Transcription
[432 r] Ce lundi.
J’ai ete ce matin chez vous, Monsieur, pour vous témoigner le plaisir que m’a fait la justice qui vous a éte rendue, et combien je me felicitais des rapports que mes fonctions pourront me donner quelquefois avec le ministre des contributions publiques.
J’avais aussi une sollicitation à vous faire ; parmi ceux que les decrets de l’assemblée nationale ont privé de leurs places à la monnoie et de leur logement, se trouve M. Fabre juge garde, pere de cinq enfans ayant deja perdu une charge de greffier du Chatelet, et dont cette double suppression renverse la fortune. La place de commissaire du roi à la monnoie de Paris ou du moins celle d’adjoint les reparerait en partie. L’assemblée nationale en donnant de nouveaux noms a des fonctions a peu près semblables, n’a pû avoir l’intention de depouiller les anciens titulaires lorsqu’ils etaient malheureux et qu’ils n’avaient pas démérité. Permettez-moi, Monsieur, de mettre sous vos yeux une demande si juste : permettez du moins qu’avant <de> une derniere décision Monsieur Fabre ait pu se faire entendre |de| vous, et vous exposer ses malheurs et ses titres.
Agreez je vous supplie Monsieur, les assurances de mon respectueux attachement.
Condorcet.1Paraphe soulignant.
[432 v vierge]
[432 bis r vierge]
[432 bis v vierge]