Transcription
[1 r] Mon addrese est.
M.r de Winterfeld Géographer
at M.rs Wilkinson n.° 30 great Carter Lane Doctor Commons
to London.
Messieurs !
L’usage des moulins à vent et le produit qu’ils <procure> procurent à leurs proprietaires nous prouve suffisamment leur utilité ; mais leurs construction ne laisse pas de nous faire appercevoir bien des inconvénients qu’il faudroit pouvoir corriger pour les rendre parfaits.
Le premier inconvénient est assurement celui, qu’il faut tourner à chaque changement |de vent| leurs ailes pour les presenter au vent, dont la moindre negligence occasionne des pertes et des dommages.
Le second est, de ce qu’on <ce> se trouve dans la necessité de ne presenter leurs ailes qu’a un certain degré au vent, pour que l’ail de dessous ne soit contraire à l’effet de celui d’en haut : ce qui ne manque donc pas de diminuer une tres grande partie du profit quil pourroit produire si le vent touchoit l’aile directement. Je ne doute que tout cela a êté appercû de chaque constructeur, mais les obstacles de l’aile de dessous leurs auront suffit pour se borner à ceux d’aujourdhui. Apres cela d’autres gens ont faits des propositions à construire des moulins à vent horizontales mais pour éviter le vent sur l’aile opposé, ils l’ont couvert [1 v] de planches et par le mojen des portes ils n’ont fait toucher que celui, necessaire pour tourner le moulin : mais cela a trouvé pareillement des difficultés, non seulement pour la quantité des planches et pour la même attention qu’il faut à chaque changement de vent ; mais encore plus à cause du vent qui se trouve assemblé par les ailes dans ce clos de planches ; ainsi l’on a preferé conserver les presents.
J’ai parcouru plusieurs pays, j’ai êté à même de voir des constructions de moulins à vent differentes et je me suis donné de la peine à trouver des moyens pour éviter ces defauts. J’ai fait un simple moulin à vent horizontal et en mettant dans <ces> ses ailes que des petites portes qui ne s’ouvrent et ne se ferment que d’un coté j’ai acquis l’avantage demandé ; de sorte que le même vent qui ferme les portes à l’aile pour le tourner, <le ferr> l’ouvre à l’aile opposé, jusqu’a ce qu’il vienne à son tour au vent pour être fermé ; et |il| procur en même tems l’avantage d’être toujours au vent, il tourne tant qu’il veuille. Tout le mystére consiste donc dans la position des portes, ce qui paroit difficile à appercevoir, mais ce qui ne l’ai point de tout. Par la il est hors de doute que les moulins par moi annoncés ne manqueront pas de produire un effet bien plus considerable, en évitant grande partie des frais ; d’autant plus, qu’on n’aura plus besoin d’éléver tant leurs edifice et qu’on ne sera plus necessité de les faire rondes, et qu’on en pourra avoir dans la ville sur une maison tant soit peu libre.
[2 r] Pour revenir aux moulins à vent d’aujourdhui. C’est toujours avec plaisir que j’ai regardé leur tournure rapide et toujours j’ai fais la question à moi même, pourquoi que cette force ne seroit pas applicable à des chose mouvantes ;surtout si on pourroit trouver moyen de tourner leurs ailes directement au vent. Le placement de portes dans les ailes, que j’ai deja annoncé aux moulins horizontales, m’a dabord fourni cette possibilite et j’ai eu la tentation d’appliquer ce moulin à une charüe : mais comme cette charüe demande une force égale et que ce moulin seroiet diffice à appliquer au dessus de la charüe, j’ai trouvé necessaire de me servir de deux moulins à vent, placés à chaque coté de la charüe.
L’ayant construite de la façon j’ai vû marcher à grand pas ma charüe à bon vent ainsi qu’a vent contraire lorsqu’il s’agissoit de retourner sur mes pas. Cette grande vitesse de marche contraire à l’usage de la charüe, je l’ai aisément [co]rrigé par quelques roües placées entre les deux moulins, ce qui m’a procuré [?] [en] même tems une force bien considerable. La charüe étant donc faite [?] de la sorte, il ne me restoit plus rien à le completter, que de lui donner l’avantage de marcher également quand le vent vient de coté : A la fin j’ai [?] aussi trouver moyen de le faire aller de la sorte, sans déranger aucun[e]ment la construction. Je me promet donc que ma charüe à l’aide d’un chev[al] pour la tourner et la mettre en train, produira autant que le font les autre à trois chevaux.
Messieurs ; ma petite fortune depensée à des recherches et des voyages tant en France qu’en Allemagne, me rendent impossible de publier ces inventions sans en tirer quelque avantage. Je vous demanderois le privilége mais les frais jointes à la perception, ainsi que le mauvais état de santé, me rendent impossible de jouir d’un tel avantage : de sorte que je Vous prie de m’accorder une somme que Vous jugerez meriter l’annonce ou une pension proportionnée, dans le cas |que| les models produisent l’effet promis. Alors je ne manquerois pas de Vous presenter incessamment ces models. C’est avec le respect le plus parfait que j’ai l’honneur de me dire
Messieurs Votre tres humble et tres obéissant Serviteur
Julius [?] de Winterfeld.
[2 v] [Adresse]