Sous le double pseudonyme de M. Ricard et d’une dame Souchay, de la main de Wagnière déguisée, Voltaire utilise l’adresse de l’auberge du Lion d’or à Genève à l’occasion pour certaines correspondances particulièrement brûlantes, ici un message codé par lequel il remercie C. d’avoir envoyé la Lettre d’un théologien à l’auteur du dictionnaire des trois siècles [Les Trois Siècles de la littérature française, ou Tableau de l’esprit de nos écrivains, depuis François Ier jusqu’en 1773, par M. l’abbé Antoine S[abatier], de Castres, 1772, 3 vol.] [pamphlet publié à Berlin, 1774], reconnaissant de l’intérêt manifesté « au sujet du jeune homme qui donne de si grandes espérances en mathématiques » [probablement D’Alembert, dont l’auteur anonyme – Condorcet – de la Lettre d’un théologien prend la défense] et demandant où « il en est de ses études » [cad s’il peut dissimuler, rester inconnu, garder l’anonymat] et s’il pourra réussir « dans la Trigaudenomêtrie » [néologisme facétieux formé à partir du terme « trigaude », adjectif et substantif bas pour «brouillon, barguigneur, qui n’agit point franchement et nettement dans les affaires» (Trévoux,1743), qui renvoie ici à la lutte contre les misérables ennemis de la philosophie, tels Sabatier]. Référence à une lettre perdue.
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