Identification et lieu de conservation |
IDC | 1749 |
Titre | Julie Jeanne Eleonore DE LESPINASSE à CONDORCET - [13 [?] septembre 1774] (Localisation inconnue, -) |
Document de référence | Oui |
Statut éditorial | Lettre retenue |
Nature du document | Original |
Lieu de conservation | Localisation inconnue |
Cote | - |
Intervention(s) |
Expéditeur(s) et destinataire(s) | |
Instrument d’écriture | Plume trempée dans l’encre noire |
Dates |
Date indiquée par le scripteur | Ce mardi au soir [trait tiré] |
Datation | [13 [?] septembre 1774] |
Date de tri | mardi 13 septembre 1774 |
Travail de datation achevé | Non |
Note(s) dates | Cette datation pourrait éventuellement être affinée mais en tout cas, Julie de Lespinasse indique que l’archevêque de Cambrais « est mort à Moulins ». Il s’agit de Léopold-Charles de Choiseul-Stainville, mort le 4 septembre 1774. La lettre de Julie de Lespinasse porte pour indication « ce mardi au soir ». Cela peut donc être le mardi 13 septembre 1774.
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Lieux |
Lieu d'écriture rétabli ou normalisé | [Paris] |
Lieu d'écriture indexé | |
Lieu de destination rétabli ou normalisé | [Ribemont] |
Lieu de destination indexé | |
Adresse | « A Monsieur
Monsieur le Marquis de Condorcet
a Ribemont par St Quentin Picardie » (f. 2 v).
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Marque(s) postale(s) |
Marque(s) postale(s) | Oui |
Tarif postal | 6 |
Sous | oui |
Unité de compte étrangère | - |
Marque du bureau d’expédition | PAR[is à l'infini] |
Bureau d'expédition indexé | |
Levée | [néant] |
Papier et cachet |
Description sommaire du papier | Bifeuillet in-4°, vergé écru ? filigrané ?
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Pliage d’expédition | Pli cacheté |
Note(s) papier et cachet | La description du papier est en partie déduite de celui des autres lettres de Julie de Lespinasse à Condorcet.
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Pièce(s) jointe(s) ou liée(s) |
Lettre(s) « de » ou « à » Condorcet | |
Référence(s) |
Imprimé(s) | |
Catalogue(s) de vente | |
Textes |
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Note sur l’établissement du texte : au f. 2 r, certaines lettres ou mots ont été rétablis entre crochets car ils ne figurent pas sur la photographie dont nous disposons de cette page.
Note : la description de cette lettre n’a pu être effectuée qu’à partir d’une reproduction en noir et blanc, dont la troisième page est tronquée sur le côté droit. Transcription
[1 r] ce mardi au soir
J’etois toute prete a vous accuser, si je n’avois pas eu de vos nouvelles aujourdhui. J’avois compte sur mes doigts et je trouvois quil n’etoit pas impossible que je recusse un mot du bon Condorcet hier lundi ; et puis quand j’ai vu l’heure de la poste passée et point de lettre, je me suis dit, cela etoit impossible puis que cela n’est pas. Voila bon, excelent Condorcet l’espece de confiance qu’inspire votre amitie, et c’est y repondre que d’y croire a ce point là. Ha ! Mon dieu non, je ne suis pas digne de vos regrets, je ne puis plus faire eprouver qu’un plaisir aux ames sensibles et ce plaisir est presque une douleur ; c’est de leur prouver qu’il y a des malheurs sans remede, sans resource, et que lors qu’on en est acablé, si l’on |se| soumet a vivre, c’est a la condition et a l’unique <qu> condition, qu’on aimera et qu’on sera aimé, voila mon mal, voila mon malheur, et voila mon remede ; ho ! Il est affreux de n’avoir qu’un [1 v] emploi a faire de la vie, regreter, aimer, et souffrir. Je ne puis plus exister que par là ; l’esperance le desir la dissipation rien ne peut plus penetrer jusqu’a mon ame ; jimplore tour a tour la mort et l’amitié, mais je suis cruelle de vous montrer ce que je souffre, votre ame sensible y prendra trop de part et jauroi a me reprocher de vous avoir affecté tristement. Mrs de St Chamans et de Crillon vous ont ecrit et l’un et l’autre se trouve[nt] heureux de vous rendre une partie du plaisir que vous leur avés procuré lors quils etoient absents. Mr de St Chamans na plus de goute, mais il est acablé de vapeurs, la vie a peut être etoit1Lire : été . un aussi funeste present pour lui que pour moi, et il n’a jamais rien aimé que lui ; j’en conclus, quil vaut encore mieux être malheureux a ma maniere, j’ai aimé jusqu’a l’abnegation de moi et de tout interet personel, et si j ai dit souvent que la vie etoit un [2 r] grand mal, j’ai senti quelques fois aussi qu’elle etoit [un] grand bien, et il ne m’echapera jamais ce souhait [si] commun dans la bouche des malheureux, qu’ils v[oudroient] n’être pas nés, et moi au contraire, animée du b[esoin] actif de mourir je rends grace a la nature qu[i] [m’a] fait naitre ; bon Condorcet je blesse la justesse [de] votre raisonement. Je vous fais voir que je suis inconsequente jusqu’a la folie. Mais avant [d’être] bon raisoneur vous êtes sensible, et cela fera que [vous] m’entendrés et que vous serés indulgent. Mrd Alembert a deja repeté vingt fois, que vo[us] lui manquiés, que sa journee etoit vide dep[uis] quil ne vous voyoit plus ; il vous ecrira, ma[is] c’est un si foible dedomagement ; pour moi je [sens] un redoublement de tristesse tous les jours a lhe[ure] ou je vous voyois ; je ne sais plus si c’est le m[al] de mon ame qui pêse sur mon estomac, ou si [c’est] la souffrance de celui|-ci| qui ajoute a ma dispositi[on] morale, mais je me sens abimée de douleur. [2 v] Que vous avés de bonté de vous ocuper de mes mauvais yeux en m’ecrivant ; et les vôtres comment sont ils ? Bien fatigue[s] sans doute ? Avés vous trouvé Madame votre mere en bonne santé ? Mr L. de Cambrai est mort a Moulin il revenoit des eaux. Mr Turgot se porte bien. Dieu le conserve.
[Sur l’autre moitié de la page : Adresse et marques postales]
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Autre(s) note(s) |
Autre(s) note(s) | La description de cette lettre n'a pu être effectuée qu'à partir d'une reproduction en noir et blanc, dont la troisième page est tronquée sur le côté droit.
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