Transcription
[9 r] Ce 10 Mars
Monsieur et très illustre Confrere, Recevez tous mes remercimens de l’honeur que l’academie a daigné me faire et auquel je n’avais d’autre titre que mon amour pour les sciences, mon respect pour votre illustre pere, et les bontés dont il m’honore. Je vous supplie de <fai> vous charger de faire à l’academie l’homage de ma reconnaissance et du desir que j’aurais de me rendre digne d’elle.
Je la prie de recevoir avec bonté un mémoire que je vous envoie et <que> de l’agréer come une faible marque de mon zele et de mon respect. Je suis trop peu certain de pouvoir bien faire, pour négliger de m’assurer du moins le mérite de l’empressement.
M. de La Lande vous doit faire passer 4 exemplaires d’experiences faites sur la résistance des fluides par M. l’abbé Bossut, il y en a un pour l’academie, un pour Monsieur votre pere, un pour M. Lexell, et un que M. l’abbé Bossut vous prie de recevoir de sa part. J’avoue que j’ai été un peu honteux d’être de l’académie impériale et qu’il n’en fut pas car il méritait cet honneur bien mieux que moi.
M. l’abbé Bossut me charge de faire ses excuses a M. Votre pere de ce qu’il ne lui a point <envoier> envoié des details qu’il paraissait desirer sur une piece de M. de Lagrange couronnée en 1772. La piece etait imprimée lorsque M. l’abbé Bossut a recu cette lettre, il a cru par consequent que M. votre pere ne tarderait pas à la recevoir ; et il ne pouvait prévoir que des arrangemens typographiques retarderaient plusieurs années la publication de ce volume du recueil de nos prix qui va enfin paraître.
[9 v] Presentez a M. votre pere l’assurance de mon tendre et respectueux attachement. Je suis faché que vous ne m’aiez rien dit de lui dans votre lettre. Il a tant de droits a l’admiration et a la reconnaissance de tous ceux qui cultivent les sciences, pour qu’ils |puissent| être indiférens à rien de ce qui le regarde.
<Da> Recevez, Monsieur, les assurances de mon respect et de mon Dèvouement.
Le M.is de Condorcet1Paraphe soulignant.