Transcription
[1 r] Monsieur et Messieurs
L’empressement qu’il y a dans la nation à être la premiere à se mettre en possession de tout ce qui peut lui résulter de glorieux et de vraiement prétieux de la découverte de Mrde Montgolfier dont on voudroit voir tout le développement : l’emulation qu’on voit dans cette recherche, qui caracterise si bien le françois amateur par dessus tout de la gloire de son prince, m’engage à vous faire part de ce que cet interêt qui nous est commun à tous, ma fait appercevoir pour y reussir.
La noble invitation que l’accademie de Lion a faite a tout francois de concourir à cette découverte ne peut me faire mettre aucun delai à vous le communiquer et a l’accademie dont vous étes le chef.
[1 v] J’aurois pu être arrêté dans mon offre d’un vaisseau en lair pour y navîger, si je ne me sentois persuadé que cette idée qui avant l’epoque d’aujourdhui avoit toujours passé pour une insigne folie étoit devenuë un vrai point de sagesse, puisqu’il n’appartient qu’aux francois de conserver une palme qui lui seroit bientôt enlevée sil ne vouloîent pas se l’assurer.
C’est dans cette vuë que j’ai l’honneur d’être avec les sentimens de la plus haute estime. Monsieur et Messieurs Votre très humble et tres obeissant serviteur
Guerin de Beaumont de Blois
à Blois
6 fevrier 1784.
[2 r vierge]
[2 v vierge]