Transcription
[1 r] Monsieur
Une veuve infortunée á Recours á votre justice, j’ai eu le malheur de perdre mon mari pendant le peu de séjours qu’il à fait à Paris. On m’ecrit de cette ville qu’il à remis à l’academie Royale Des siences son ouvrage sur l’aimant, que ce travail étoit au moment de subir un examen, et qu’il etoit entre vos mains, en votre qualité je vous prie monsieur, de prendre en Consideration l’ouvrage de feu mon mari, et de vouloir bien en étre le protecteur, c’est Le fruit de plus de vingt ans de travail, et je suis trés convencüe qu’il est la Cause de sa mort. M.r Defayolle m’a laissée dans la Colonie avec une habitation et quelques esclaves, mais tellement Chargé de dettes qu’il me faut plus de dix ans pour Rétablir les mauvaises affaires qu’il à <Contractées> Contracté il á tout sacriffié pour l’ouvrage qui est soumis a la décision de l’academie, il seroit bien malheureux, s’il est Reconnue utile que je fus privée des avantages, qu’il avoit liëu <d’en> d’En esperer j’ose attendre tout de votre justice.
J’ai lhonneur d’estre avec les sentimentes les plus distingué Monsieur Votre trés humblle et trés obisante servante
Lemoyne Defayolle
A Cayenne ce 30 aoust 1783