Transcription
[1 r] Citoyens Academiciens
j’ai l’honneur de vous addresser le compte que je vous dois chaque année, comme professeur des Ecoles de Mathematiques de la ville de Reims.
Il s’est presenté aux leçons, qui se sont données l’année derniere dans les Ecoles qui viennent d’etre nommées, trente huit eleves. Les deux qui, parmi eux, m’ont paru annoncer les plus heureuses dispositions, sont deux jeunes gens de Reims, agés, l’un de quatorze et l’autre, de seize ans et demi : le nom du premier est Antoine Nicolas Aimé Dorigny, et celui du second, Jean François Boulard.
Pour assister aux leçons de cette année, il s’est presenté jusqu’a present trente six eleves, parmi lesquels de retrouvent les deux sujets dont je viens de faire mention.
Le Cours de Mathematiques de l’Academicien Bossut, qu’avec l’aide d’un repetiteur je me fais un devoir d’expliquer d’un bout a l’autre chaque fois que le besoin des eleves le requiert, joint aux notions de calcul differentiel et integral qu’exige ce cours et que je puise dans l’ouvrage de l’Academicien Cousin : telle a eté l’année derniere et telle sera cette année ci la matiere de mes leçons, si vous continuez de l’approuver.
Je prie cette scavante compagnie de me pardonner le retard que j’ai mis a m’acquitter envers elle du devoir que je viens de remplir. Il n’a eté occasionné que par le desir et l’esperance que j’avois conçus de pouvoir joindre à [1 v] cette lettre un memoire sur l’hydraulique, que je prepare, mais qui n’est pas encore en etat de paroitre.
Je suis avec un profond respect
Le professeur des Ecoles
de Mathematiques de Reims,
Lallemant1Paraphe bouclé.
a Reims le 21 avril 1793 l’an 2 de la republique francoise.
[2 r vierge]
[2 v vierge]