Transcription
[215 r] M.
J’ai vu avec <pl> plaisir dans votre journal, qu’on faisait actuellement a Londres des montres qui se remontent par le mouvement de ceux qui les portent, mais je n’en ai pas été surpris <. Elle>, |car| il y a <de [... ?] [?]> deja quelque tems qu’on |en| avait presenté de semblables à l’academie des sciences de Paris.
Lorsqu’Auzout eut inventé le micrometre à Paris et que Picard <y> eut adapté <le> les lunettes <aux> au quart de cercle, un auteur anglais prouva que ces inventions se trouvaient dans les papiers d’un anglais nomé Gascoigne tué <à la> <dans une> bataille <de Nazebi> en combatant pour Charles ler.
Wallis a fait un livre exprès pour prouver que toutes les decouvertes de Descartes et de Viete etaient dans Harriot.
Neuton qui n’etait pas un bon patriote puisqu’ayant été <20 ans> membre <de parlement> de plusieurs Parlemens il n’ouvrit la bouche qu’on1[ Lire qu’une
.] seule fois et pour faire fermer une <fêtr> fenetre qui l’incomodait, Neuton ayant eu la faiblesse de convenir |dans la 1ere edition des principes| que Leibnitz avait quelque droit a la découverte des nouveaux calculs ; <ces disp> ses disciples <obtien> firent effacer cet article dans les editions suivantes.
[215 r] Tout le monde sait que M. l’abbe Rochon ayant inventé plusieurs instrumens d’un[e] grande utilité M. |Maskeline| savant astronome Anglais <fit> n’eut pas plutot eu vent de ces decouvertes qu’il fit certifier par ses ouvriers qu’il les avait faites d’avances [sic].
Un savant suedois ayant <fait> publié il y a plusieurs années des experiences très curieuses sur la chaleur, son livre fut a peine arrivé en Angleterre que M. Blak se souvint d’avoir fait autrefois les mêmes decouvertes.
D’après ces faits authentiques que nous pourrions beaucoup multiplier, nous croions devoir conclure que quelque decouverte qui se fasse jamais sur le globe on peut être sur qu’elle aura toujours ete faite en Angleterre longtems avant que persone en ait entendu parler. Nous somes même <bien surs [?]> <certains> convai2[ Condorcet a oublié de barrer l’amorce de ce mot.] convaincus que les decouvertes de M. Flanklin sur l’electricité auraient été faites <pour> par des Phisiciens |vraiment| Anglais [216 r] si M. Franklin n’avait pas eu la malice de rester anglais un peu trop long tems.
Cette <superiorité> anteriorité des Anglais pour toutes les decouvertes qui se font dans les autres pays est si bien prouvée, que toutes les nations en conviennent et surtout les françois qui come on sait ne sont jamais jaloux que [?] de leurs compatriotes. Aussi avons-nous a Paris une societé de savans, et surtout d’amateurs qui <n’aiment que les instrumens anglais> |n’admirent que les anglais, ne citent que les livres anglais,| n’ont que des instrumens anglais, ne voient qu’avec des lunettes anglaises, <et> achetent a prix d’or les gardes <de> boutique <de Ramsden qu’ils prennent pour> d’Angleterre et croient posseder des chefs d’euvres.
<J’ai l’honeur d’être &c.> Un marchand de compas francais est-il chargé de fournir des lunettes il ne manquera point de les faire venir de <Long> Londres, un lunetier françois n’admire que les divisions anglaises.
<On ne peut rien adopter> <On ne peut rien opposer a de pareilles preuves
J’ai l’honeur d’être...>
Il y a même eu des auteurs francais qui ont imprimé que Neuton avait resolu le problême de la precession des équinoxes, c’est pousser bien loin l’impartialité.
J’ai l’honeur d’être &[c.]
[216 v] [Autres inscriptions]
