Mme Denis et lui ont au chevet de leur lit le portrait de Turgot [gravé par Pierre Adrien Le Beau d’après Troy] qu’il lui avait réclamé [en novembre 1774]. Se félicite aussi de l’abolition par Turgot du privilège jusqu’alors détenu par l’Hôtel-Dieu de vendre de la viande pendant le Carême. Interrogations sur les manœuvres obscurantistes de Linguet contre liberté du commerce des grains. Leur demande d’écrire éloges au roi de Prusse pour sa protection de D’Etallonde. Très ému qu’on veuille encore s’en prendre à ce jeune homme sensible et méritant, vertueux et doué techniquement. Barbarie de cette affaire plus grande encore pour pour les Calas, victime de calomnies. Rappel demande de sauf-conduit et des intermédiaires à qu’il faut solliciter, à Paris et à Berlin. Il faut sensibiliser Maurepas surtout à l’atrocité de cette affaire, demander cassation du procès aux plus hautes instances et au bon moment. Preuves que l’usage du monitoire pour obtenir témoignages à l’époque est un procédé immoral qu’il sera facile d’attaquer, de même que l’organisation vicieuse du procès entre Abbeville et Paris. Espère pouvoir révéler toute l’horreur de cette affaire qui le hante, menée par une justice absurde et criminelle. Affirme que c’est là son ultime combat et qu’il y laissera sa vie si nécessaire.
|