Transcription
[380 r] Il n’y a rien ou très peu de chose dans le Traité de méthaphisique qui ne se trouve ailleurs, et peut-être <une ou deux> deux ou trois fois. Cependant il y a quelques questions sur lesquelles l’auteur prononce son avis plus fortement ; d’autres qu’il n’a pas traité ailleurs avec autant d’étendue. D’ailleurs cet ouvrage peut servir a l’histoire des opinions de M. de Voltaire, histoire qui fera une partie de sa Vie et dont les pieces justificatives doivent se trouver dans ses œuvres. Je pense donc que cet ouvrage ne sera point deplacé dans la collection, mais qu’il n’y est pas necessaire pour la compléter, qu’ainsi on peut l’acheter, mais très bon marché.
Voici la note dont je vous ai parlé pour le Theatre. C’est sur le vers de Tancrede. Le grand Leon dans Rome armé d’un saint courage.
Note. Par le grand LeonM. de Voltaire entend Leon IV. <Come il en avertit> Come il a soin d’en avertir et non Leon I |<qui>| connu dans les cloitres sous le nom de Saint Leon, <le> de Leon le grand. Ce saint Leon est le premier pape qui <ait> se soit adressé à la puissance seculiere pour faire punir de mort les héretiques, il se joignit à l’éveque Ithace pour obtenir du tyran Maxime le sang de Priscillien. Les legendaires racontent qu’un jour une femme lui ayant baisé la main, il sentit un mouvement de concupiscence, qu’en consequence il se coupa la main, la vierge la lui rendit quelques jours après afin qu’il put celebrer la messe. C’est depuis ce tems qu’on baise les pieds du pape, attendu que le pied etant enveloppé dans une pantoufle le saint pere [380 v] court moins <de> le risque d’être obligé de <se couper le pied> se le couper. On sent bien que ce n’est pas à ce pape que M. de Voltaire a pu donner le nom de grand. D’ailleurs St Leon vivait plusieurs siecles avant l’époque ou la tragedie de Tancrede est placée.
Cette note <peut [?]> n’est pas bien necessaire cependant j’ai cru devoir la faire parce que j’ai vu des gens qui croient que le grand Leon de Tancrede etait le grand Leon de la legende.