Crédit photographique : Bibliothèque de l’Institut de France 

ET
3760 réponses

Sélectionner par

• Année
Sans date
1760
1770
1780
1790
→ Aucune sélection

• Marques postales
Non
Oui
→ Aucune sélection

• Type de contenu
Description du papier
Image du filigrane
Transcription
Transcription & papier
→ Aucune sélection

1635/3760 results        
Notice
Identification et lieu de conservation
IDC1637
TitreCONDORCET à Antoine VIEILLARD [DE BOISMARTIN] - 28 mars 1790 (Pierrefitte-sur-Seine, Archives nationales de France, AA//54/B (1508) [pièce n° 14])
Document de référenceOui
Statut éditorialLettre retenue
Nature du documentNon déterminée
Lieu de conservationPierrefitte-sur-Seine, Archives nationales de France
CoteAA//54/B (1508) [pièce n° 14]
Note(s) identification
et lieu de conservation

Copie, peut-être anthume (car sur papier peut-être daté du XVIIIe siècle)

Intervention(s)
Expéditeur(s) et destinataire(s)
Instrument d’écriturePlume trempée dans l’encre noire
Dates
Date indiquée par le scripteur28 mars 1790
Datation28 mars 1790
Textes

Ouvrir dans une nouvelle page

Transcription

[1 r] Lettre de M de Condorcet à M. Viellard, avocat, membre du district des Filles S.t- Thomas, et qui a pris La defense des Colonies, relativement à l’abolition de la traite des Noirs. Dattée du Dimanche 28. mars 1790.

M.

Le jour même du décrét qui a consterné ou indigné tous ceux pour qui l’humanité n’est pas un vain nom, et qui ont quelque légére idée du droit naturel, on a mandé M. Brissot de Warville à son district pour lui faire rendre compte du crime qu’il avoit commis en s’élevant contre le trafic infâme et barbare qu’on appelle la traite, ou contre la compagnie en faillite qu’on appelle la Caisse d’Escompte : et vous Monsieur, vous qui vous etes donné pour un ami de la liberté, pour un apôtre de l’humanité, vous vous étes joint a ses ennemis.

J’ignore si M. l’ancien Président fait lui-même des libelles contre les amis des noirs, ou s’il réimprime seulement ceux dautrui, je n’ai pu achever aucune de ces dégoutantes brochures inspirées par un orgeuil feroce et plus par la Basse avidité, mais un homme qui s’est rendu l’apologiste du crime, ne devoit pas vous avoir pour defenseur.

L’idée que nous devons notre liberté a la Caisse d’Escompte, n’est qu’une plaisanterie que personne ne peut prendre serieusement, M. de Warville à rempli son devoir de citoyen en disant son avis sur cette caisse : ceux qui sy interessent lui doivent des remercimens pour l’avoir dit avec moderation ; et jai vu avec peine que vous vous etiez rangé du côté de ceux qui lui faisoient un crime d’une action honnête.

Je ne connois M. Brissot de Warville que relativement aux choses publiques. On a cherché plus d’une fois a m’inspirer de la defiance contre lui, on ma obligé par la à l’observer avec plus d’attention : je ne suis pas de son opinion sur tous les objets, mais jai toujours vu en lui un bon citoyen, un veritable ami de la liberté, un ennemi de tous les partis qui se forment contre elle de quelque masque quils se couvrent.

J’y ai toujours vu un homme pret à sacrifier ses propres idées au bien de la paix et constamment uni à ceux qu’il regarde comme ayant des vues [1 v] pures et un veritable zele, quelque difference d’opinion quil puisse y avoir entre eux et lui.

Vous voyez Monsieur, que je pense sur la traite et sur la Caisse d’Escompte comme M. Brissot de Warville, mes opinions sur ces deux points sont aussi publiques que les siennes. Il est sans doute tres permis d’en avoir d’opposées, mais il y auroit de la foiblesse a conserver des liaisons avec ceux qui persécutent ces opinions qui en sencurent publiquement les defenseurs ; d’ailleurs quant à la premiere, ceux qui se sont donnés dans quelqu’occasion que ce soit, pour les amis de la liberté, ne sont pas libres d’en avoir un autre ne doivent pas même souffrir d’en être soupconnés.

Jai l’honneur d’être &[c.]

signé Condorcet

P. S. Vous me parlez M. de la modération dun arrêté sur la traite des noirs qui est votre ouvrage ; est-ce relativement aux vils scelerats qui font ce commerce, que vous étes modéré ? Il faut pour cela beaucoup de courage : est-ce à l’égard de ceux qui ont combattu cet abominable usage ? Ils ont droit aux Eloges, et la modération est une injure.

1
2
1635/3760 results        

                                       

               

Responsable du projet : Nicolas Rieucau, Laboratoire d'économie dionysien (EA 3391) / Université Paris VIII.
Projet financé par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR)
Hébergement du site : TGIR Huma-Num

© 2016 - 2021 Laboratoire d’économie dionysien

Dernière mise à jour: mercredi 24 avril 2024 (20:30) +
Rendu de la page en 0.034s