Transcription
[1 r] Ste Genevieve 20 juillet 1783.
Messieurs,
Les écoles vétérinaires ayant été réunies à mon département, j’ai été dans le cas de donner une beaucoup plus grande consistance à L’établissement de Pharmacie qui éxistait à L’Ecole d’Alfort soit pour l’instruction des eleves soit pour le traitement des chevaux et autres animaux en y fesant preparer tous les remedes qui s’envoyent dans toutes les parties de la Généralité de Paris pour le secours des Pauvres, et pour les maladies épidémiques ; ainsi que ceux qui s’employent dans les dépôts de mendicité. Mais les laboratoires qui éxistaient se trouvant insuffisants pour cette augmentation d’employ, je me suis décidé à en faire construire de nouveaux j’y ai consacré un emplacement vaste et commode composé de plusieurs pieces d’une grandeur considérable, les fondations de ce nouveau batiment sont déja faites et les murs commencent à s’élever mais avant d’aller plus loin je désirerais fort que vous voulussiez bien m’aider de vos conseils pour [1 v] procurer à cet établissement tous les genres d’utilité dont il peut être suscéptible. Je vous aurais donc la plus grande obligation Messieurs, si vous vouliez bien nommer ceux d’entre vous qu’il vous plaira de choisir pour que je puisse leur communiquer mes plans et les engager à me guider sur l’emplacement des cheminées, sur la construction des fourneaux et sur l’acquisition des vaisseaux et instruments nécéssaires pour mettre la Pharmacie de l’école d’Alfort au niveau des connaissances modernes. Ce laboratoire etant le premier qui se trouvera joint à un établissement public d’une certaine étendue, il est important qu’il n’y manque rien de tout ce qui peut le rendre complêtement utile. Je désirerais surtout à cause de l’analogie du lieu dans lequel il est placé qu’il put servir à multiplier les expériences sur le regne animal qui me paraissent avoir èté plus négligées que sur les deux autres regnes.
Ausurplus, Messieurs, vous ne devez pas douter que ce laboratoire ne soit à votre disposition toutes les fois que vous voudrez bien en faire usage et l’école d’Alfort se trouvera très honorée lorsque vous jugerez à propos de la choisir pour y repêter les expériences importantes qui pourront contribuer à l’utilité publique où à L’avancement des sciences.
J’ai lhonneur d’etre très parfaitement Messieurs Votre très humble et très obeissant serviteur
Bertier.