les secours du roy en suivant la meme marche qu’on a suivie pour les arras dans le royaume. Le roy ayant fait la depensse des arras, doit faire avec plus d’empressement et de fruit, celle des belliers ; et par les experiances du s.r Provençal et ses soins a donner des lumieres dans toutes les provinces du royaume ou il iroit former de toute part les etablissements dans les endroits qui luy paroitroient le[s] plus convenables, on verroit dans tres peu d annèes en France, l’amelioration des laines s’acroître et dispensser la France de porter l’argent <de [?]> a l etranger, pour l achat des laines.

Le s.r Provençal offre ses services, si l’academie des sciences veut bien s’occuper de cet objet, il y a un ouvrage imprimé quil joint ici, qui demontre tres clairement les avantages infinis de ces etablissements pour tout le royaume, et la necessité [3 v] quil y a de l’etablir, pour enrichir les habitants et procurer du travail a ceux qui sont oisifs et qui n’ont pas l’occasion de gagner leur vie.

Le s.r Provençal <á> a de la santé ; il a trois fils, tous propres a seconder dans linspection des etablissements Dans le royaume pour l’amelioration des laines, par les Beliers de la double espece et par les brebis de la Crau d’Arles et de la Camargue en Provence qui supleeront d aprés ses essays aux brebis de Flandres.

Si vous adoptés l’offre et le plan du s.r Provençal ; il seroit important que vous voulussiés faire vous meme l’extrait de son memoire et des pieces cy jointes, pour que l’academie puisse faire les representations necessaires au gouvernement, pour determiner l’execution du plan que le s.r Provançal offre au ministere d’executer avec le plus grand empressement et la plus grande economie.

Je suis bien charmé de cette occasion, qui me [4 r] procure celle de vous presenter mes homages et mon respect avec lequel jay lhonneur d’etre Monsieur le marquis Votre tres humble et tres obeissant serviteur

faure de beaufort4Paraphe bouclé.
ancien medecin ord.re du roy.
rue de la Chaise.

Comme compatriote du s.r Provancal j ay pris interest pour le produire aux personnes en place.

[4 v vierge]
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