Transcription
[210 r] Ce 1 Mars 1777. Paris
J’ai l’honeur de vous presenter, mon cher et illustre ami, au nom de mes confreres et au mien le recueil de nos experiences sur la résistance des fluides. Vous verrez que nous n’avons rien négligé pour les rendre exactes et concluantes. Elles s’accordent assez avec la Theorie (pour les chocs directs) pour qu’on puisse regarder la Theorie come bien prouvée. Il n’en est pas de même pour les chocs obliques : |et| l’expérience ne nous a donné pour ce cas ni confirmation de la Theorie, ni moyen de faire une Theorie nouvelle.
Nous avons cru devoir publier les expériences aussitot qu’elles ont ètè calculées, et avec les premieres consequences qui se sont offertes à nous ; mais nous n’avons pas renoncé à en chercher de nouvelles : Il a fallu songer au Public avant de songer au petit honeur qui pourrait nous revenir.
L’ouvrage excepté le morceau qui porte mon nom est <par [?]> en entier de l’abbé Bossut : c’est lui |qui| a fait, et calculé les expériences : m. d’Alembert et moi n’avons <fait que pour [... ?]> été que temoins.
Il y a maintenant à Paris un de vos compatriotes qui y a le plus grand succès. C’est l’abbé Fontana : nous somes tous également enchantés de l’etendue de ses connoissances, de sa sagacité et de sa modestie. Il s’occupe beaucoup de ce que nous appelons air fixe, air Phlogistiqué &c (car la multipli¬cité des noms est ici une marque de notre ignorance) ; et il a deja [210 v] publié sur cet objet des recherches très ingénieuses ; dont nous attendons <les recherches avec fort> la suite avec beaucoup d’impatience.
Adieu, mon cher et illustre ami, conservez-moi quelque part dans votre amitié : et pardonez <p>-moi si je ne suis pas exact à vous remercier de ce que vous m’envoiez ou de ce que vous voulez bien me dire d’obligeant.
Le M.is de Condorcet1Paraphe soulignant.
[211 r vierge]
[211 r] [Adresse]