Transcription
[1 r] Paris ce 16 9bre 1775.
Dans le dernier voiage que j’ai fait en Picardie, Monsieur, j’ai visité le cours de la Sambre et j’ai trouvè que de toutes les comunications possibles entre la Seine et l’Escaut, la plus utile et la moins chere serait de joindre la Sambre et l’Oise et <l’Es> ensuite la Sambre à l’Escaut. Il y a dans la foret de Mormal <des> trois rivieres assez fortes qui se jettent dans l’Escaut |et dont| une seule suffirait pour nourrir un canal, <qu’> il part de la même foret des ruisseaux qui tombent dans la Sambre. Il est donc facile de trouver dans cette foret un point de partage. Je suis sur que de [1 v] l’endroit ou les eaux coulent vers la Sambre à celui ou elles vont à l’Escaut il n’y [a] dans beaucoup <d’endroits> de points <que> qu’une centaine de toises. Je crois |donc| qu’avant de rien <faire> décider sur le canal de Picardie, il faudrait examiner la communication dont j’ai l’honeur de vous parler. J’espere à votre retour que vous me donnerez quelques momens pour en conferer avec vous.
D’après cela il me paraît superflu de faire du moins d’ici à un an aucune dépense pour le <trav> canal de M. Laurent, d’autant plus que l’on aurait des moyens de joindre la Some a l’Escaut en suivant la vallée de l’Omignon et que ces [2 r] moyens seraient encore préférables au canal souterrain.
Je crois donc très inutile 1° de faire les plantations cet hyver 2.° de payer les indemnités parce que si le canal est abandoné la valeur de ces indemnités changera. 3.° de conserver des appointemens aux piqueurs a moins que cet objet ne fut très peu de chose, et que ces piqueurs ne <pussent être> fussent emploiés à la navigation de la Some entre Amiens et le canal Crozat. 4.° d’empêcher les dégradations qui seront peu de chose la Some n’ayant <p [?]> qu’un cours tres lent. Les seules degradations à empêcher seraient celles qui nuiraient aux riverains du canal, et on pourrait laisser quelques ouvriers pour celles-là.
C’est à vous de voir, Monsieur, si dans le cas ou l’on aband[onn]erait le canal souterrain, [2 v] on devrait continuer la branche de navigation qui va du canal Crozat à St Quentin et qui ne servirait plus qu’á cette ville. Dans le cas ou vous seriez pour cette continuation, on pourrait laisser encore des ouvriers sur cette partie. Mais je crois qu’alors lorsque le projet du canal de Picardie sera arrêté ce devrait être à la ville de St Quentin |et aux proprietaires riverains| à faire achever cette partie, et de l’entretenir puisqu’elle ne sera utile qu’à <elle seule> eux seuls.
Recevez, je vous supplie, Monsieur, les assurances de mon respectueux attachement
le Mis de Condorcet.1Paraphe soulignant.