Note sur l’établissement du texte : l’adresse a été disposée avant la date, conformément à nos principes d’édition.
Transcription
[1 r] A MM.r de l’Academie des Sciences
á Paris ce 14. Juin de 1783.
M.M.
Vous avez eu la complaisance de me remettre un second Raport sur la Pompe á Syphon de mon invention, par l’entremise de M.r Amelot Ministre du Roy et de l’Ambassadeur d’Espagne. Vous declarez dans ce Raport ainsi que dans votre premíer, que la Pompe á Syphon de mon invention <et [?]> est moins avatageuse que la Pompe Simple d’aprés les calculs de Daniel Bernuli á la hauteur d’un pié. Vous me permetrez de Vous dire que ce calcul vous a induít en erreur ainsi que la hauteur d’un píé : insuffissante á tous les egards pour en tirer des consequences.
J’ai l’honneur de vous annoncer un faít qui demontre faux le calcul que vous avez apliqué á la pompe Simple comparée avec la Pompe á Syphon, á une hauteur plus considerable. Les deux Pompes ayant été combinées ensemble á la hauteur de 16. ou 18 Pouces pour le mercure, ayant un même Píston, un même Corps de Pompe, un même ballancíer commun, touttes les deux pouvant agír en même temps : on ferme la communication d’icelles alternativement, et donnent touttes les deux alternativement un produit egale, maís avec des forces differentes. Ensuite laissant ouverts tous les deux trous de communication, dans le fond ou au dessous de deux niveaux egaux dans les deux vases qui contiennent le mercure, on voit avec surprise mais non sans raison que la Pompe á Syphon seule produit son effet, tandis que la Pompe simple n’en produít pas aucun, á l’unique force qui les met en mouvement.
Ce fait existant dans la nature, il est indetruisible et demontre que la Pompe á Sypon est plus avantageuse que la Pompe simple. J’espere que vous aurez la bonté de vous en assurer par Vous même, s’il vous plait. En attendant n’étant pas acutumé á recevoír des reponses de votre part sur ces experiences vous me permetrez d’annoncer, et de publier ce fait, de le faire voír, et d’asurer que le calcul de Daniel Bernuli vous a induit en erreur.
J’ai l’honneur d’étre avec le plus profond respect MM.r Votre tres humble Serviteur
L’abbé de Pellizer
[1 v vierge]