Transcription
[1 r] Ce vendredi
Vous nous avez quitté hier, Monsieur, avant que j’aie pu avoir l’honeur de vous rappeler une affaire que <l [?]> j’ai pris la liberté de vous recommander l’année derniere.
Il etait question d’eviter le deperissement total d’une chaussée qui assure une communication praticable en tout tems entre Ribemont et St Quentin. Cette communication est très importante pour tout ce canton. Vous avez eu la bonté d’ordoner à M. de Brie ingenieur emploié dans le Soissonais d’examiner l’etat de cette chaussée et de vous en rendre compte. Voici le moment ou ce compte vous sera presenté. Je me rapporte avec la plus grande confiance à ce que M. de Brie jugera. Mais si come je l’espere, il est d’avis de distraire la comunauté de Ribemont de la corvée des Grandes routes a condition qu’elle se chargera de la reconstruction des [1 v] ponts, et des travaux necessaires pour cette chaussee Je vous supplie de vouloir bien le charger de diriger lui-même ce travail. Je le connais pour un home très humain et très juste, et je ne me consolerais point si ayant obtenu de vous que l’on fit cet ouvrage, et un autre que lui en étant chargé je ne trouvais par là l’occasion très involontaire de quelques <vexations> duretés exercées contre les corvoyeurs. Je vous demanderais aussi d’ordoner spécialement que les corvées qu’exige cette réparation fussent faites par la communauté de Ribemont. Je n’oublierai jamais que j ai oui dire à l’ingénieur en chef du Soissonais que le moyen de faire bien travailler les paisans est de les emploier loin de chez eux par ce que le travail leur etant [2 r] alors plus onereux, ils s’empressent davantage de le finir. J’ai donc une peur effroiable qu’il ne veuille appliquer ici cette maxime.
J’ai l’honeur d’être, monsieur, avec l’attachement le plus respectueux, votre très humble et très obéissant serviteur
le Mis de Condorcet1Paraphe soulignant.
J’avais promis à M. Tillet de vous parler aussi d’une autre affaire celle des chaises que vous avez eu la bonté de promettre a l’académie, et qu’il voudrait avoir pour la rentrée prochaine s’il etait possible.
[2 v vierge]