A reçu un volume relatif au pape [La Vie du pape Clément XIV (Ganganelli), en français, Paris, 1775, avec de prétendues Lettres de ce pape]. Désespéré qu’on lui attribue une fois de plus des écrits qui ne sont pas de lui et qui peuvent lui attirer de terribles ennuis. Indécent de la part du chevalier de Morton d’emprunter son identité et au comte de Tressan de lui attribuer ensuite cette pièce. L’affaire tombe mal et l’oblige à suspendre ses démarches pour le jeune ingénieur [d’Etallonde]. Ce texte [L'Épître au comte de Tress. sur ces pestes publiques qu'on appelle les philosophes, Genève [Paris] 1775, dont l'auteur réel est probablement Michel de Cubières-Palmézeaux] est exécrable malgré quelques vers agréables. La publication par le comte de Tressan d’une réponse factice, avec des notes [Réponse du comte de T***** à l’Épître du chevalier de Morton, Paris, 1775], confirmant l’attribution à Voltaire, est encore plus détestable. Espère que le « grand référendaire » [le garde des Sceaux ?] va intervenir et interdire cette publication, car la prochaine assemblée du clergé est proche et il faut craindre la colère de l’Eglise. Supplie ses deux amis d’intervenir pour le protéger, lui et Mme Denis, tous deux très malades.
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